Chapitre 10 - Dobby

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Je me réveillais, une nouvelle fois grâce aux rayons de soleil qui parvenaient à franchir les rideaux. Enfin... Je devais bien avouer que ce réveil était plus agréable qu'être réveillée par l'alarme d'un téléphone qui nous sortait de notre sommeil avec une violence inouïe. Mais bon, cela n'enlevait rien au fait que j'étais obligée d'être ici, et tout ça, c'était de sa faute. Caitlyn. Je ne parvenais toujours pas à croire que je m'étais faite avoir comme une vulgaire débutante. Je pensais réellement que nous étions amie, mais, il fallait bien l'avouer : je connaissais autant de choses sur sa vie qu'elle en connaissait sur la mienne. Nous nous étions menti, nous regardant droit dans les yeux à chaque mensonge que nous disions. Cependant, mon mensonge était loin d'être aussi grave que le sien. Car, si je mentais, c'était uniquement dans le but de protéger ma famille, mais aussi les personnes qui étaient proches de nous. Elle, m'avait menti dans je ne sais quel but.

Je prenais un oreiller, et je le mettais sur ma tête. Il ne me fallut que quelques secondes pour laisser exploser mes cris, qui heureusement, furent étouffés par l'oreiller.

J'étais énervée. J'en avais marre. Marre d'être assiégée par des questions dès mon réveil. Marre de ne rien faire, après tout, il fallait être honnête, je ne faisais rien de mes journées. 3 jours. 3 putains de journées entières que j'essayais de trouver un plan afin de m'échapper d'ici. Enfin, plutôt, 3 putains de journées entières que j'essayais de trouver un plan afin de savoir par où commencer. Car, il était désormais trop tard pour espérer pouvoir m'échapper. Et puis, m'échapper pour aller où ? Nous devrions encore quitter cet État afin de déménager et de recommencer une nouvelle vie sous je ne sais quel nom ? J'en avais marre de devoir me cacher. Après tout, je voulais qu'on m'appelle par le prénom que ma mère m'avait donné, et non pas par je ne sais quel prénom. Hanaé, j'aimais ce prénom. C'était la seule chose qui me restait de ma mère, alors, comment ne pas l'aimer ? Mais, les seules personnes qui m'appelaient comme ça n'étaient personne d'autre que ma famille.

Mon père, Sane Costa, s'était débrouillé pour faire croire que ses jumeaux adorés avaient péri dans je ne sais quel accident. Au début, il avait pensé à un accident de voiture, mais le problème était que ses ennemis pourraient rapidement se rendre compte de la supercherie. À l'époque, nous n'étions que des enfants. À peine âgé de 12 ans. Il avait d'ailleurs pris cette décision lorsque quelqu'un avait essayé de nous kidnapper à la sortie de l'école. Bien sûr, il ne nous avait pas vraiment laissé le choix, mais je ne lui en voulais pas. Après tout, je comprenais qu'il ne souhaitait qu'une chose, notre sécurité. Il avait donc opté pour la noyade. Après tout, si les corps n'étaient pas retrouvés, ce n'était pas grave. Les corps de ses pauvres jumeaux, sombrant inexorablement dans les fins fonds de l'océan, encore inexplorés. Nous avions ensuite déménagé, et, aux yeux de tous, Hélio Costa, ainsi qu'Hanaé Costa avaient péri.

Nous avions même eu droit à des funérailles !

Je me souvenais encore de la vidéo que tante Rebecca avait pris soin de filmer. Afin que nous puissions voir le déroulement de nos funérailles. Enfin... À partir de là, j'étais devenue Héloïse, puis, lorsque ses ennemis se rapprochaient de la vérité, Héloïse disparue, afin de laisser place à Armanda, jusqu'à être celle que j'étais aujourd'hui, Opale.

Mais, qu'importent les prénoms, j'avais gardé le nom de ma mère, Williams. De même pour mon frère. Heureusement qu'il était là, je serais devenue folle si à chaque fois j'aurais dû repartir de zéro seule. Sans personne à qui me confier. Enfin, avec lui tout était plus simple.

Je me décidais enfin à sortir de mon lit.

Une fois bien réveillée, je me rendais compte d'une chose. Je n'avais aucun souvenir d'être allée me coucher. Encore moins entièrement habillée. Je cherchais alors désespérément dans mes souvenirs, afin de me souvenir de quoi que ce soit qui puisse m'être utile, mais, rien. Oh putain... Non... Et s'il s'était amusé à toucher mon corps dans son sommeil ? Non... Il ne ferait pas ça. Mais peut-être que si ? Après tout, je ne le connaissais pas. La seule chose dont je pouvais être sûre était que c'était un putain de sociopathe.

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