𝕊𝕔è𝕟𝕖 𝟚𝟘 : 𝕃𝕦𝕞𝕚è𝕣𝕖𝕤, 𝕔𝕒𝕞é𝕣𝕒, 𝕒𝕔𝕥𝕚𝕠𝕟 !
Levi
— Kenza.
Pas de réponse.
— Kenza.
— Hm...
— On est arrivé.
Ses paupières maquillées s'ouvrent faiblement, elle bat ses si longs cils qui viennent chatouiller le dessous de ses yeux qui s'accoutume à la soudaine luminosité. Puis, se révèlent à moi ces iris à la chaude couleur d'ambre dont la beauté, malgré la fatigue, ne cesse jamais de me captiver.
Elle fronce les sourcils en constatant que je suis la première chose qu'elle voit en émergeant de son long sommeil. Elle se redresse, retirant sa tête de mon épaule et regarde les alentours.
— Oh...
— Oui. Blake nous attend.
À la mention de son cher Blake, Kenza retrouve toute sa vitalité et se lève d'un bon.
— Pourquoi tu ne m'as pas réveillée plus tôt ?!
Je pense sérieusement à sa question. Ça doit faire presque dix minutes que le train est arrivé à l'Union station, quasiment tous les passagers sont déjà sortis. Seulement, quand les portes se sont ouvertes, je n'ai pas trouvé le cœur de la réveiller.
Nous rentrons de deux semaines de tournage dans le Middle West. Il devait durer une semaine de plus, mais nous avons travailler très dur pour vite rentrer et profiter d'une semaine de congé. Elle a très peu dormi ces derniers jours parce qu'elle craignait pour Amar qu'elle a laissée seule. Je le sais parce que nous avons eu à partager notre chambre d'hôtel. Comme tout le staff y était hébergé, il aurait été étrange de faire chambre à part alors que nous sommes prétendument en couple. Mais la fatigue est un huissier qui ne manque jamais de réclamer son dû.
Elle est tombée d'épuisement aussitôt que ses fesses se sont posées sur le siège à ma gauche.
Il y a aussi le fait que je me suis un peu laissé aller dans la contemplation de son visage endormi, mais cela, je préfèrerais me jeter sous le train plutôt que de lui dire.
Kenza se tortille pour passer par-dessus mes jambes et se diriger vers la sortie.
— Tes valises !
— Porte-les.
Puis elle disparait. Je soupire longuement. Moi qui pensais qu'elle était insupportable quand nous étions encore en mauvais terme, j'ai découvert qu'elle l'est encore plus quand on s'entend bien avec elle. Pendant tout le séjour, elle m'a pris pour son valet ou son majordome. Elle se laissait trainer, oubliait tout partout et si je détournais les yeux trop longtemps, elle disparaissait. Mais je crois que le pire c'était de l'écouter me chanter les louanges de Blake putain de Donovan.
Matin, midi, soir. J'ai cru perdre la tête.
Résolu à mon sort, je me lève et récupère nos bagages. Dehors, l'employé chargé de sortir les valises me donne les nôtres. Je me tourne ensuite vers la station qui grouille de centaines de voyageurs allant et revenant de destinations anonymes. Dans cette marée humaine, je retrouve la longue chevelure frisée de Kenza qui cherche dans la foule le sujet de son obsession.
Blake s'est proposé de venir nous récupérer à l'Union Station quand il a appris la nouvelle de notre retour hâtif.
Je me fraie un chemin à travers les corps et les valises jusqu'à elle. Quand elle me voit, elle fonce vers moi.
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Lights, Camera, Action!
RomanceQu'êtes-vous prêtes à faire pour votre idole? Suivre le moindre de ses gestes? Façonner votre vie autour de la sienne? Participer à une audition sans y avoir été conviée dans l'espoir qu'il vous remarque enfin? Obtenir le rôle? Pour Blake Donovan...
