Chapitre 4 : Rive Gauche

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Arrivée

Date : 25 septembre 2020

Lieu : Appart des cousins

Participants : Florian, Véronique, Lucia

Rappel : Aucun


Hippolyte soulève sans effort apparent un abat-jour plus haut que lui jusqu'à l'ascenseur, tandis que Florian peine à traîner un carton. Son cousin lui ressemble, tout comme leurs mères respectives : cheveux d'un brun presque noir, peaux mates, plus grands que la moyenne. Ce que certains pourraient stéréotyper comme un physique typiquement italien.

L'ascenseur monte en silence jusqu'au troisième étage de l'immeuble. L'ambiance semble bien trop calme. Après tout, les cousins ne se connaissent pas bien : les divorces successifs de leurs mères ont fragmenté la famille, et cela fait bien trois ans qu'ils ne se sont pas vus.

Lorsque les portes s'ouvrent enfin, ils se rentrent presque dedans pour atteindre l'appartement. La pièce de vie se révèle spacieuse : cuisine avec table-bar, deux tabourets, coin salon avec canapé, table basse. Hippolyte admire les lieux avec de grands yeux brillants. Il n'en revient toujours pas que sa mère ait accepté du jour au lendemain qu'il quitte la chambre d'amis de Bernard.

— Manque plus qu'la télé ! s'exclame Florian en entrant.

Perte de temps ultime, une télévision, songe Hippolyte. Quel coquebert, ce Florian, à se laisser prendre au piège de la société de consommation qui l'entoure et lui dicte quoi faire de ses journées... Pour ne pas trop rabat-joie, il évite de partager tout haut ses pensées. Il ne va toutefois pas non plus mentir et faussement entretenir l'engouement de son cousin, dont le sourire vient de doucement diminuer face à son manque de réaction. Il s'habituera, conclut le jeune homme en déposant son chargement. Pendant que Florian explore le reste de l'appartement, Hippolyte déballe sagement la lampe, puis s'attaque au carton délaissé par son colocataire.

— Tu veux la chambre de droite... ou de gauche ? lui crie Florian depuis le fond de la pièce de gauche, qui comme Hippolyte l'a déjà vu sur le plan des lieux, est légèrement plus spacieuse.

Ce serait l'occasion d'être sympa, réfléchit-il, mais entre la table-bar et la table basse, ça ne va pas être facile pour travailler tranquille dans le salon... sans parler de ces bavardages qui se promettent incessants. Il avait imaginé installer un petit bureau dans sa chambre, à côté du lit, justement. Ce n'est pas comme si Florian avait besoin de cet espace, décide-t-il en déballant les nombreux cadres photos du carton numéro cinq.

— De gauche, alors, répond Hippolyte d'une voix innocente.

Il demande ensuite à Florian s'il peut l'aider à placer le contenu de son carton. Honnêtement, il ne voit pas du tout où mettre tous ces bibelots.

Bon joueur, ce dernier affirme les deux propositions d'Hippolyte. Il semble prestement oublier sa déception en dévoilant les précieux objets qu'il a apportés pour décorer le nouvel appartement. La journée passe vite. À ce rythme, les deux adolescents n'ont pas déballé la moitié de leurs affaires. Au moins, la voiture est enfin vide de leurs possessions.

— Un peu d'aide pour le dernier carton, les garçons, appelle Véro depuis le pas de la porte d'entrée.

Hippolyte se précipite pour assister sa mère, mais Florian est plus rapide — il est surtout plus proche — et ramène le carton puis Véronique à l'intérieur.

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