Chapitre 1

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- Je ne recommencerai plus jamais, je t'en supplie Gabriella, gémissait l'homme en sang à mes pieds.

- En es-tu certain? Lançais-je sur un ton désinvolte.

- Oui, je te le promets. Libère-moi, je n'en peux plus.

- Tu sais que je ne tolère aucunement la trahison et cela ne t'a pas empêché d'aller faire ami-ami avec les Latinos.

- Je n'aurais jamais dû faire cela, pardonne-moi. Geignait-il.

Il me suppliait du regard en essayant de ramper le plus loin possible de moi. Un rictus mal sain s'est dessiné sur mes lèvres et je m'avançai lentement vers lui. Son sang tachait le sol de béton.

- Je n'aime pas les traitres dans ton genre, grognais-je en enfonçant mon talon aiguille dans son dos.

Il hurla de douleur. Je lui attrapai brutalement les cheveux et je lui relevai la tête pour qu'il croise mon regard.

- Un traitre restera toujours un traitre, déclarais-je en sortant un de mes couteaux de son étuis.

- Non je t'en supplie, j'ai une famille qui m'attend. Ils ne survivront pas sans moi, se plaignait -il les larmes aux yeux.

- C'est ton problème, mon beau et non le mien.

J'enfonçai mon arme tranchante dans sa jugulaire et je le regardai s'étouffer dans son propre sang, un sourire sadique aux lèvres.

- Pathétique, lâchais-je en laissant sa tête s'écraser sur le sol.

J'essuyai ma lame sur son chandail déjà rougi par son propre sang et je la rangeais à sa place. Je sortis de la pièce sombre et je montai au premier étage. Je lavai mes mains pour enlever toute trace de rouge et je m'observai dans le miroir de la salle de bain.

J'essuyai du bout du doigt une tache de sang sur ma joue droite. Ensuite, je rejoignis Sergio installé sur un canapé dans le salon avec quelques-uns de mes hommes.

- Est-il mort? Me questionna mon bras droit.

- Oui.

- Tu n'étais pas obligé de le tuer, Gabriella. Retorqua-t-il en soufflant de mécontentement.

- Non, en effet, mais il nous a trahis et il en a payé le prix.

- Il est seulement allé voir un proche sur le territoire Latino, mierda!

- Ce n'est pas ce qu'on m'a rapporté, lançais-je nonchalamment.

- Et qu'est-ce qu'on t'a dit?

- Il serait allé sur le territoire ennemi parce qu'il pensait trouver un boulot plus payant. Il m'a affirmé qu'être dealer au Brésil était plus payant qu'ici.

- D'accord, tu aurais quand même pu le laisser en vie. Après tous les cris de souffrances que nous avons entendus, je crois qu'il avait compris la leçon.

- Un homme de perdu, 10 de retrouvés, non? Déclarais-je un rictus aux lèvres.

- Tu es complètement dérangée, s'exclama Carlos une expression choquée au visage.

Je sortis mon arme en moins de deux et je lui tirai une balle en pleine tête.

- Oui, je suis peut-être dérangée mon cher Carlos, mais tu n'as aucun droit de me parler sur ce ton. Retorquais-je d'un ton vénéneux en rangeant mon arme dans son étuis au niveau de ma cuisse.

Les autres hommes présents dans la pièce observèrent le corps sans vie de leur coéquipier sans jamais lever les yeux vers moi.

Sergio souffla et il reporta son attention sur la télé. Je savais qu'il n'approuvait pas toujours ma façon d'agir, mais c'était le seul moyen que j'avais trouvé pour me faire respecter.

- Occupez-vous des corps, je veux que tout soit parfait à mon retour, ordonnais-je sur un ton sans appel.

- Où vas-tu? Demanda Sergio en me dévisageant ouvertement.

- Je vais faire un tour.

J'ouvris la porte arrière de ma maison et je me dirigeai vers mon nouvel investissement. À mon retour des États-Unis, il y a quelques mois, j'avais décidé de recréer un endroit où je pourrais me reposer et qui ferait hommage à ma mère. J'avais alors, commencé des travaux dans la cour arrière pour créer un jardin à notre image.

Je descendis des petites marches en pierre trouvée près d'une rivière et j'avançai le long d'un sentier floral que j'avais confectionné moi-même. D'abord, j'étais entourée par des arbustes tel que l'oranger du Mexique qui était justement en pleine floraison. Je m'arrêtai alors et je me penchai pour caresser les pétales blancs de ses fleurs. Une légère poudre blanche scintillante se détacha de celle-ci et recouvra le bout de mes doigts. Je me relevai et je continuai mon chemin pour me rendre un peu plus loin. J'arrivai rapidement face à une longue arche en bois sur lequel des belles Volubilis violettes grimpaient et s'épanouissaient. Une odeur enivrante embaumait l'air printanier. Les fleurs laissaient quelques rayons du soleil traverser leurs barrières de feuilles créant une ambiance ombragée. Sur le sol, des Dalias rouge et rose étaient en pleine floraison. Quelques lanternes solaires qui s'allumaient une fois la nuit tombée étaient suspendus aux poutres de l'arche.

J'avançai pour rejoindre l'étang artificiel où un arbre Jacaranda était planté. Celui-ci était en pleine expansion et il commençait déjà à faire un peu d'ombre au plan d'eau. Lorsque j'étais plus jeune, je me souviens que ma mère me racontait souvent que derrière sa maison d'enfance, un vieux Jacaranda était planté près du jardin de son père. Elle me racontait que chaque printemps quand mai approchait à grands pas, elle attendait avec impatience l'éclosion des bourgeons. Elle allait s'asseoir sous ses branches chaque jour en revenant de l'école, puis elle l'observait à la recherche de la première fleur. Elle me racontait que c'était son moment préféré de l'année. Elle comparait sa beauté à celle d'un cerisier en fleur.

Malheureusement, je n'avais jamais eu la chance d'en voir un en floraison avant aujourd'hui. J'étais maintenant certaine qu'elle n'exagérait guère quand elle parlait de sa beauté. Il était encore jeune et il était déjà d'une beauté époustouflante, alors je ne doutais pas qu'il devait être merveilleux à le voir fleurir une fois rendu à sa taille adulte.

Je m'approchai de celui-ci et je remarqua qu'il grandissait à vue d'œil. Je levai la main vers une des fleurs mauves pastels en forme de petites clochettes pour la cueillir en frôlant ces feuilles semblables aux feuilles de fougère traditionnelle. Je la fis tournoyer entre mon pouce et mon index en reniflant les effluves qu'elle dégageait. Je ne dirais pas que ce sont des fleurs qui sentent forcément très bonnes, cependant, j'appréciais leurs odeurs singulières.

Je déposai celle-ci sur le sol et je continuai me route sur le petit sentier. Je passai près des roseraies qui dégageaient une odeur qui m'était très familière, puis je rejoignis un banc de bois installé sous un palmier de Guadalupe de taille adulte. Quelques fleurs et cactus poussaient aux alentours de celui-ci.

Je m'installai sur le banc et mon regard se riva vers le paysage de printemps qui m'entourait.

The Devil Is A Women Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant