&Deidara T1 : Je te rejoindrai

La trahison P2

Je me levai et m'habillai, puis sortis de ma chambre. Le soleil brillait dans le ciel. Je baillai et descendis les escaliers avant de prendre un petit-déjeuner copieux, puis me métamorphosa en une fille que j'avais pris soin d'inventer la tête. Pour éviter de me faire remarquer. Un bébé de un an marchant et parlant dans la rue était tout de même assez voyant. Enfin, j'ouvris la porte et le bruit de la rue m'emplit les oreilles. Je respirai un grand coup avant de m'engager dans la foule. Je laissai mes émotions prendre le dessus et sourit. Un demi-sourire. Juste pour mon image. Mais je sentis rapidement que les regards tournés vers moi n'étaient pas amicaux. Je sentais une haine à travers leur regard. Comme si j'étais une criminelle ou un animal venimeux. Je me sentais oppressée. Ça devait être ce genre de regard que je subirai si je rejoignais l'Akatsuki. Sauf que là, il n'y avait personne pour m'épauler. Même pas un déserteur. Ni de réconfort, lorsque je verrais Deidara. Alors que je continuais à marcher, un sifflement retentit derrière moi. Je me retournai. Un jeune homme au teint pâle me regardais de travers.

'' Qu'est-ce qu'il ont à me regarder comme ça, ce matin ? ''

Ne voulant pas attendre plus, je m'avançai vers lui et il fit de même. Je soutins son regard avant que sa main ne se lève et cingle vers moi. Je l'évitai sans mal, ce n'était pas un ninja. Furieux d'avoir raté son coup, il me cracha à la figure :

- Dégage, et baisse les yeux, sale traîtresse.

'' Traitresse ? C'est... ''

- Qu'est-ce que tu insinues ?

- Fait pas semblant, tes parents ont trahis Konoha et tu ne tarderas pas à bientôt faire de même !

Comment était-il au courant ? Ce serait Minato qui...

Comme si le jeune homme avait lancé un signal, la foule autour de moi se mit à me crier dessus, des insultes qui me tombèrent sur la figure. Et soudain, un kunai fusa de nulle part et je l'évitai avec une technique de permutation. Sans laisser aux gens le temps de se ressaisir, je m'enfuis en courant. Sans vraiment réfléchir, je me lançai vers le haut des sculptures des Hokages. Arrivée, je mis mes pieds dans le vide et les balançait au rythme du vent. La brise me souffla sur la peau. Je sentais mes larmes monter lentement. Je les refoulai. Je ne pleurerais plus jamais. Je ne suis pas faible. Enfin libérée de me sentiments, je retournai dans le visage en gardant mon aspect métamorphosé : je ne suis pas une lâche. J'affronterais ces insultes et ces menaces sans broncher. Avec mon but de rejoindre l'Akatsuki, j'étais effectivement une déserteuse. Je le méritais, en quelque sorte. Alors que je sillonnais la rue par laquelle je rentrais, le soleil se coucha. Je m'approchai de mon immeuble et en resta sans voix. Mes vitres étaient à moitié cassés et en peinture était écrit : Dégage ! Tu n'as rien à faire ici à part polluer notre air !
Trop choquée pour sentir un cailloux lancé sur moi par un gamin de cinq ans. Le roc m'atteignit à l'œil et je sentis du sang couler avant que ma vision de se trouble. Je compris instinctivement pourquoi. J'étais en train de perdre la vue. De l'œil gauche plus précisément. Tout ça à cause d'un foutu gamin et d'un maudit gravier. Mon sang gouttait dans ma paume à rythme régulier. Je me retournai et vit alors le gamin s'enfuir en courant, un signe d'éventail dans le dos.

'' C'est un Uchiwa. ˋ'

Je les détestais. C'était Sasuke qui avait tué Deidara et à présent, ils me prenaient mon œil. Je ne put réprimer un rictus lorsque je savais qu'ils allaient pour la plupart, périr de l'un d'entre eux. J'ouvris la porte et rentrai chez moi. L'émotion qui a été éliminée revint à la charge et m'envahît. Je tombai à genoux et frappai le sol de mes poings. Deidara... tu me sembles si loin.