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Kylian

- Comment t'as osé...

- Alice ! réplique-t-il pour la faire taire.

- Tu m'embrasses comme ça ! Oui, tu m'embrasses pour gagner de la thune ! Tu veux quoi des billets de banque ! Mais tu sais quoi Benjamin ! J'y croyais ! Je pensais que tu m'aimais vraiment bien ! Mais en réalité t'es comme les autres, tu m'as prise pour une imbécile ! Pour une conne ! Oui ! À cause de toi je me sens conne, je me sens nulle, humiliée ! Mais en fait tout est ta faute c'est toi, c'est toi le con ! Tu me répugnes ! Tu me dégoûtes ! Tu me prends pour ta pute ! Bah vas-y baise moi ! Baise moi pour ton stupide pari à la con ! MERDE Benjamin ! BAISE-MOI POUR GAGNER 200 BALLES ! Tu n'es qu'un salle porc ! Je te hais, je te hais...

Je sens la moutarde qui frétille sous mon nez... Benjamin ! Te te fous de la gueule de qui là !
Comment ça il a embrassé ma meilleure amie ! Comment ça pour un pari ! Un vrai salopard ça oui ! Je tente de me contrôler pour ne pas me donner en spectacle, mais là s'en est trop. Il l'a blessée. Il lui a fait du mal. C'est un déchet ! Je vais lui faire comprendre.

Une boule de feu bouillante me brûle la langue et le corps tout entier. J'ai envie de me lever et d'aller l'étrangler. «contiens-toi putain» je serre le plus fort possible ma fourchette dans ma main.

Alors que je la vois, les larmes aux yeux, mon cœur se brise. Je la vois détruite, je la vois qui a perdu confiance, ses pupilles larmoyantes ne m'ont jamais laissé de marbre. Je peux supporter la colère chez les autres. Je peux supporter la tristesse. Mais les larmes...c'est au dessus de mes limites. Elle souffre à cause de lui. Par ma faute aussi. J'aurais dû essayer de le savoir plus tôt.

Quand je la vois éclater en sanglots, je veux pleurer avec elle. Je m'en veux ! Je lui en veux. J'ai une haine sévère à l'encontre de Benjamin. Rien ne peut me stopper.

Elle part en courant, mais encore une fois il a l'audace de la toucher.

- Alice attends !

Il ose lui rattraper le poignet. Comme si nous n'en avions pas déjà assez entendu. S'en est trop. Mon sang bout et dans une action incontrôlée de rage, je me lève tremblant et je jette violemment ma fourchette jusque dans l'assiette de Paul.

- TA GUEULE PUTAIN ! BENJI FERME TA PUTAIN DE GUEULE !

Des veines sur mon front sont visibles et des gouttes de sueur coulent sur mon nez. Quant à mon corps, il tremble encore de haine et de colère. Mes mains sont moites. Prêt à embrocher cet abruti qui a brisé le cœur de ma meilleure amie, qui me disait quelques heures plus tôt qu'elle était amoureuse de lui, je préfère me retirer de table.

Je ne m'excuse pas, et je vois que Louise s'est réfugiée dans les bras d'Olivier. Elle semble stupéfaite. Je m'en veux de lui avoir fait peur. Quant à Benjamin et Alice, ils ne bougent plus. Elle, est figée de peur, terrifiée, et Ben lui, regarde le sol. Déçu. Désappointé. Enragé.
Puis, elle me jette un dernier regard mouillé qui complète son visage rouge et ses joues humides. Ce regard, il m'abat profondément. Je ne peux plus supporter ça.

- Benjamin, tu me répugnes, je te hais... chuchote Alice une dernière fois avant de se carapater en haut des escaliers pour, je le sais, exploser en sanglots.

Pleurer tout ce qu'elle peut et crier au martyr.

Je la suis. Je m'en veux tellement. Je l'aime, et la voir comme cela est la pire chose que j'ai pu ressentir ces derniers temps.

Cette semaine fut à la fois l'une des plus belles, et la plus horrible émotionnellement parlant de ma vie...
Alice, je t'aime ne l'oublie jamais. Et nous serons toujours là pour toi, quoi qu'il se passe.










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