♠ Chapitre 28-

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Immobile. Crispée. Tendue. Effrayée. Stressée.

Voilà ce que je ressentais à l'heure qu'il est.

"Tom Carter"

Encore et toujours ce nom. Ne pouvait-on pas passer à autre chose? Après tout, ce n'est qu'un stupide mec, un abruti de service préférant se servir de sa copine comme appât pour amadouer ses amis en leur donnant le sale boulot à faire. Un con de première classe qui s'amusait à faire ses petites expériences de drogue sur des gens innocents. À quoi bon s'éterniser et pleurer sur son sort. Ce n'est pas comme si il n'avait pas des dizaines, ou plus, de morts sur le dos. Le sang d'innocents sur les mains.

Énervée.

Voilà le mot qui illustrait au mieux mon état d'esprit. Les mains serrées, mes phalanges avaient virés au blanc lorsque l'inspecteur posait ses yeux clairs dessus. J'inspirais profondément ou du moins du mieux que j'ai pu.

Calme Ju, calme. Murmurais-je pour moi-même. Et j'esquissais un bref sourire avant de prendre mon air dur, plein de sarcasme. J'avais difficile de regarder cet inspecteur dans les yeux, comme si j'avais peur qu'il lise à travers moi. Ce truc, vous savez? Lire dans les âmes des gens.

- Je pense que vous le savez déjà puisque vous êtes ici devant moi, monsieur l'inspecteur. Sifflais-je en serrant les dents. Il décroche un léger sourire crispé. Un sourire dépourvu de sympathie.

- C'est exact. Vous devriez donc savoir pourquoi je suis ici. N'est ce pas mademoiselle Stevens? Vous êtes intelligente. Ajoutait-il d'un ton des plus désagréables malgré son air sympathique.

Je respirais bruyamment lançant quelques regards complice vers le directeur.

- Non. Vos collègues sont déjà venus l'an dernier. Il me semblait que l'enquête avait cessé. Voyez vous, je comptais pouvoir faire mon deuil comme il se doit après vos questions infondées. À croire que vous ne voulez pas laisser les défunts tranquilles. Grognais-je de mécontentement.

Il est vrai que les mots semblaient siffler tellement faux... J'en avais eu presque un haut le cœur en connaissant désormais la vérité.

Oui je sais pourquoi. Parce que vous avez trouvé que ce n'était qu'un stupide mec gagnant sa vie en nourrissant celle des autres avec ses substances nocives. Vous avez aussi trouvé que mon frère , Harry et d'autres amis se sont retrouvés, par ma faute, dans ce merdier, obligé de tuer, droguer, frapper ces gens qu'ils ne connaissaient même pas.

Fichue conscience. Je levais les yeux au ciel.

- Que me vaut donc cette venue monsieur? Demandais-je alors soutenant le regard de cet homme, enfin.

Je le voyais fouiller dans sa poche avant d'en ressortir un paquet transparent. Je me penchais dessus lorsqu'il le posait sur le bureau du principal. Mon sang ne faisait qu'un tour, se glaçant instantanément. Je sentis mes membres se figer, crispés, tendus. J'écarquillais les yeux.

***

Nous arrivions à la fin des vacances. Le lycée était vidé, c'était étrange de voir ces couloirs vides. D'habitude on y voit des étudiants déambuler dans les couloirs, rigolant, parlant des derniers ragots, des couples, des bagarres attirant l'attention. On y vivait les meilleurs et les pires moments.

Dire qu'il y a quelques temps deux étudiants y avaient passé presque une semaine, coincés comme de vulgaires animaux en cage.
D'une part c'était presque drôle de se dire qu'on pouvait se retrouver dans ce bâtiment, qu'en général les ados fuient de nos jours.
Quelques pièces en désordre, des papiers, des bouteilles vides. Et des feuilles qui traînaient dans une salle de primaire. Ces feuilles... Elles pouvaient détruire une vie. Des preuves...

Coincée au Lycée. [En Cours De Réécriture/Relecture] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant