Scène 35

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𝕊𝕔è𝕟𝕖 𝟛𝟝 : 𝕃𝕦𝕞𝕚è𝕣𝕖𝕤, 𝕔𝕒𝕞é𝕣𝕒, 𝕒𝕔𝕥𝕚𝕠𝕟 !

Levi
La fatigue dans le corps après des heures de vol, je regarde les valises défiler sous mes yeux, attendant que la mienne arrive. Lorsqu'enfin je la vois, je vais la récupérer et quitte l'aéroport, toujours vêtu de ma veste à capuche et de mes lunettes de soleil pour dissimuler mon identité. Dehors je fais appel à un taxi alors que j'envoie un autre message à Kenza pour la prévenir de mon atterrissage.

Un autre sans réponse.

— Où souhaitez-vous aller, monsieur ? me demande le chauffeur au bout d'un moment.

J'allais lui donner notre adresse à Kenza et moi, mais me rappelle qu'elle m'a dit hier qu'elle tournerait certaines des dernières scènes de Before Fall. Elle doit être dans les studios de Wonder Production.

C'est donc l'adresse que je donne.

Le chauffeur acquiesce, tape l'adresse dans son GPS et m'y conduit sans plus tarder.

Lorsque j'arrive sur le site des studios de la production, je demande lequel est utilisé pour le tournage de Before Fall aujourd'hui. On m'indique le studio 32. Je demande les clés d'une voiturette, parce qu'il est à une bonne distance de l'accueil et je refuse de marcher 15 minutes sous ce Soleil.

J'arrive enfin au studio 32. On m'y laisse entrer bien que je n'aie pas d'autorisation ; les avantages de la notoriété.

Me faisant le plus discret possible, je cherche Kenza. Je la trouve en train de parler au réalisateur assis sur une chaise surélevée. Elle hoche la tête à chacune de ses indications. C'est plus fort que moi, la voir ainsi concentrée, après un mois de tournage à l'étranger, me donne le sourire.

Je m'approche jusqu'à coller mon torse contre son dos et poser mes mains autour de ses hanches.

— Est-ce que je peux avoir un autographe, je suis votre plus grand fan.

En entendant ma voix, Kenza se tourne, affiche la surprise, pousse un petit cri de joie et me saute dessus. Je la fait tournoyer en riant de bon cœur avant de la déposer au sol et de l'embrasser.

Après notre baiser, je prends quelque temps pour l'admirer. Elle est trempée de la tête au pied, certaines de ses mèches lui collent au visage. Je m'attarde sur ses lèvres.

— Salut, trésor.

— Salut... mais... tu ne devais pas revenir demain ?

— Dès que j'ai fini mes scènes, j'ai pris le premier vol, avoué-je entre deux baisers. J'ai atterri il y a à peine une heure.

— Quoi ?! Mais tu devrais être en train de te reposer. Tu dois être épuisé.

Je resserre ma prise autour d'elle.

— Plus maintenant.

Je la sens sourire contre mon oreille. Sans me soucier de tous ceux présents, je me mets à faire courir des baisers brûlant le long de sa nuque à découvert et la sens fondre contre mes lèvres.

— Levi...

Elle lâche un couinement quand je glisse mes doigts sous la robe qui lui sert de costume.

— Pas ici...

— Oui, ici, dis-je en poursuivant.

Je sens qu'elle veut résister, mais son corps se ramollit dans mes bras et ses yeux se révulsent de plaisir.

— Kenza, on doit finir notre scène ! entends-je le réalisateur crier dans le mégaphone.

Elle se défait de moi.

— Plus tard. Attends-moi. J'ai bientôt fini.

Je râle et elle lève les yeux au ciel avant de retourner auprès de sa co-vedette. Le réalisateur indique aux techniciens de faire retomber la pluie sur eux et commence à dire leurs répliques. Puis, comme le veut le scénario de la scène de leurs retrouvailles que j'ai tant répétée avec Kenza, Daniel, l'acteur qui joue avec elle confesse son amour à travers son personnage et le personnage de Kenza avoue également ses sentiments.

Au moment où elle s'apprête à dire à un autre « je t'aime », je tousse bruyamment pour empêcher cela, combien même je sais que ce n'est qu'un rôle.

Kenza, Daniel et tout le staff se tournent vers moi et me dévisagent parce que je viens de gâcher la scène.

— Pardon, dis-je, sans une seule once de sincérité.

Je déteste l'idée qu'elle joue dans une romance avec quelqu'un d'autre. Surtout que Daniel est bel homme. C'est pour ça que normalement, elle refuse que je vienne sur le plateau avec elle ; non seulement pour ne pas que je lui saute dessus à la moindre occasion, mais également parce que suis affreusement jaloux.

Qu'est-ce que j'y peux ? Elle est à moi.

— Kenza, dis à ton petit ami qu'à la prochaine interruption je le fais escorter dehors.

— Essaie pour voir.

Le réalisateur me jette un regard glacial que je soutiens. Puis il secoue la tête.

— On reprend tout le monde ! crie-t-il dans le mégaphone.

Daniel et elle se replacent, les techniciens font tomber la pluie sur eux, il s'avoue leurs sentiments et je me garde d'interrompre la scène, les bras croisés. Mais ça se complique lorsqu'il l'attire à lui. Ma paupière gauche sautille malgré moi. Il caresse tendrement le visage de Kenza, approche ses lèvres des siennes, jusqu'à ce qu'elles se frôlent.

Je craque.

Avant qu'il ne l'embrasse, j'arrache le mégaphone des mains du réalisateur et crie :

— Coupez !

Lights, Camera, Action!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant