Chapitre 9 : Les courses

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- Remets encore une seule fois ta musique merdique et je m'arrête dans la forêt juste à côté afin de te tuer et de cacher ton cadavre en le transformant en engrais.

Je soufflais, laissant alors mon corps ne faire qu'un avec le siège. Bien, s'il ne voulait pas que je mette de la musique, alors j'allais le faire chier. Je soufflais une deuxième fois, puis une troisième fois, et ainsi de suite. Je voyais que cela l'énervait, car, même si son visage restait celui d'un robot programmé à rester impassible en toute circonstance, ses mains, elles, se resserraient autour du volant, faisant ressortir les veines de ses avants-bras.

- Souffle encore une seule fois et tu ne seras plus capable de remplir tes poumons d'air.

Et voilà, encore une fois, des menaces. J'avais remarqué qu'il était très fort à ça. Le problème était que ses menaces fonctionnaient. Après tout, je ne pouvais pas oublier Jordan. RIP Jordan.

L'autre problème, était que je ne comptais pas me laisser faire.

Je soufflais alors, et, je le regrettais presque aussitôt en remarquant que la conduite d'Arès avait radicalement changée. Oh putain... Je venais moi-même de signer mon arrêt de mort.

- J'ai dit que tes poumons ne pourront plus se remplir d'air, mais je n'ai rien dit concernant l'eau.

Bon, au moins je n'allais pas mourir d'une balle en pleine tête, pas vrai Jordan ? RIP Jordan.

Mais la noyade n'était pas dans mon top 3 des morts que j'espérais. Et, j'avais envie de retrouver mon frère. Saura-t-il ma mort ? Après tout, nous étions jumeaux. La fameuse télépathie des jumeaux... Haha...

- Arès, ose l'emmener au lac et tu ne retrouveras jamais les documents. Tu le sais, pas vrai ?

Je hochais la tête, tandis que le regard d'Arès montrait enfin une émotion. Certes, c'était de la colère, mais c'était déjà un bon début. N'est-ce pas ? Après tout, peut-être qu'il n'aurait plus envie de me tuer, et qu'il acceptera même de me relâcher. Je regardais le téléphone, qui était en plein appel. Éros devant retourner chez lui, il avait demandé à Aliyah de rester en appel avec nous le temps du trajet, afin d'éviter un quelconque incident. Car oui, avant de partir, Arès avait rappelé que les probabilités pour qu'un accident ait lieu n'étaient pas nulles, et donc, avait suggéré à Éros de me faire ses adieux.

Alors tout comme Éros, je n'étais pas rassurée de rester aux côtés d'Arès, seule. Et, il avait eu cette idée de génie.

Je remerciais Aliyah, mon ange gardien, qui rigolait en m'écoutant. Finalement, après presque une heure de route, nous arrivions au centre commercial. Celui dans lequel j'étais venue quelques semaines plus tôt avec ma chère traitresse d'amie et ma tante, Rebecca. En repensant à ce moment, mon coeur se serra immédiatement, tandis que j'essayais de garder une expression ne montrant aucun de ces sentiments qui pourtant me rappelaient cette journée qui avait été merveilleuse. Aujourd'hui, repenser à cette journée ne rendait que plus réaliste cet enfer dans lequel j'étais retenue. Je ne pouvais rien faire, si ce n'était de l'admettre. Arès avait coupé l'appel, tandis que je ne pouvais qu'entendre les inquiétudes d'Aliyah. J'avais même réussi à entendre que je pouvais l'appeler en cas de besoin. Enfin, c'était avant qu'Arès ne raccroche, n'écoutant même pas ce qu'Aliyah disait.

L'appeler en cas de besoin ? J'aurais adoré pouvoir le faire. Encore faudrait-il que j'ai un téléphone...

Il venait ouvrir ma portière. Attention, il ne fallait pas se laisser avoir. Il ne le faisait pas par geste de galanterie, non. Il m'avait ordonné d'attendre, pensant que je pourrais essayer de profiter de ce moment afin de m'enfuir. Et il avait plutôt eu raison. Après tout, je comptais bien essayer de profiter de chaque occasion afin de me faire la malle. Lorsqu'il m'ouvrit donc la portière, je tentais de lui sourire, lui montrant que j'étais inoffensive. Ce qui ne semblait pas avoir d'impact sur lui. Il agrippa ma main, tirant sur celle-ci d'un coup franc et me ramenant à lui presque aussitôt. Il ne lâchait pas ma main, collant son corps contre le mien tandis que je collais le mien à la voiture, essayant de fuir le contact de son corps.

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