Magic of Therion - Tome 2 [PREMIÈRE VERSION]

Chapitre 10: Le monde des ombres

Le bruit du sifflement. La sensation d'un tambour tapant et raisonnant de plus en plus fort. Haru grommela de douleur et se laissa reprendre conscience malgré l'agitation et la pression lui donnant envie de se taper la tête contre un mur. Avant s'ouvrir ses yeux, les questions et réflexions essentielles lui vinrent à l'esprit.

« Où suis-je cette fois-ci ? Je suis épuisé. Est-ce que Mina est là ? Est-ce que les autres sont là aussi ? J'ai été enlevé par ces créatures ? Ou peut-être par Katia et cette autre personne ? »

Toutes ces réflexions ricochaient dans sa tête et ne se taisaient pas. Haru pencha alors sa tête en arrière puis la secoua dans l'espoir de faire taire toutes ses pensées. Ses yeux le brûlait. Comme s'il n'avait pas dormi depuis des jours. Il porta alors ses mains jusqu'à ses yeux afin de les couvrir puis de les frotter et enfin se donna quelques claques pour une nouvelle fois tenter de se remettre sur pied. Mais une voix inconnu et particulièrement assurée s'adressa à lui et lui fit retrouver instantanément la vue.

« Te voilà réveillé »

C'était une femme. Grande, à la longue chevelure obscure longeant son dos et intensément noire, le regard en amande et l'iris améthyste. Elle était élégante, incroyablement belle et raffinée. Mais c'est ce détail ornant le haut de sa tête qui attira davantage son attention. Haru n'avait jamais vu personne possédant des cornes. Elles étaient semblable à celle d'un bélier, aussi noir que ses cheveux mais reflétant lumière de la pièce. Sa démarche suffisait pour montrer sa puissance. Haru se méfia immédiatement d'elle. De l'autre bout de la pièce, elle l'observait la tête haute. Et malgré sa méfiance, Haru était en quelque sorte hypnotisé. Dans un moment de lucidité il aurait pu profiter du fait de ne pas être attaché ou retenu afin de s'enfuir mais il ne fit rien. Il resta assis sur le fauteuil sur lequel il s'était réveillé, les mains posés et tenant les accoudoirs.

Plus elle s'approchait plus Haru tentait de garder son calme et de cacher son rythme cardiaque s'accélérant. Il sentait son énergie devenir de plus en plus forte, au fil de ses pas. Non loin de lui, elle s'arrêta auprès d'une petite table où se trouvait une grande corbeille de fruit ainsi qu'une carafe de vin dont elle se servi un verre.

« Sais-tu où tu te trouves ? Demanda t-elle à Haru tout en faisant tourner son verre de fin.
- Je l'ignore. Répondit-il avec honnêteté et en observant ses faits et gestes.
- Tu n'es pas venu seul j'imagine. Supposa t'elle en esquissant un sourire.
- Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? Dit-il afin de lui laisser le bénéfice du doute.
- Tu ne veux quand même pas me faire croire que tu es seul ? Penses-tu sérieusement que je te croirais ? Ajouta la femme en se dirigeant lentement vers Haru qui s'installa dans le fond de son siège.
- Je le pourrais. Insista Haru en la défiant du regard.
- Je vois. Tu as l'âme et l'allure d'un meneur. Ou plutôt d'un sauveur. Tu sacrifies ta vie au péril de celle des autres et tu encaisses en silence. Tu veux être courageux, surmonter tout les obstacles, mais au fond, tu es fragile, sensible. Lista t-elle en faisant face à Haru et en soulevant du bout du doigt son menton pour qu'il la regarde dans les yeux.
- Qui êtes-vous ? Dit-il sèchement et en reculant brusquement.
- Mon nom est Eisheth. C'est tout ce dont tu as besoin de savoir pour le moment. Répondit la femme aux cornes et tournant le dos à Haru s'éloignant un peu de lui.
- Où sont les autres ? Vous savez que je ne suis pas seul. Demanda fermement Haru en se levant.
- Bien sûr que je le sais. »

Réagit Eisheth d'un ton insensible et dur comme si elle venait de changer de personnalité en quelques secondes. Elle se retourna par ailleurs vers Haru et fit s'avança subitement jusqu'à son fauteuil et le fit se rassoir par un simple geste de la main provenant de son Therion. Haru se serait bien relevé pour contester son geste et son ordre mais il ne le pouvait. Même avec la plus grande volonté il ne pouvait lever ne serait-ce qu'un petit doigt ou un orteil. Seul son regard pouvait encore lui obéir.