Chapitre V- Dilemme

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Mon corps s'écrase lourdement sur la terre molle. Ma poitrine s'affaisse sous le choc chassant tout l'air de mes poumons. Je suis prise de panique, je prends une inspiration saccadée par mes hoquets de suffocation. Je me mets à quatre pattes et tousse. Au bout d'une longue minute, ma respiration reprend un rythme convenable. Je me redresse en position assise en me tenant les côtes. Des perles de sueurs coulent sur mon front, chaque inspiration sont douloureuses. Je resserre mes bras le plus possible sur ma poitrine en priant pour que je me calme. Je retiens mes larmes de couler en me mordant la joue.

Depuis toute petite je suis sujette aux crises d'angoisses. Ma première fois avait été lors de mes trois ans lorsque je suis allée pour la première fois à l'école. J'étais rentrée en tachycardie et mes poumons s'étaient contractés. J'avais cherché de l'oxygène mais rien ne rentrait. Heureusement ma mère était médecin et avait réussi à me calmer. On m'avait diagnostiquée des crises d'asthmes et d'angoisse. Pourtant j'étais forte psychologiquement mais mon corps ne supportait les chocs émotionnels. J'arrivais dorénavant à contrôler mes crises d'angoisse mais pas celle d'asthme. Pourtant je faisais du sport régulièrement pour endurcir mon corps à ce type de crise et j'arrivais maintenant à les calmer mais pas les empêcher d'apparaître.

Je me mets sur mes pieds. Ma respiration est encore sifflante mais je suis mieux. Mon regard fait un panorama des décombres au milieu des bois dans la nuit. Il y a des caisses un peu partout provenant à la fois du naérovire et de la cabine de sauvetage. Un vent glacial vient me caresser les jambes. Je les resserre immédiatement. Maudit soit les robes.

Je remercie intérieurement les sièges éjectables de nous avoir sauvées lors de l'explosion. Je sursaute en entendant les toussotements d'Iris. Cette dernière se trouve à quelques mètres de moi. Elle me lance un regard meurtrier et siffle d'un ton lourd de reproche :

- Tous ça... c'est ta faute.

- Je t'ai sauvée la vie, dis-je platement.

- À cause de toi mon équipage et mon père sont morts.

Je détourne la tête, honteuse.

- Je vais te faire payer cher chérie, vocifère-t-elle.

Je me prends une violente claque qui me déstabilise. Elle en profite pour me faucher les jambes, elle m'écrase mon bras gauche quand je suis à terre. Elle sortit son sabre et le plante dans ma main prisonnière en l’enfonçant jusqu'à la garde du katana. Un hurlement me déchire la gorge. Elle retire son pied et tout en me triturant la main de sa lame elle siffle :

- J'aime te voir souffrir sale Coldienne.

Elle retire d'un coup sec son arme et pointe son pistolet sur moi.

- Adieux.

Au moment où elle allait tirer, je lui assène un coup de pied dans la hanche, roule sur le côté et me jette sur elle. Elle fend l'air de son sabre que j'évite de justesse. Je lui attrape le poignet et le tort. Elle lâche son pistolet que j'attrape en faisant une roulade. Je me relève, le pointe vers elle et tire. La balle se loge dans sa jambe. Elle tombe, je lui prend le crâne et le fracasse contre le tronc d'un chêne. Elle tombe au sol, évanouie. Je mets un coup de pied dans son katana pour l'éloigner d'elle et jette l'arme à feu.

L'adrénaline se dissout lentement dans mon sang jusqu'à être inexistante. Mais à sa place la douleur que me procure le vent en passant dans le trou dans ma main est insupportable. Il faut que je trouve des bandages et vite. Je vois une caisse brisée avec son contenu étendu sur le sol. Pas le moindre signe de bandages. Peu importe, je m'approche et prends la gourde sur le sol. Elle est plaine. Je l'ouvre difficilement avec une main et verse un quart sur ma main. Je fronce les sourcils en voyant l'eau passer par le trou en se mélangeant au sang. Je referme la bouteille et prends un tissu gris. Il fera l'affaire. Je le déchire en deux et l'enroule autour de ma plaie. Le bandage de fortune se teinte déjà de rouge. Il faudra que je le change à l'aube.

RebelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant