Chapitre 00 - Que le spectacle commence

921 29 14
                                    

Tic-tac.

Tic-tac.

Tic-tac.

Le bruit de l'horloge ne cessait d'amplifier mon mal de tête. Ma tête allait exploser. Je le sentais. Ce bruit rythmé me berçait dans cet enfer dans lequel j'étais entrée. J'étais perdue, mes pensées étaient floues, ne cessant de s'entremêler les unes aux autres. Je me retrouvais là, menottée à un lit, contrainte de rester dans cette pièce, avec pour seule compagnie, ce tic-tac régulier.

Tout s'était passé tellement vite. Tellement vite que je n'avais pas eu le temps de réaliser ce qui était en train de se passer. Mais désormais, j'avais tout le temps d'y penser.

On me prenait pour cette salope de Caitlyn. Je ne savais pas pourquoi on me prenait pour elle, ni ce qu'elle avait fait, mais une chose était sûre, à cet instant, je ne voulais qu'une chose : tuer cette connasse qui m'avait plongé dans cet enfer.

Et j'allais lui faire regretter tout ça. À elle, mais aussi à ce psychopathe qui était assis sur son fauteuil face au lit.

Son regard ne m'avait pas lâché. Ses deux iris bleus, son regard intense qui semblait se perdre dans ses pensées. Son coude était posé sur l'accoudoir, alors que sa tête reposée sur sa main. Je pouvais sentir son regard sur mon corps, détaillant chaque partie de mon épiderme visible. Remontant lentement le long de celui-ci, jusqu'à se poser sur mon visage.

Lui aussi, j'avais envie de le tuer.

En le voyant sourire, je ne pouvais m'empêcher de l'insulter. Je disais tous les mots qui me venaient en tête, mais mes mots furent rapidement étouffés par le bâillon de fortune qu'il avait foutu dans ma bouche. Ce n'était rien d'autre qu'un tee-shirt, entortillé sur lui-même. Je tentais de me débattre, mais cela ne servait à rien. Les menottes me retenant aux barreaux du lit, alors que ce bâillon m'empêcher d'extérioriser cette haine que je ressentais envers lui.

Ce psychopathe était en train de s'amuser de la situation. Il prenait littéralement son pied. Son sourire trahissait son expression qui était pourtant neutre jusque-là. Vas-y rigole, ça t'amuse de voir que je ne peux plus parler n'est-ce pas ? Sale taré. Son sourire n'avait qu'un effet, décupler davantage mon envie de le tuer.

Il allait crever. Oh que oui il allait crever.

Alors que je me perdais dans mes idées de vengeance, sa voix me ramena soudainement à la réalité. Son sourire avait disparu, son expression indéchiffrable était de retour sur son visage. Mais sa mâchoire contractée ne pouvait que montrer son agacement.

Tant mieux ! Dans ce cas nous étions deux à être agacés.

- Tu es toujours aussi sûre de toi ? Ma douce.

Sa voix résonnait dans la pièce, créant une distorsion dans ce bruit rythmé qui s'était peu à peu installé. Le bruit de l'horloge était plus bien plaisant qu'entendre les conneries qu'il pouvait débiter. Surtout que, lorsqu'il parlait, c'était pour me poser cette même question. Et comme à mon habitude, ma réponse ne changeait pas. C'était une discussion de sourd. Il ne voulait pas m'écouter. L'homme brun qui se tenait face à moi était têtu. Mais je l'étais plus encore.

Comme seule réponse, je me débattais davantage, car de toute façon, ce qui pouvait sortir de ma bouche ressemblait bien plus à des grognements qu'à des mots qui s'alignaient afin de constituer une phrase. Mais je continuais de parler. Enfin, d'essayer de parler.

En le voyant se lever, je m'arrêtais alors de l'insulter. Sa démarche était aussi sûre que l'aura que dégageait son corps. Cet homme était charismatique, nous ne pouvions pas lui enlever cela. Il s'approcha de moi, et je ne le lâchais pas du regard. Il caressa doucement ma pommette, alors que je bougeais mon visage dans la direction inverse, éloignant ainsi ses phalanges de mon visage.

IllusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant