Éros était parti sans pouvoir opposer une quelconque résistance. De toute façon, qui pourrait le faire face à Aliyah ? Elle pouvait se montrer très convaincante, bien plus que quiconque. Et ça, tout le monde le savait. Même moi, alors que je n'étais ici que depuis quelques jours. Pour vous dire à quel point elle pouvait être forte dans son domaine. Enfin, elle était là, face à la porte qu'elle avait refermée derrière Éros, tandis que j'étais toujours assise sur mon lit. Le sourire que ses lèvres affichaient ne me rassurait guère. Bien au contraire. Car, comme je l'avais dit, c'était Aliyah. Et, le fait qu'elle soit montée précipitamment dans ma chambre, qu'elle ait foutu dehors notre cher cupidon qui ressemblait plus à un coureur de jupons mais ça, c'était une autre histoire, et que désormais elle me regardait avec des yeux tout aussi brillant qu'une étoile filante, j'avais de quoi avoir peur.
Elle venait alors s'asseoir à côté de moi, avant de finalement prendre ma main dans la sienne.
- Vous l'avez fait avec Arès ?
Et, je manquais de m'étouffer. Comment pouvait-elle penser cela ? Comment aurais-je pu le faire avec un monstre tel que lui ?
Était-elle dans son état normal ? Non... Certainement pas. Pour qu'elle puisse penser que j'oserais toucher cet homme. Certes, si nous nous étions rencontrés dans des circonstances normales, et qu'il n'était pas psychopathe, que je n'étais pas en couple, peut-être qu'il aurait pu se passer quelque chose entre lui et moi. Mais comme expliqué, bien trop de raisons faisaient que JAMAIS et je dis bien JAMAIS je ne pourrais être attirée par ce monstre. Il n'aimait qu'une seule chose, la violence.
R.I.P Jordan. On ne t'oubliera pas. À jamais gravé dans nos cœurs.
D'ailleurs, où était son corps ? Certainement jeté dans l'une des ravines. Après tout, c'était là où étaient cachés les corps dont on souhaitait se débarrasser. Une chute qui les défigurait, leur arracher la peau. Ne laissant qu'un cadavre à peine reconnaissable, pourrissant au soleil, se décomposant jusqu'à ne plus rien laisser. Parfois, lors de disparitions inquiétantes, un hélicoptère était lancé afin de pousser les recherches et de fouiller ces différentes ravines.
Et si on était à ma recherche ? Et s'il pensait que l'un de ces corps était le mien..?
Enfin, Arès aimait aussi sa cousine.
Mais ça c'était une autre histoire n'est-ce pas ? Sa cousine qui ne l'était pas vraiment. Rien de plus normal pour cette famille composée de bizarreries et de psychopathes.
- Bien sûr que non.
Son sourire s'effaçait, alors qu'elle se laissait tomber sur le matelas si accueillant.
- Alors pourquoi notre petit Arès est obnubilé par toi ?
- Car je suis censée lui retrouver l'argent volé ? Et peut-être aussi ces fameux documents ?
Elle se retournait, afin de se retrouver allongée sur le côté, et, me regardant d'un air totalement perdu. Elle était loin d'être convaincue par ce que j'étais en train de lui raconter, et pourtant, c'était la vérité. La seule chose qui pouvait bien intéresser ce sociopathe était le pouvoir. Après tout, comment lui en vouloir en connaissant la réputation de son père ? Personne ne pourrait lui en vouloir. Personne ne naît en étant un sociopathe, mais l'éducation et les épreuves de la vie font qu'on le devient.
- Crois-moi, je le connais. Et il semblerait que tu l'intéresses.
- Évidemment. Il est en manque de cul jusqu'à en baiser sa cousine.
Elle explosait dans un fou rire inarrêtable en m'écoutant parler. Et, je ne pouvais m'empêcher de rire en entendant son rire si franc. Et puis cela faisait du bien de lâcher prise de temps en temps. Après quelques minutes, nous commencions finalement à nous préparer. Elle m'expliquait qu'elle allait se charger de me refaire une beauté. Masque, soin, maquillage. De quoi être prête pour ce soir.
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Illusion
RomanceTic-Tac. Tic-Tac. Tic-Tac. Les secondes passaient, et pourtant, j'étais toujours là, retenue contre mon gré. J'avais beau avoir plusieurs identités, je savais que Caitlyn n'était pas l'une des miennes, et pourtant, ici, tous me prenaient pour cette...