Chapitre 5

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Chapitre 5

PDV Gabriella

Face au miroir de la salle de bain de l'hôtel italienne, j'admirai la sublime robe en satin que m'a offert Luis. Le haut était étroit et me collait à la peau tandis qu'au niveau de mes hanches, la robe devenait plus ample. Sa teinte bleuâtre rappelait la couleur de la mer. Le col échancré dévoilait légèrement le haut de ma poitrine et une partie de mes épaules. J'avais agencé avec cette robe, un collier de perles et un bracelet en argent simple et je portais des escarpins blancs au bout pointu.

J'étais enfin prête à affronter cette soirée que j'avais tant redouter. Je pris une grande respiration pour me calmer et je me dirigeais vers le couloir. Sergio était déjà prêt. Adossé contre le mur, il pianotait sur son téléphone portable. Je me raclai la gorge et il leva son regard vers moi.

- Tu es magnifique Gabriella, me complimenta-t-il.

- Merci, tu n'es pas mal aussi.

Il me sourit et il me tendit son bras que j'attrapai doucement. Nous avions pris notre hôtel à deux pas du lieu de réception, alors après deux petites minutes de marche, nous arrivâmes face à un grand bâtiment en pierre blanche. Nous entrâmes et nous fûmes tout de suite accueillis par un videur qui nous demanda nos identités. Après une rapide vérification, nous avançâmes parmi les invités déjà présents.

Quelques serveurs déambulaient avec un plateau de verre de champagne à la main ou avec un plateau d'amuse-gueule. Un orchestre jouait une musique douce près d'une fenêtre au fond à droite créant une ambiance calme. Alors que je me déplaçai doucement dans la salle accompagnée de Sergio, j'aperçus Caruso, le chef du cartel Sicilien. Il portait un costard gris avec un nœud papillon accroché à son cou tatoué. Ses cheveux noirs étaient encore plus longs que la dernière fois que je l'ai vu, c'est-à-dire qu'il lui arrive maintenant au milieu du cou. Une légère barbe s'était formée sur sa mâchoire carré et de nouveaux tatouages semblaient ornés la peau de ses mains. Puisqu'il faisait partie de nos alliés, j'avançai vers lui pour le saluer.

- Caruso, cela faisait longtemps qu'on se n'était pas vu, lance-je doucement.

Il se retourna vers nous et un énorme sourire se forma sur ses lèvres.

- Amicu miu, tu es là! ( Mon amie) S'exclama-t-il joyeusement.

- Eh oui, tu commençais à me manquer Caruso, blague-je.

Il ria d'un rire franc. Caruso était un Sicilien de 28 ans, qui a comme moi succéder à son père lors de son décès. Puisque nos pères ont toujours été en bons termes, on devait parfois faire affaire ensemble. Puis, j'ai découvert que derrière son cœur de pierre et son caractère de gros dur, c'était un homme très aimable et courtois. Caruso fait partie des rares personnes à qui je faisais un minimum de confiance.

- Sergio, je suis content de te voir, continua-t-il.

- De même pour moi, répondit-il simplement.

- Les affaires vont bien, l'interroge-je pour faire la conversation.

- Oui, très bien! J'exporte beaucoup plus de LSD que mon père en exportait dans son temps. J'ai grandement agrandi ma clientèle ce qui me rapporte deux fois plus d'argents qu'avant.

- J'avais entendu parler que tu avais eu un léger problème financier il y a un an, alors je suis contente d'entendre que tu as réussi à remonter la pente.

- Oui, mais ce n'était rien de grave. Cela a été facile à régler.

Je me retournai pour observer la foule de convives présents quand mon regard se riva vers une personne que j'aurais préféré ne pas revoir. James était là, une coupe à la main avec ce même air impénétrable habituel. Il avait un costard noir qu'il portait comme une deuxième peau. Ses manches étaient légèrement retroussés laissant entrevoir l'encre qui marquait sa peau. Son regard tomba dans le mien et l'incompréhension se lut immédiatement sur ses traits. Il se ressaisit et détourna le regard.

- Excuse-moi, mais je dois aller voir quelqu'un, m'excuse-je en m'éloignant du Sicilien.

Je ne comprenais pas ce qu'il pouvait bien faire là et je voulais en avoir le cœur net. Sergio me suivit le regard interrogateur. Arrivé près de lui, il me foudroya du regard, le visage haineux.

- Qu'est-ce que tu fais ici, toi? Demanda-t-il sur un ton sec.

- Salut Gabriella, est-ce que ça va? Lançai-je en l'imitant.

Son regard devint noir.

- Ah oui, très bien et toi? Continuai-je.

- C'est quoi ton problème encore, je n'ai pas été assez clair la dernière fois putain! Il faut encore que tu me suives comme un gentil toutou.

- Pardon, mais le monde ne tourne pas autour de toi James! M'exclamai-je outré par son audace.

- Nous avons été invités par Léo, clarifia Sergio d'un ton calme.

- Tu vois, on a été invité, si j'avais su que tu serais là, tu peux être certain que je ne serais pas venu!

- Alors pourquoi es-tu venu me voir! Tu aurais très bien pu rester avec l'autre con là-bas et me laisser tranquille! Déclara-t-il sur un ton venimeux.

Je m'en allais lui asséner une réplique bien méritée quand une rousse à la peau claire attrapa son bras de façon presque possessive. Je m'arrêtai dans ma lancer et je la dévisageai ouvertement.

- Nous étions dans une conversation privée, alors tu peux dégager, affirme-je tel une vipère.

- Excuse-moi, mais tu es qui pour me parler sur ce ton? Demanda-t-elle visiblement offusqué.

- Ton pire cauchemar, pétasse.

Sergio m'attrapa le poignet et il me sermonna du regard. Je sentir la rage bouillir en moi sur le point d'exploser tel un volcan en éruption. Cependant, Sergio avait raison et je ne devais pas faire de vague en territoire ennemi. Je devais me contenir et garder mon sang-froid.

- Gabriella, je te présente Rebecca. Ajouta James.

La blonde me lança un sourire rempli de mépris et je lui rendis l'appareil.

- Pourquoi autant d'agitation et de haine dans une aussi belle soirée, s'exclama une voix beaucoup trop familière.

- Léo, lâche-je sans me retourner.

Sans même le regarder, je savais qu'il affichait un sourire narquois.

- Gabriella, je suis si content que tu aies accepté mon invitation. La dernière fois, on ne s'est pas quitté sur une bonne note et je voulais rectifier le tir.

Il se positionna à mes côtés et je sentis la main à Sergio qui n'avait pas quitté mon poignet se raidir. Puis, il me relâcha.

- James, je vois que tu es en charmante compagnie, continua Léo.

- Je m'appelle Rebecca et je suis ravi de vous rencontrer, dit-elle en battant des cils d'un air charmeur.

Je réprimai un air de dégoût face à cette scène immonde. James posa sa main contre la hanche de Rebecca et il la tira pour la coller contre son corps musclé.

- Tu devrais mieux tenir ta chienne en laisse James, susurre-je tout bas pour que je sois la seule à l'entendre.

Cependant, vu le grand sourire qui s'était formé sur les lèvres de Léo, je devinais que j'avais parlé plus fort que je pensais. J'avais besoin de quitter cet endroit au plus vite, sinon j'allais faire un carnage.

- Pardonnez mon intrusion soudaine, mais j'aurais un conseil à te demander James. Commença l'Italien.

- Quoi?

- Crois-tu que ce serait convenable de faire une demande de fiançailles dans ce genre de soirée?

James plissa les yeux dans l'incompréhension totale.

- Je ne sais pas, tu ne devrais pas demander ça à moi. Je ne m'y connais en rien.

- Non, réfléchis-y et donne-moi une réponse.

L'Américain souffla.

- Ouais, pourquoi pas.

Le regard de Léo s'illumina et je sentais les emmerdes arrivées d'un coup.

- Dans ce cas, Gabriella Sanchez veux-tu m'épouser?

The Devil Is A Women Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant