Chapitre 5

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Le matin fut calme au manoir des Moriarty. Calme, peut-être pas tant que ça. Deux hommes se chamaillaient comme à leur habitude, un grand noiraud et un blond étaient les éléments perturbateurs de cette routine paisible.

— Moran, Bonde, menaça Louis. Cessez de faire les enfants et tenez vous correctement à table.

— Louis, le plus grand déglutit, tu es trop sévère...

Le benjamin n'en avait que faire, il n'aimait pas lorsqu'on brisait la tranquillité de ses frères aînés. Il repensa à la veille, cela lui mit d'autant plus sur les nerfs. Le blond avait déjà Sherlock Holmes dans sa liste noire, il fallait qu'une femme s'y rajouta, elle l'insupportait au plus au point. La jeune femme se comportait tellement grossièrement envers Albert, il s'était retenu de lui remettre à sa place. De quel droit pouvait-elle s'adresser à lui de cette manière?

— Je trouve cette femme bien insolente, avoua Louis. Pourquoi lui portes-tu autant d'intérêts?

— Erin pourrait nous être d'une grande aide, répondit calmement Albert en mangeant son omelette. Je l'ai assez observé pour savoir qu'elle serait un très bon élément pour notre plan.

— Elle pourrait nous être problématique plus qu'autre chose, grand frère, n'accepta pas le jeune blond. Ses relations sont déjà un obstacle pour nous. Il faudrait se méfier d'elle.

— Louis, appela William. Ne t'inquiète pas, elle est plutôt intelligente, elle ne nous posera pas de soucis. Fais-tu confiance à tes frères?

— Bien sûr! Mais..., il était incertain par rapport à la comtesse Thomas.

— Alors ne te préoccupe pas l'esprit pour ça, rassura le professeur de mathématiques.

Louis se résilia à contre coeur. Si la jeune femme devenait un gros problème pour leur plan, il n'hésitera pas à l'éliminer. Comme il se l'était juré pour le plus grand détective de l'Angleterre.

Erin avait très peu dormi cette nuit là, elle remuait sans cesse dans son lit. Elle n'avait plus adressé la parole à son père depuis son annonce, il aurait pu lui en parler pour connaître son opinion. Il savait qu'elle n'était pas encore prête à prendre la relève, alors pourquoi si soudainement? Qu'est-ce qui avait pu lui faire changer d'avis? Elle était sûre que le comte Moriarty y était pour quelque chose. Elle le maudissait vraiment de toute son âme, elle avait envie de l'étrangler. La prochaine fois qu'elle le verra, elle lui dira les quatre vérités. On toqua à la porte de sa chambre, elle ne répondit pas et resta en boule sous sa couverture. Elle n'était pas d'humeur à voir quiconque et encore moins son père.

— Ma puce, c'est papa.

Elle l'ignora, elle ne voulait ni le voir ni lui parler. La jeune femme lui en voulait terriblement. Son père se permit d'entrer et s'assit sur son lit. Il y avait un silence pendant trente bonnes secondes.

— Erin, je suis désolé de ne pas t'en avoir parlé plus tôt, s'excusa-t-il, mais tu aurais directement refusé. Et puis, c'est vrai que je ne suis plus tout jeune, le travail commence à me fatiguer, l'homme marqua une pause. Le comte Moriarty m'a proposé cette association pour se rapprocher de toi. Pour je ne sais quelle raison, il avait l'air particulièrement intéressé par ta personne.

— Je le savais, s'écria Erin, énervée, en sortant de sa couette. Je savais qu'il n'était pas innocent dans cette affaire. Pourquoi ne m'as-tu rien dit?

— J'étais retissant au départ, dit-il. Je sais à quel point ce n'est pas une partie de plaisir pour toi, que tu en as horreur mais il a réussit à me convaincre. Il ne m'a pas donné tous les détails mais que tu auras un rôle important pour ses projets. Je n'en ai aucune idée de ce que cela pourrait être mais il avait l'air motivé à travailler avec toi.

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