La Sélection

Chapitre 9

La cité impériale

Après l'épisode chaleureux de l'aéroport, des centaines de personnes se bousculent au bord des routes juste pour nous voir passer en voiture. Interdiction formelle malheureusement, de baisser les vitres pour les saluer. Un des gardes du corps nous dit à ce moment-là de nous considérer comme une sorte d'extension de la famille royale. La plupart des gens nous adorent, c'est vrai, mais un plus petit nombre n'hésiterait pas à nous faire du mal pour atteindre la monarchie de façon détournée.

Dans la voiture -qui a pourtant des dimensions gigantesques- je me retrouve coincé à côté de Kunpimook. YuNa qui est assise aux côtés de Jennie, est extatique et montre à sa camarade les panneaux qui portent le nom de la brune.

Jennie a un beau sourire aux lèvres et j'ai compris que -chez elle- ce tout petit sourire montre une joie démesurée. Je la comprends, son nom est inscrit sur des centaines de panneaux, impossible de compter ses admirateurs, y en a beaucoup trop.

YuNa et Kunpimook ont eux aussi leurs fans, moins que Jennie, mais beaucoup plus que moi. YuNa accepte cette situation avec un sourire et félicite Jennie en la prenant dans ses bras alors que Kunpimook est mauvais perdant.

« Qu'est-ce qu'elle a fait à ton avis ? » Chuchote-t-il à mon oreille.

«Quoi qu'est-ce qu'elle a fait ? »

«Pour être aussi populaire ? Tu crois qu'elle a payé quelqu'un ? » Il jauge Jennie d'un regard froid comme s'il se rendait enfin comptede son existence.

«Même une Trois n'aurait pas les moyens de payer tous les habitants du pays.»

«Mais d'où tu sors toi ? Une fille a d'autres moyens pour avoir ce qu'elle veut. » Déclare-t-il avant de retourner à sa contemplation de l'autre côté de la vitre.

Il est sérieux ce mec ? J'observe Jennie un nouvelle fois en essayant d'intégrer ce qu'il vient de dire. Difficile de croire -quand onvoit sa bouille- que Jennie ait envisager la promotion canapé pour gagner des voix et enfreindre une loi de Goryeo dans le meme temps ! Je décide de mettre cette idée ridicule sur le compte de la jalousie de l'Oméga. J'espere que je vais pas avoir a me le coltiner trop longtemps...

Plus on approchent de la cité impériale les plus les pancartes disparaissent et les fans qui les portaient sont remplacés à intervalles réguliers par des gardes armés aux couleurs officielles. Le temps s'étire alors que la voiture longe la muraille d'enceinte.

À ce qui paraît la cité impériale est une ville dans la ville et aucun citoyen n'y a accès. La voiture s'arrête enfin et on est invités à descendre.

Wow.

Je suis impressionné par le gigantisme de l'entrée. Dans un style chinois ancien, la muraille écarlate -qui doit bien faire six mètres de haut- est dominée par un énorme chapiteau à colonnes peintes en rouge dont le toit est couronné de milliers de tuiles jaunes qui reflètent les rayons du soleil.

Nous nous alignons sur un large tapis rouge encerclés par nos gardes du corps respectifs. Les gardes de la cité sont au garde à vous et ne bougent pas d'un millimètre quand on avance vers les monumentales portes du midi.

Les portes d'entrée passées, on arrivent dans une gigantesque cour intérieure bordée d'arbres, de pelouse et traversée par un cours d'eau que surplombent quatre ponts de pierre.

Je rêve... Quand je pense que des habitants de mon quartier ont même pas l'eau courante chez eux alors qu'ici ils ont carrément une rivière dans leurs jardins !

On traverssent un des ponts de pierre quand je vois s'ouvrir une seconde porte à l'autre bout de la cour laissant passer une femme suivie d'une véritable armée de domestiques qui se dirigent vers notre petit groupe. À son arrivée, les gardes qui nous encerclent s'inclinent respectueusement et je m'apprête à faire la même chose quand elle s'adresse à nous, me coupant dans mon élan.