Chapitre 6

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Son corset lui compressait les côtes et démangeait sa peau. Sa robe ne comportait pas qu'une seule couche, elle se sentait étouffer dans sa tenue. Pour empirer le tout, la chaleur lui était insupportable. Pourquoi diable l'été durait-il si longtemps? En plus de cela, la jeune femme était en retard de quinze minutes pour son rendez-vous avec le comte Moriarty. Erin n'allait pas se mentir, c'était totalement volontaire et c'était tout ce que ce noble méritait. Moins elle le verrait, mieux elle se portait. La brune n'en avait que faire de le faire attendre. Elle avait hésité à envoyer son majordome à sa place mais elle s'était rappelé qu'elle devait prendre ses responsabilités en mains. Elle était déjà épuisée alors qu'elle n'était même pas encore à ce rendez-vous.

Elle descendit à contre cœur de la berline et entra d'un pas las dans le restaurant français. Une fois avoir donné son nom au réceptionniste, celui-ci lui indiqua la place qui lui était réservée. Albert avait un grand sourire collé sur son visage quand il l'aperçu, sourire que l'anglaise aurait voulu arracher. Erin resta de marbre, sans cacher le fait que cela l'agaçait d'être en ces lieux et surtout en sa compagnie.

— Vous n'êtes pas très ponctuelle pour un premier entrevu, fit remarquer le grand brun une fois la jeune femme assise.

— J'ai eu des complications sur la route, mentit-elle.

— Vraiment, se moqua le jeune homme. Nous nous n'étions pas revu depuis un moment et vous me faites déjà attendre, souffla-t-il peiné. Je m'attendais à mieux de votre part.

— Vous êtes bien culotté pour me faire des reproches, Sir Moriarty, Erin lui lança un regard noir.

Albert ne se retint pas de glousser ouvertement, voyant où elle voulait en venir. Il savait que la comtesse serait mise au courant par son père, sa réaction était donc préméditée.

— Passons directement au fait, souffla la brune. Je voudrai en finir au plus vite.

— Moi qui voulais passer du temps avec vous, dit-il avec une moue triste. Que faire pour que vous vouliez bien de moi ?

— J'y crois pas, Erin soupira en roulant des yeux.

Pourquoi son père faisait la sourde oreille quand elle disait que ce noble était un sale type. Mon dieu, rien que sa présence lui donnait la nausée, qu'il était agaçant. La jeune femme ne comprenait toujours pas l'intérêt qu'Albert Moriarty lui portait, elle n'avait rien fait qui aurait pu retenir son attention. Alors, pourquoi vouloir travailler avec elle ? La brune le regarda de ses yeux perçant et lassée par toute cette mascarade. Cette collaboration ne durait que pour un petit bout de temps et elle pourrait enfin se débarrassez de ce noble de pacotille.

— Cessez de vous moquer de moi, répliqua-t-elle sévèrement. J'aurais largement voulu travailler avec votre frère cadet qu'avec vous. Comportez-vous plus sérieusement, je vous prie.

— Vous êtes tellement insensible que cela me fend le cœur, le brun aux yeux verts porta sa main à sa poitrine de façon dramatique.

— Sir Albert.

— D'accord, d'accord, il leva ses mains vaincu.

Albert prit un air sérieux et la réunion pouvait enfin commencer. Ce dernier lui demanda de partager une de ses terres pour de grosses productions agricoles et d'y implanter en orphelinat par la même occasion, à l'extérieur de Londres. Chaque orphelin aura sa place dans l'établissement, quelque soit son rang social, et pourra même aider à la production des fruits et légumes s'il le souhaite. Cela permettra aussi de tisser des liens avec chaque enfant tout en mettant de côté l'injustice de la société. Les agriculteurs auront un emploi du temps équilibré, Erin ne voudrait pas les surexploiter.

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