Chapitre 05 - Le commencement

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Cette soirée avait été éprouvante, mes talons me faisaient un mal de chien. Je regardais alors l'heure, 10h23. Bon... Il était l'heure de sortir du lit, qui pourtant, me paraissait si... Captivant. Enfin, je devais faire mes adieux à ce lit si confortable afin de rejoindre le monde réel. Le monde de : lendemain de soirée difficile. Je savais dors et déjà que quelqu'un se ferait un plaisir de me taquiner. Et cette personne n'était autre que mon frère. Un véritable rayon de soleil avec sa petite tête blonde que j'avais envie de gifler à chaque fois que je la voyais. Enfin, j'aurais beau dire que ce que je voulais, je savais qu'il était important pour moi.

Sauf lorsqu'il m'emmerdait.

Et il me le prouvait une fois de plus. À peine étais-je sorti de ma chambre que je me prenais déjà une claque à l'arrière de mon crâne.

- Merde. Je croyais avoir vu une araignée.

Il disait cela d'un ton si sincère, que, n'importe qui aurait pu tomber dans le panneau. Face à sa gueule d'ange et ce ton si sérieux, comment ne pas le croire ? Cependant, je n'étais pas n'importe qui. J'étais sa sœur, qui le supportait depuis sa naissance. Je connaissais tout de ses tactiques, de ses stratagèmes. Alors, je n'allais pas me laisser aveugler par ce charmant visage que j'avais une nouvelle fois envie de gifler.

Non.

Il fallait que je sois plus intelligente que ça. Et pour ça, rien de mieux qu'une petite vengeance bien méritée.

J'écrasais alors son pied, prenant soin à écraser chacun de ses orteils. Je ne pouvais m'empêcher de sourire en voyant son visage se tordre de douleur.

- Merde. J'ai deux pieds gauches.

Je retirais ensuite mon pied du sien, reprenant lentement mais sûrement ma route en direction du salon. Il venait rapidement près de moi, arrêtant de se plaindre en remarquant que je ne l'écoutais pas. Cependant, à l'avoir à côté de moi, j'étais presque obligée de l'écouter se plaindre, me disant pour la énième fois à quel point il était triste d'avoir une sœur aussi violente que moi. Néanmoins, je n'étais pas violente. Il me forçait à l'être, c'était différent. Je m'arrêtais, devenue presque sourde face à toutes ces représailles, alors que lui se contenter de continuer de sourire. Il semblait si heureux, que c'en était presque écœurant. Après quelques secondes, il commençait à préparer deux tasses de café. Exactement ce dont j'avais besoin.

- Ce soir on se fait un resto ? Un nouveau vient tout juste d'ouvrir en ville. Je crois que c'est de la bouffe coréenne. Tu aimes bien ça pas vrai Hanaé ?

Je hochais la tête, ne pouvant m'empêcher de sourire. Il passait affectueusement sa main dans mes cheveux. Bien évidemment, il en profitait afin de me décoiffer. Son regard était protecteur, et, bien sûr, j'étais heureuse d'avoir un frère tel que lui. Après tout, si je devais être fille unique, je devais bien avouer que je me serais bien faite chier pendant mon enfance. Heureusement, il était là, à mes côtés. Même si à certains moments je me demandais si être fille unique n'était pas une meilleure chose. Enfin, c'était surtout lorsque monsieur me taquinait que je me demandais cela. Et heureusement, je me rendais rapidement compte que c'était une erreur de penser de la sorte.

- On se retrouve là-bas Hélio ?

À son tour, il hochait la tête en guise de réponse. Il s'installait sur l'une des chaises entourant l'îlot, juste à côté de moi. Il buvait sa tasse de café, alors qu'il me donnait des coups de coudes. Bien sûr, malgré le fait qu'il dise que c'était un accident, je savais que c'en était pas un. Je ne le connaissais que trop bien. Il ne pouvait pas se tenir à côté de moi et me laissait vivre, bien sûr que non. M'emmerder était une nécessité chez lui.

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