Chapitre 8 - Éther

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( !!!! TW : Auto-mutilation, pensées dérangeantes etc. !!!! )

L'après-midi se déroulait sans encombre. Arès et Éros s'étaient enfermés dans le bureau, me laissant seule dans le salon. Bien sûr, j'avais eu envie de m'enfuir d'ici, surtout lorsque mon regard se posait sur la porte d'entrée. Mais mes pensées furent rapidement raisonnées lorsque je voyais tous ces hommes qui surveillaient le domaine. Je soupirais, ne pouvant m'empêcher de me sentir encore plus dépitée. Enfin... Être seule me permettait de réfléchir à comment retrouver cette traîtresse que pourtant je pensais être mon amie. Et, plus j'y pensais, plus je trouvais cela logique. Ou du moins, c'en était tout le contraire. Je ne savais absolument pas quoi faire. Après tout, je devais aussi faire croire que j'étais Caitlyn. Et donc, mes actions devaient paraître un minimum logique.

Arès sortait de son bureau, tandis qu'Éros me souriait, comme toujours. À croire qu'il ne cessait jamais de sourire.

- Bien princesse. Il est temps pour toi d'aller dans ta chambre. Papa Lys ne va pas tarder à arriver.

Lui au moins n'allait pas essayer de m'étrangler, ou du moins, c'était ce que j'espérais. Mais " Papa Lys ", comme il l'appelait, lui, je ne pouvais pas mettre ma main à couper qu'il n'essaierait pas de me tuer. Après tout, j'y avais réfléchi. Les Lys étaient l'un des ennemis de ma famille. Je ne savais pas exactement ce qu'il s'était passé, et je n'avais pas besoin de le savoir pour comprendre que l'un des deux partis avaient merdé. Raison de plus pour cacher que j'étais une Costa.

- Ne la laisse pas seule. Reste avec elle.

Le ton d'Arès était tranchant, me perdant un peu plus dans le doute, plus que je ne l'étais déjà. Cependant, une part de moi ne pouvait s'empêcher de penser qu'il faisait cela car il pensait que je pourrais à nouveau dessiner sur ma peau ? Enfin, dessiner... Je devais surtout utiliser les mots adéquats, me mutiler à nouveau. Cependant, je savais que faire cela ne m'amènerait à rien. Que faire cela  ne fera pas avancer les choses, mais, personne ne pouvait comprendre ce sentiment de soulagement que je ressentais en sentant cette douleur si caractéristique. Personne. Encore moins un Lys. Encore moins Arès.

Éros acquiesçait, me faisant un clin d'œil. Si je ne savais pas ce que pouvait bien penser Arès, je n'en savais pas plus sur Éros. Je ne savais toujours pas si je devais le définir dans la case " pervers " ou " naturellement dragueur ". Cependant, je n'oubliais toujours pas que si à l'heure actuelle je pouvais pendre une inspiration, c'était grâce à lui.

Contrairement à Jordan qui reposait je ne sais où. RIP Jordan.

Je me levais alors du canapé, et, mon regard croisa celui d'Arès. Toujours aussi énigmatique. Toujours aussi froid. Une barrière invisible était présente entre lui et moi. Aucune émotion n'était présente dans son regard. Son visage n'exprimait aucune expression. J'en venais même à penser qu'il avait été programmé. Ses actions, ses gestes, son expression. Tout semblait calculé.

Il me faisait un doigt tandis qu'il partait dans la cuisine.

Je n'avais pas l'envie de répliquer face à sa stupidité. De plus, lui accorder de l'attention pourrait lui faire penser qu'il était important. Or, il ne l'était pas.

Éros m'accompagnait alors à l'étage, et nous partions dans ma chambre. Il s'asseyait sur le fauteuil, près du dressing, tandis que je m'asseyais sur mon lit. Je soupirais, essayant de trouver quelque chose afin de lutter contre cet ennui constant que j'éprouvais depuis que j'étais ici, privée d'une quelconque distraction. Néanmoins, toutes mes tentatives avaient été vaines.

Je regardais alors Éros, qui était sur son téléphone. Et là, je me rappelais de ce qu'Aliyah avait dit.

C'était Éros qui avait piraté mon téléphone, ouvrant toutes les portes de ma vie privée, mais aussi de mon intimité. Et, le fait qu'il puisse avoir vu ces photos m'écoeurait. Mais encore une fois, il n'était pas le fautif. J'étais l'unique fautive à blâmer. Je fermais mes yeux, tentant de penser à autre chose. Mais, c'était une tentative tout aussi vaine. Ce sentiment de dégoût reprenait peu à peu le contrôle de mon corps. Et le miroir situé dans un coin de la pièce n'arrangeait pas les choses. Voir mon reflet me donnait envie de vomir et de m'entailler à nouveau. Je me levais, et posais un drap sur le miroir. En me retournant, je pouvais voir Éros. Il avait quitté des yeux l'écran de son téléphone, posant son regard sur moi. Il ne disait rien, et, son éternel sourire n'était pas éternel, absent de ses lèvres.

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