Mylanthrope

1

— Mylan ton père arrive demain soir. Me dit ma mère.

Je ne suis pas enchanté à cette idée, Adrien mon « père » comme m'a mère le dis n'est plus considéré comme cela depuis mes quatre ans.

— Euh Adrien viendra ici ?

— Non il sera chez les Pigalle, c'est ton père malgré tout Mylan.

— Non plus du tout.

— Mais pourquoi t'aime pas papa Mylan ? Demande ma sœur.

Ma petite sœur je l'apprécie, je ne peux pas faire plus. Apprécier c'est déjà bien pas vrai ?

Enola est une fille d'onze ans joyeuse, pétillante et intelligente, tout le contraire de moi. Sauf au niveau de l'intelligence, je le suis encore plus. Je ne me jette pas des fleurs je suis juste réaliste.

— Lâchez moi, je vais en cours j'suis déjà assez en retard. Dis-je en prenant mon sac à dos.

[...]

J'arrive devant le portail de cet endroit maudit, je n'aime pas le lycée - pire je le déteste - les cours me plaisent, pas les gens.

Je marche dans les couloirs du lycée en fixant un point x.

— Salut Mylan. Me dit un groupe de filles.

Je ne dis rien, je ne les regarde même pas. Je passe mon chemin.

— Salut mon pote ! Dit un mec de l'équipe de football du lycée.

Il me tend la main pour me faire un "top là" mais je l'évite.

Je n'aime pas les contacts avec les gens, ça me dégoûte au plus haut point.
Je l'ai vois comme des armes braquées sur moi.

[...]

Les cours sont toujours aussi bien et toujours aussi pénible avec une vingtaine d'élèves autours de moi.

Je suis à la cantine du lycée, je déjeune comme tout les jours seul. J'aime bien la solitude, c'est tellement réconfortant et en même temps tellement malsain. Mais quesqui n'a pas des conséquences malsaines dans ce monde ? Rien justement.

Tout est basé sur le mal, on se persuade que c'est bénéfique mais non c'est juste destructeur. Je suis pessimiste dans la vie, je préfère voir les failles de ce monde et essayer d'y changer quelque chose que d'espérer que ces failles deviendront des alliés.

Je n'ai jamais eu d'amis, pourtant ce ne sont pas les propositions qui manquent. Je préfère être seul que mal accompagné, je me sens mal avec tout le monde.

[...]

Cette journée interminable de cours s'est achevée sur une note positive, j'ai eu « 20/20 » à l'évaluation d'histoire géographie. J'aime cette matière parce que la plupart du temps on interagit avec le passé et la terre.

Je rentre à la maison, écouteurs dans les oreilles. j'aime bien la musique sans parole. La voix des autres me fait angoisser.

***

— Salut les moches.

— Salut Mylan. Dit Enola.

— Bonne arrivée. Dit ma mère.

— Merci.

Je me déchausse et je foule la première marche de l'escalier, quand :

— Ton père veut que vous discutiez. Dit ma mère.

— Non.

— Mais pourquoi tu détestes papa !? Dit Enola.

Quelle enfant naïve, je me demande combien d'épisodes de Bob l'éponge ou de Miraculous, elle a bien pu regarder pour penser que la vie se résume à : problème, combat , résolution, paix ou en la joie et le bonheur.

Non la vie ce n'est pas du tout ça, la vie est une lutte continuelle dans laquelle on a pas forcément raison et dans laquelle quand on perd, on perd pour de bon.

— Lâche moi toi. Dis-je.

— Tu vas me répondre !?

— Enola... Dit ma mère.

— J'en ai marre maman, il déteste papa pour un rien.

— Ferme ton clapet si tu ne connais rien à ma vie.

Je monte en la laissant crier toutes les paroles aussi méchantes que bizarres.

Ah la pré-adolescence !

Je plonge dans mon lit et je prends mon ordi' pour continuer à écrire, je suis au chapitre trente de mon histoire.

J'aime bien écrire, je n'ai pas toujours aimé cela mais depuis quelques années j'adore.
Quand je le fais c'est comme si le temps s'arrêtait.

J'espère que demain personne ne s'approchera de moi, ne me touchera ou ne m'adressera la parole.

Je m'endors avec un sentiment de légèreté, j'aime tellement me libérer sur les touches de mon clavier. Ça me détend tellement.