Il pleuvait des cordes. L'orage grondait. Tout le monde se dépêchaient de rentrer chez eux. Les nobles étaient à l'abri de la pluie dans leur berline, quant aux sans-abris, eux, faisaient de leur possible pour trouver un bon endroit où s'abriter. Ces derniers n'avaient pas d'autre choix que de supporter les regards moqueurs et de dégoûts des plus riches. Seule une jeune femme se sentait désolée pour eux... Elle aurait aimé faire quelque chose pour rendre leur vie plus confortable et plus sereine. Hélas, elle devait attendre patiemment que les plans de son supérieur soient parfaitement mis à l'œuvre. Notre protagoniste détestait cette inégalité entre les riches et les pauvres, cet écart qui les éloignait. Néanmoins, ce n'était pas ce qui la préoccupait pour le moment. Elle avait un autre problème qui pesait sur ses frêles épaules.
Bien que la pluie mouillait ses vêtements et lui collaient la peau, elle n'en fit pas attention. Elle adorait se promener sous la pluie, cela lui changeait les idées à chaque fois qu'elle aillait mal. Sans s'en rendre compte, des larmes coulaient le long de ses joues. Elle avait mal. Terriblement mal. La réalité lui frappait en plein visage mais elle ne voulait pas l'admettre. Son coeur la faisait souffrir, elle ne pourra pas le supporter plus longtemps. Comment a-t-elle pu en arriver là? Non... elle savait comment et pourquoi.
Sa main droite serrait de toute ses forces la boussole qu'on lui avait offert, il y a quelques mois. Elle l'a chérissait plus que sa propre vie. Elle y tenait tellement. Elle tomba à genoux, l'objet pressé contre sa poitrine. Elle la protégeait comme si quelqu'un allait la lui voler. Elle serrait la boussole tellement fort que, si c'était possible, elle se briserait. La jeune brune était à bout de force. Elle pleurait à chaudes larmes et hurlait. Heureusement, il n'y avait plus grand monde et le peu de personne qui traînait encore dans les rues la regardait d'un mauvais œil mais elle s'en foutait. Elle ne voulait plus de cette douleur au fond de son coeur. Elle voulait que tout s'arrête. Elle pourrait mais ne le voulait pas. Elle avait fait tant d'effort pour en arriver là, comment pourrait-elle arrêter maintenant.
Mensonge.
Que des mensonges.
La vie n'était qu'une illusion de rêves. Et elle vivait dans cette illusion qu'elle ne peut s'en détacher. Ces derniers temps, elle se sentait tellement bien et apaisée, mais voilà qu'elle devait affronter la réalité. Pourquoi Dieu s'acharnait-t-il sur elle de la sorte? Quel péché avait-elle commis dans sa vie antérieure? Elle était épuisée.
— ERIN!
Cette voix, elle la reconnaissait entre mille. Cette voix dont elle était tombée éperdument amoureuse. Cette voix qui la faisait oublier qui elle était et d'où elle venait. Également cette voix qui lui faisait atrocement mal. Elle tenta de l'ignorer et se leva, prête à s'éloigner de lui.
— ERIN!
Cette voix se rapprochait dangereusement d'elle, alors elle prit la fuite. Elle courait du mieux qu'elle pouvait pour s'échapper de cette personne. Elle entendit des pas la suivre, les pas claquant contre les grosses flaques d'eau se firent entendre de plus en plus forts et de plus en plus proches. Il ne devait pas la rattraper.
— ERIN! ARRÊTE TOI JE T'EN PRIE!
Elle continua de l'ignorer mais une forte poigne attrapa son bras. Erin ne se retournait pas pour autant, elle avait la tête baissée et le regard rivé sur le sol. Elle trouvait ses chaussures plus intéressantes que son interlocuteur. Le jeune homme en avait marre d'être ignoré. Il lâcha son bras pour se mettre face à elle et attrapa délicatement son menton. Il pouvait voir, dans son regard, toute la tristesse et la douleur qu'elle portait. Il n'aimait pas la voir dans cet état, ça lui faisait mal. Erin n'était pas la seule à souffrir et elle oubliait souvent que cet homme avait des sentiments.
— Parle moi, Erin, il la supplia du regard.
Erin resta muette malgré elle. Elle ne pouvait pas lui dire, certainement pas. Ni à lui ni aux autres. Son coeur se serra d'avantage.
— Je veux t'aider, Erin. Je veux t'aider à te sentir mieux, à apaiser cette douleur...
— Je suis désolée..., elle évita son regard perçant. Mais tu ne peux pas m'aider. Je suis condamnée à baigner dans cette douleur.
— Erin...
Le grand brun se sentait faible. Il ne savait pas quoi faire alors il la prit doucement dans ses bras et enfouit son visage dans le cou de la jeune femme. Erin ne prit pas la peine de se débattre et le serra dans ses bras en retour. Elle pleurait toutes les larmes de son corps. Le jeune brun aux yeux émeraudes ne dit rien, il la laissa pleurer autant qu'elle le voudrait, il ne dira rien. Il savait à quel point elle ne se sentait pas bien ces derniers jours. Il avait attendu qu'elle se sente prête à venir lui parler, à lui parler de ses malheurs mais elle n'était jamais venue vers lui. Au lieu de cela, elle s'éloignait petit à petit de lui jusqu'à le fuir. Il se sentait vexé sur le coup mais il ne lui en voulait pas. Il ne pourrait jamais la blâmer pour quoique se soit.
— Pardonne moi, sa voix était brisée par ses larmes. Pardonne moi, Albert...

VOUS LISEZ
Artificial Love
Fanfiction« - On nous dit toujours que la vie est un cadeau de Dieu, dit-elle les yeux dans le vide, mais tout ça est un mensonge. La vie n'est que définition de douleur, elle nous enchaîne fermement depuis notre naissance. Ces chaînes qui nous empêchent de n...