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Il est 18 heures passées et j'appercois Alba.

— Salut.

— Ouais.

— Tu voulais me parler ?

J'hoche la tête de haut en bas.

— Tu peux me poser des questions ce sera plus simple.

— Oui. Dit-elle.

Je n'ai pas l'impression qu'elle réfléchis, je sais que tout est parfaitement clair dans son esprit.

— Pourquoi t'es si froid ?

— Enfaite je suis misanthrope, en gros de gros je hais les gens. Je me souviens quand j'étais petit je courais partout en riant et j'aimais faire des câlins à ma maman. Dis-je en souriant.

— Continue.

— Tout allais bien et Adrien c'est mon géniteur, il a commencé à boire, à fumer, à se droguer et à frapper ma mère et moi j'avais cinq ans à cette époque. J'aurais pu mourir, mais non, chaque soir ses coups étaient de plus en plus violents... Et...

Des larmes commencent à couler sur ma joue.

— Vas y.

— Un soir il est venu à la maison, J'avais en virons huit ans et il m'a violé si on peut dire ça comme ça, quand il a fini et que j'étais en pleurs en me tordans de douleur il m'a dit « putain toi t'es quoi ? » et il a continué en disant « t'es grave bon fiston ! » en souriant perversement.

— Ça ta traumatisé ?

J'hoche la tête positivement.

— Depuis les gens me dégoûte y compris Adrien, lui je le hais à vouloir l'étrangler à chaque fois que je tombe sur lui.

— Et ta mère ?

— Ma mère n'a jamais voulu porter plainte contre cet sorcier, je l'ai poussé à le faire en lui racontant la vérité. Ils sont divorcés aujourd'hui, enfin c'est ce que je croyais. Il a débarqué à nouveau dans notre maison comme une fleur, ma mère et ma sœur le traite comme un diamant...

La blonde se rapproche de moi, elle me regarde dans le bleu des yeux et elle mets sa main sur ma joue.

À la rencontre de nos peaux je me sent tellement dégoûté.

— Mylan ton père est un monstre ça je te l'accorde mais ce n'est pas une raison pour détester les autres...

— Alba c'est plus compliqué que tu ne le pense.

J'enlève sa main sur ma joue.

— On ne guérit pas par quelques paroles ou en quelques années, j'attends d'avoir mon bac et mes dix-huit ans pour aller loin d'ici.

— Mylan ce n'est pas la solution.

— Si...

— Je vais t'aider, on va voir un psy'.

— Non.

— Mylan putain tu m'écoute ! Tu ne va pas bien !

Je lui sourit et je part. 

[...]

J'entre dans le salon et je vois Charlotte allongée sur Adrien et Enola qui discute avec eux.

— Bienvenue Mylan. Dit Charlotte.

Je reste muet.

Je monte dans ma chambre avec à manger, je n'ai aucune envie de leurs parler.

Ma soirée se passe plutôt bien, je suis content d'écrire, à l'intérieur de mon chapitre de ce soir on peut lire une lueur d'espoir qui plane sur la vie du personnage. Au début il devait mourir à la fin mais non, sinon c'est trop facile.

Je ne suis toujours pas sociable et je hais toujours autant Adrien et les imbéciles d'Enola et de Charlotte, qui n'auront plus que leurs yeux pour pleurer.

Je me libère en appuyant sur les touches de mon clavier et en mangeant des gâteaux, c'est la vie qui m'a toujours plu. Moi. Ma chambre. Mon ordinateur. À manger.

[...]

Il est presque 5 heures du matin et j'ai terminé le chapitre quarante de mon livre, je publie le dernier chapitre sur une plateforme d'écriture, les avis ne se font pas attendre.

Je ne publie pas pour la notoriété mais pour me faire connaître davantage.

J'aime écrire, j'aime transmettre une partie de moi mais je ne veux pas donner l'occasion aux gens de critiquer mes écrits, qui sont-ils pour me juger ? Absolument rien, pour moi tout est rien et le rien est tout.

Tout le monde représente ce rien pour moi, les autres croient pouvoir combattre ce rien. Ce vide. Mais il s'enfonce encore plus dans le rien et deviennent totalement invisible à mes yeux.

Mylanthrope Où les histoires vivent. Découvrez maintenant