Rebelle

Chapitre VI- Chasse

-Iris ! Réveille-toi !

Ma voix se fige dans ma gorge en voyant plusieurs ombres glisser dans les taillis. Ils rodent, attendant le bon moment. Mon cœur bat la chamade. Je recule doucement. Iris ne se réveille pas. Mon dos rencontre la paroi de la grotte. Je me lève sans geste brusque. Je me fige en voyant quelque chose bouger. Je ne les vois plus maintenant. Ils sont trop rapides. Je bande mes muscles et me jette sur Iris. Je la secoue dans tous les sens. Elle me repousse d'une main et bougonne :

- Quoi ? Pourquoi tu me réveilles ?

- Il faut partir d'ici, dis-je paniquée.

- Comment ça ?

En guise de réponse un hurlement animal retentit au loin. Iris se redresse immédiatement et fixe avec frayeur l'extérieur.

- Qu'est-ce que c'est ? Chuchote-t-elle.

- J'en sais rien. Mais il faut partir.

- Tu es dingue ! Si on sort, ils pourront nous attaquer.

- Pas si on court. Tu t'en sens capable.

Elle me regarde, incrédule. Un autre hurlement nous fait sursauter. Ils se rapprochent. Il faut partir d'ici. La pirate hoche la tête pour me donner son accord sur ma proposition. Aussitôt je me précipite sur notre sac. Je rassemble nos affaires, le met au dos et range ma dague. Iris et debout, ses armes à la ceinture. Elle fait un pas en avant. Elle boitille un peu mais je sais qu'elle peut courir. Nous approchons de l'entrée de la grotte. Je jette un coup d’œil. Ils nous attendent en embuscade. Une idée me traverse l'esprit. Je me dirige vers le feu et je l’éteint.

- Pourquoi tu fais ça ? S'écrit Iris.

- Chut.

Nous sommes plongées dans le noir. Je retrouve Iris grâce à la lumière de la lune. Je prend une pierre et chuchote à ma compagne :

- À mon signal.

Elle acquiesce et se prépare à courir. Je me redresse et lance de toutes mes forces la pierre. Je pris pour que mon plan marche. La pierre s'écrase plus loin dans un fracas. À l'instant où le choc résonne, j'entends les bêtes se précipiter en direction de la pierre.

- Maintenant !

Moi et Iris piquons un sprint dans les bois sans nous retourner. La pente et douce. Nous jalonnons entre les troncs. C'est alors que je les aperçois à nos trousses. J'accélère le pas. L'adrénaline me donne envie de hurler, mais je dois conserver l'oxygène pour courir. Je dois parfois ralentir pour qu'Iris me rejoigne. Les bêtes nous encerclent. J'essaye de ne pas ralentir même si mes muscles commencent à faiblir. Les arbres se resserrent devant nous.

Soudain l'un de nos poursuivant jaillit devant moi. Je trébuche et m'écrase au sol. La bête en profite pour se jeter sur moi. Je pousse un cri et un coup de feu retentit. Le monstre s'écrase au sol eu beuglant. Iris m'aide à me relever et nous courons. Je n'ai pas le temps de m'attarder sur eux. Il fait bien trop sombre pour que je discerne quoi que ce soit d'eux.

Devant nous, les buissons sont si denses que nous ne voyons pas ce qui nous attend de l'autre côté. Peu importe nous nous jetons dedans. Nous les traversons. Le sol tombe en pente raide. Nous roulons sur le sol. J'ai l'impression que je ne vais jamais m'arrêter. Pendant une fraction de seconde j'imagine un arbre au bout de ma descente. Si mon dos est présenté à lui et avec la vitesse où je roule, alors la mort sera inévitable. Je vois déjà ma colonne se briser en deux. Oh non je vous en supplie je ne veux pas mourir ainsi ! Je n'arrive même pas à respirer tant mes poumons sont compressés. De la terre s'infiltre dans ma bouche.