- Entrez, nous pousse l'un des militaires.
Mon cœur bat la chamade à mesure que j'avance. Le sang tambourine dans mes oreilles. J'entre à l'intérieur, la gorge sèche. Je préfère fixer le sol. Je ne me sens pas dans mon assiette. J'ai l'impression que je suis sur un bateau tanguant au rythme houle. Ma tête est aussi lourde qu'un rocher. Mes longs cheveux châtains me tombent devant les yeux. J'entends chaque souffle autour de moi. Celui d'Iris est saccadé mais elle essaye de garder son calme. Les deux soldats, eux, sont aussi détendus que possible. C'en est frustrant de savoir qu'eux sont au courant de notre sort. Même si je suis la seule Coldienne entre Iris et Gabriel, eux aussi courent un danger, à savoir qu'ils pourraient être inculpés de complicité avec l'ennemie. S'il me laisse un dernier mot, je les supplierais de les laisser vivre. Ils n'ont rien fait de mal. Enfin, si on exclu la tentative d'assassinat d'Iris sur moi. Mais bon il faut savoir pardonner, non ?
Le blond appuie sur un bouton et l'ascenseur commence sa descente dans des grincements de ferraille. Au fur et à mesure qu'on descend, mon cerveau se compresse sous l'emprise de l'idée que je vais mourir à cause de ce salopard de médecin. Si j'en ai l'occasion, je me ferais un plaisir de lui foutre mon pain dans la gueule.
J'ai chaud. Je relève la tête et repousse ma chevelure en arrière. Je prends de grandes inspirations en sentant des gouttes de sueur perler sur mon front. Je tourne la tête vers le deuxième militaire, celui qui n'a pas pipé mot depuis le début. Il sent mon regard sur lui et me le rend à son tour. Il a de magnifiques yeux verts et je perçois des boucles châtains clairs sous son casque noir. Il est jeune, plus jeune que moi, peut-être seize ans. Il serre et desserre sa mâchoire musculeuse à plusieurs reprises. Il possède une certaine virilité pour son âge mais pourtant il a encore une part enfantine dans son visage. Je le supplie du regard. Il baisse les yeux et détourne la tête. Je soupire. Nous sommes secoués lorsque la cage d'ascenseur atteint son objectif. Les grilles s'ouvrent et on nous pousse en avant pour sortir.
J'en reste bouche-bée. Nous nous trouvons dans des souterrains gigantesques. Je lève la tête mais je ne distingue même pas le plafond. Mais à quelle profondeur sommes-nous ? La base a été creusée en forme cylindrique. Chaque étage est représenté par des passerelles métalliques fixées aux murs de pierre où les gens circulent en masse. Je repère des portes métalliques à tous les étages, toutes espacées entre elles par environ deux mètres. Au rez-de-chaussée, où nous sommes, je repère au loin un escalier en acier qui monte en direction du premier étage. Chaque étage est relié par un escalier. Des centaines de caisses sont entreposées contre les murs et je repère sur ma droite et ma gauche deux issues larges d'environ une dizaine de mètres et hautes de cinq ou six mètres. À l'intérieur je distingue des véhicules et des caisses noires. Nous avançons sur la place principale en direction du centre. Les gens ici sont complètement différents d'en haut. Ils ne portent pas tous le même uniforme. Certains sont en blouse blanche, d'autres sont des soldats reconnaissables à leurs habits noirs et d'autres en tenues d'ouvrier. On voit bien que cet endroit est exclusivement réservé à tout ce qui est militaire et scientifique. Tout est vraiment différent de la surface où les gens sont obligés de s'entasser les uns sur les autres pour pouvoir vivre. Pourtant, vu l'immensité du lieu je me demande combien de dortoir il doit y avoir. Je me demande même si il n'existe pas plus de souterrains comme celui-ci mais vu la profondeur et le travail qu'il y a eu je me doute bien qu'il y en a qu'un. Il a du falloir des années pour le creuser.
- Philip ! Par ici ! Interpelle une voix féminine.
Je tourne la tête en direction de la voix en même temps que l'interpellé qui n'est autre que le blond qui nous accompagne. Le dénommé Philip nous fait signe de le suivre. Il arrive auprès de la femme et se poste droit comme un piquet à sa droite. Nous arrivons un peu après et je peux découvrir qui est la femme.
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Rebelle
Science FictionOlivia vit dans une société coupé du reste du monde. Capturée lors d'une attaque de Rebelles, elle doit choisir dorénavant dans quel camp elle doit se battre. Elle est alors écartelée entre le refus de croire que son peuple est l'auteur de la destru...