Chapitre 1

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Année 465, sud des Montagnes Brumeuses

Néola

Le rayonnement solaire lui caressa le visage, la forçant à ouvrir les paupières. Sa chevelure polaire s'étalait tout autour d'elle, le visage face au soleil. Elle paraissait paisible, là, allongée sur le côté. Un mal de tête brisa cet instant, l'obligeant à se lever doucement.

Mains sur les tempes, elle ouvrit les yeux puis se figea. Quelque chose n'allait pas. Se réveiller dans un pré, totalement désorientée n'était rien en comparaison avec ce qu'elle ressentait. Peu à peu, elle prit conscience d'un élément: elle ne se souvenait de rien. Elle ignorait la raison qui l'avait poussée à dormir dans un pré, ni ce qu'il s'était passé ici. Une seule question tourbillonnait dans son esprit: Qui suis-je?

La peur s'insinua en elle devant le vide qui se présentait. Le manque de réponse lui donna le tournis.

La jeune femme se mit debout et observa les alentours. Le vent dans les cheveux, le soleil dans les yeux, elle pu observer l'endroit dans lequel elle avait atterri. Devant elle, se tenaient des collines verdoyantes, quelques arbres dispersés, des animaux en pleine chasse. Cette vision lui conféra un certain confort. Un calme malgré la situation.

Ce dernier détail l'informa qu'elle devrait sûrement se protéger au cas où on s'attaquerait à elle. Reculant à pas de loup, elle percuta une surface solide violette, dont elle ne saurait dire sa constitution.

Dans la surprise, la jeune femme entendit un objet tomber. Baissant les yeux, elle vit d'abord le reflet du soleil dans ce qu'elle considéra comme une babiole. Intriguée, elle la récupéra et la remis dans une de ses poches, puis fouilla le reste de ses vêtements en quête d'indice sur son passé.

Sa chemise courte et sale ne lui disait rien. De même pour son pantalon noire et sa paire de bottes usées. Tout lui était inconnu. Sa situation précaire ne lui offrit aucun indice sur son identité.

Elle entendit des branches craquer et se figea. Levant lentement les yeux de ses vêtements, elle constata qu'un loup se tenait là, à lui montrer les crocs. Elle ricana nerveusement en repensant à son idée de se protéger au cas où, datant de deux minutes.

Elle fixa la bête du regard, ses yeux gris dans le brun de l'animal. S'accrochant à ses iris dangereuses et féroces. Le loup décrocha ses yeux des siens, dressa la tête vers le ciel et hurla. L'horreur traversa les yeux de la jeune femme, comprenant que d'autres loups allaient venir la dévorer. Elle se retourna, mettant fin à sa contemplation de cette scène terrifiante, courut à travers les plaines, bondissant dans les airs pour essayer de les distancer au maximum. Son cœur battait très fort dans sa poitrine, le sentant jusque dans ses tempes.

Elle accéléra encore sa course, entendant les pattes de la meute la poursuivre, le souffle des loups se fit plus forts. Elle sprinta aussi vite et longtemps que ses jambes lui permettraient.

Essoufflée, elle continua encore et encore jusqu'à apercevoir une ferme à la lisière de la forêt. Les loups, toujours derrière elle, ralentirent et s'arrêtèrent ne voulant pas se montrer en terrain découvert.

Quand enfin elle s'arrêta pour se reposer, elle se rendit compte qu'elle avait atterri dans une ferme d'élevage. Ce qui l'étonna le plus, ce furent les hybrides chevaux-autruches. Des bêtes à deux pattes, avec un bec et une crinière de plumes.

Elle s'effondra sur une motte de paille, reprenant son souffle. Elle ferma les yeux un instant avant de se dire qu'elle ne savait toujours pas où elle se trouvait.

Une odeur de viande cuite lui passa sous le nez et lui donna faim. Son ventre affamé lui répondit d'un grondement.

Après avoir repris son souffle, elle alla voir la maisonnette avoisinant la ferme d'un pas hésitant. Elle jeta un œil à travers une fenêtre et vit une table pouvant accueillir cinq personnes. Intimidée, elle prit son courage à deux mains et toqua à la porte.

La perte mémorielleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant