À jamais

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Tamara

Je regarde une nouvelle fois la photo de Miguel et moi, posée sur le meuble du séjour, le cœur brisé de chagrin, sachant que dans quelques heures, tout sera vraiment scellé. Je suis sortie de la maternité hier seulement avec Mya, et je n'ai pas eu l'occasion d'aller lui rendre visite à la morgue. Célia m'a convaincu que cela ne m'aiderait pas dans mon deuil, et que je devais garder de lui, le souvenir que je porte dans mon cœur. Je me suis bien entendue révoltée, et j'ai profité de son absence, pour m'y rendre. Mais à quelques pas de là, une femme de mon âge en sortait, le visage tellement décomposé par l'horreur de ce qu'elle venait de vivre en allant voir son mari, que mes jambes m'ont abandonnées. J'ai rebroussé le couloir, courant limite pour rejoindre ma chambre, et prendre Mya dans mes bras, m'excusant de ne pas être assez forte. Célia ne m'en a pas parlé, mais je sais que l'infirmière qui surveillait Mya, lui a fait part de ma demande de lui laisser Mya en surveillance. Célia me connait depuis tellement longtemps, qu'elle sait que si j'ai une idée en tête, rien ne peut m'y résoudre ; sauf la peur de ne plus voir Miguel comme il était. J'en ai fait des cauchemars toutes les nuits, l'imaginant défiguré plus que possible, mais tout ce qui me faisait me calmer, c'est elle. Ce petit soleil dans son couffin, qui attend sa marraine pour aller dire aurevoir à celui qui ne la connaitra jamais. Un relent de vomis monte dans ma poitrine, alors qu'on sonne à la porte, mais je cours à la salle de bain, la laissant entrer seule.

Je tire la chasse des toilettes, et je me rince la bouche avec la bouteille de menthe, avant de m'essuyer. Mon regard dans le miroir est affreux, et je sors de la salle de bain pour prendre mes lunettes de soleil qui sont dans l'armoire. Mon regard se porte sur celles de Miguel qui s'y trouve aussi, et tout mon corps tressaille, alors que la paume de mes doigts frôle les branches de ses lunettes.

- Ma chérie

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- Ma chérie. Murmure Célia derrière moi, et elle porte ses mains sur ma taille, pour pleurer sur mon épaule, alors que je m'effondre, me demandant comment je vais faire pour me relever. Miguel a toujours été le centre de ma vie depuis 5 ans. Il a toujours été protecteur envers moi, et surtout depuis que notre Mya était dans mon ventre. Il se voyait déjà lui montrer des pas de dance, dont lui seul connaissait, il voulait lui faire les cheveux tous les soirs avant d'aller au lit, comme il le faisait avec moi. Il voulait lui apprendre à aller en vélo, et faire tant de choses qu'on lui a enlevé. Mon cœur ne peut pas supporter de lui rendre un dernier aurevoir, et j'en suis plus que consciente. Je ne peux pas vivre sans Miguel à nos côtés, mais je vais devoir trouver la force dans tout ce qu'il m'a laissé, et vivre tout ce qu'il aurait voulu vivre avec notre fille.

La sonnette de l'appartement sonne, et Célia me quitte me faisant signe qu'elle s'en occupe. Je regarde à nouveau les lunettes de soleil de Miguel, et je décide de les mettre. Une fois mises, je rejoins le séjour où le cousin de Célia et Miguel vient d'arriver. J'ai beaucoup de mal de le regarder, parce que malgré le fait que ses yeux soient bruns ; il a tout en lui pour ressembler à son cousin. Célia prend le couffin de Mya, et sans un mot, nous quittons l'appartement, pour aller dire un dernier aurevoir à l'homme de ma vie.

Un contrat pour mon soleilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant