Sun and Moon (Yeonbin TxT)

The Hope Chapter : 8

Pdv Taehyun 🐿️

-Bon... On fait quoi ? M'interrogea Huening Kai.

C'était drôle car je me posais justement la même question : qu'est ce que je pouvais bien faire ? Qu'est ce que je devais faire ? Je n'avais pas envie d'ignorer mon ami auquel je tournais le dos dans le lit... mais j'étais naturellement muré dans mon silence. J'étais incapable de produire une simple pensée.

-Je... Une voix d'outre-tombe sortie de ma gorge au lieu de mon timbre léger habituel. Tu permets que j'aille m'asseoir dans le salon ? Lui demandai-je après m'être gratté la gorge, sans oser me retourner pour le regarder.

-Bien sûr. Me répondit-il gravement. Je n'y entendais ni déception, ni joie, seulement une forme d'inquiétude peut être.

Je pris une à une mes affaires à terre et me rhabillai sans une seule fois me retourner vers Kai dont je devinais le regard qui me suivait dans la pièce. Je sortis ensuite à pas lents, la tête baissée. Une fois dehors, j'eu l'impression de respirer à nouveau pour la première fois depuis longtemps. Je m'adossai à la porte maintenant fermée et expirai un grand coup, le regard mollement tourné vers le plafond.

Mon vœu le plus cher en cet instant était de disparaître afin de ne jamais plus rien ressentir. Mais devant l'impossibilité de réaliser cela, je tournai mes pas vers le salon et la grande baie vitrée qui menait au balcon. Sentant d'un coup le besoin d'air frais monter en moi, j'ouvris la porte fenêtre et vins m'asseoir sur le rebords en béton, me dégageant la vue depuis le troisième étage.

Je n'étais pas bien haut mais puisque la ville n'était pas bâtie en hauteur, je pouvais aisément porter mon regard au loin. Le silence ambiant et la solitude, s'ils étaient bienvenus, ne m'aidaient pas à affronter la mélancolie qui montait en moi à vitesse grand V.

Je me sentais être emporté dans un vortex de pensées qui m'emprisonnait et me coupait du reste du monde. J'avais besoin de réfléchir bien sûr mais cette manière là n'était certainement pas la bonne. Un unique nom se répétait dans mon esprit : BeomgyuBeomgyuBeomgyuBeomgyu...

La pensée de mon petit-ami n'était bien évidemment pas seule. Plusieurs sentiments s'y mêlaient : du manque, du regret, de la culpabilité... mais surtout de l'amour. Un amour inconditionnel. L'impression que je ne pouvais vivre sans lui. Qu'avais-je donc fait...

Je me pris la tête entre les mains comme pour y chercher refuge. Je ne sais dire si j'y pleurais ou non mais j'étais définitivement en proie au désespoir.

Un sourire amer apparut sur mes lèvres. Je pensais au Beomgyu de l'année dernière. Celui qui me trouvait ennuyant à mourir et me reprochait de toujours vouloir être en contrôle de tout. Je n'avais pas agi de manière censée depuis tant de temps maintenant... Laisser ma rage exploser chez mes parents, mon désespoir chez Huening Kai, ne pas aller chercher l'hôpital avec sang froid... Je me demandais : étais-je si mal que j'agissais dans le contraire de ma nature ou était-ce parce que tout m'échappait que je me sentais si... meurtri, amputé de mes capacités, de ma propre personnalité.. ?

Mes accès d'humeur étaient imprimés sur mon propre corps : mon poing bandé après avoir brisé le miroir par exemple. Ou encore ce qu'il venait de se passer...

Ma longue étreinte avec Kai me revenait en tête, me hantait. Tout s'était déroulé sans paroles mais animé par des respirations, des gémissements, des plaintes... Nous avions échangé quantité d'impressions et de messages sans même nous regarder dans les yeux. Cela m'apparaissait en pensée comme un cauchemar. Pourquoi avais-je fais cela... pourquoi.. ?

Il était impossible, à défaut de m'excuser, de ne pas savoir expliquer ce qu'il s'était passé. Les derniers jours s'étaient déroulés sans présenter quelconque pitié pour moi. Me blessant de toutes parts, j'avais été frappé sans arrêt. Trahi puis chassé par mes parents avant d'apprendre que mon copain, avec qui je pensais être sur la même longueur d'onde, m'avait caché ses problèmes de santé et tout ce qui les accompagnaient. J'avais été encerclé par les abandons ou les trahisons et m'était réfugié chez l'une des seules personnes à qui je pouvais me fier... En rencontrant Huening Kai sur le palier, j'avais baissé mes défenses et pensé que j'étais à l'abri de tout... j'étais en réalité à ma propre merci. Perdant tous mes repères et cédant enfin au sort qui s'abattait sur moi, j'avais failli et m'étais réfugié dans les bras de mon ami...