Scène 28

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𝕊𝕔è𝕟𝕖 𝟚𝟠 : 𝕃𝕦𝕞𝕚è𝕣𝕖𝕤, 𝕔𝕒𝕞é𝕣𝕒, 𝕒𝕔𝕥𝕚𝕠𝕟 !

Kenza
Décidément, elle l'a eu, son mariage parfait.

La salle de réception est immense et richement décorée de blanc, de rouge carmin et de majestueuses fioritures dorées. Le plafond est si haut que pour le regarder il est nécessaire de tordre le cou, même pour Levi à ma droite. Accrochés à celui-ci, se trouvent des lustres qui illuminent la pièce de halos aux aux teintes chaudes comme celles des décorations. Plusieurs tables totalisant au moins 150 places sont dispersées autour de ce que je devine être la piste de danse. Sur chacune d'entre elles, d'énormes bouquets de roses en couvrent la presque totalité. Le reste, ce sont des assiettes et des couverts qui scintillent sous la lumières des lustres.

En plus l'orchestre au devant de la scène, un brouhaha résonne dans la pièce, mêlant conversation joviale, rires et commérage de femmes qui n'ont rien de mieux à faire. Des enfants courent dans tous les sens, des cousins se retrouvant, plusieurs accents se font entendre, indiquant que les gens sont venus de partout aux États-Unis et même d'ailleurs pour célébrer l'union d'Amar et de Wadih.

— Ça alors, il y en a du monde, s'exclame Levi, assis à ma droite

Et d'autres encore arrivent après nous. Je comprends mieux pourquoi Amar était autant sur les nerfs ces derniers temps. L'organisation d'un tel évènement a surement demandé beaucoup de son énergie et de son attention. Je n'imagine même pas le stress que c'est, surtout pour quelqu'un comme Amar qui ne laisse jamais rien au hasard.

Comme l'indiquaient nos invitations, Levi et moi avons été assignés à une table avec mes camarades de l'école de cinéma. Je ne les avais pas revus depuis longtemps, tant j'ai été absorbée par le rythme effréné du tournage. Je leur ai présenté Levi et depuis il discute avec Hector et Jae à propos de sa carrière. Quelques personnes nous ayant reconnus ont quitté leur table pour nous saluer et même si je pensais passer une soirée comme les autres, je me suis retrouvée à serrer un tas de mains et à prendre des photos avec des gens.

En voyant l'attraction qu'il y a autour de notre table, les parents des mariés manquant toujours à l'appel sont eux aussi venus nous voir. J'ai déjà rencontré ceux d'Amar, ma mère les avait même invités à prendre le thé une fois, à l'époque où elle essayait de la caser avec Samir, un des jumeaux. Mais Amar n'a jamais été intéressée par mon frère, cela faisait quelques années déjà qu'elle était éperdument amoureuse d'un garçon qu'elle avait rencontré pendant ses cours de biochimie.

Alors qu'elle s'est tournée vers l'écriture aussitôt son diplôme obtenu, lui a débuté une brillante carrière dans un des laboratoires les plus high-tech de la Silicone Valley. Je suppose que c'est son salaire qui lui a permis de s'offrir un tel mariage et honorer la faramineuse dot d'Amar. Quand elle m'a dit le montant il y a quelques semaines, j'ai failli tomber dans les pommes.

Mais c'est Amar, elle vaut tout ça et même plus. Je suis contente qu'elle ait trouvé quelqu'un à sa hauteur, même si ma mère s'en sert constamment pour nous comparer.

La mère d'Amar, elle est beaucoup plus chaleureuse. Ce soir, elle a le visage radieux d'une mère qui sait qu'elle a réussi l'éducation de sa fille ; biochimiste de formation, écrivaine de talent, belle, pieuse et maintenant mariée à un homme tout aussi formidable, quoi rêver de mieux ? Quand elle me voit, elle me prend dans ses bras et me fait la bise en me complimentant sur ma robe dans laquelle je respire à peine. Elle me félicite pour mon rôle et me dit qu'elle a hâte de voir mon film au cinéma.

Je ne fais que sourire, sachant très bien que la dernière chose que je veux c'est que des gens qui me connaissent personnellement voient ce film. Et ces scènes. Alors que nous discutons, une autre adolescente vient se placer à côté de Levi pour une photo. Quand ils ont fini, je le tire pour le présenter aux parents de nos hôtes.

Lights, Camera, Action!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant