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Je suis dans ce fichu lycée. À l'intérieur de cette fichue classe. Sur ce fichu banc.

Un visage aux cheveux blonds apparaît devant moi.

— Salut, je peux m'assoir ici.

Elle montre du regard une place à côté de moi.

— Non merci.

Elle me sourit et s'installe quelques bancs plus loin.

Je ne sais pas pourquoi mais je sens que cette blonde va me compliquer davantage la vie.

Je pense qu'elle est nouvelle, je ne l'ai jamais vu et en plus elle veut sympathiser avec moi. La meilleure !

[...]

Je déjeune tranquillement à ma place habituelle, au fond de la cantine.

— Re, je peux m'assoir ?

Elle ne va jamais me lâcher celle là, déjà que pendant le cours elle me demandait chaques secondes des trucs stupides comme « tu t'appelles comment ? », « tu as quel âge ? » ou « t'es là depuis la seconde ? ». Je n'ai fait que l'ignorer tout simplement, mais elle s'accroche.

— Non.

— T'as pas l'air très sociable toi.

Bingo.

Elle s'assoit, je la regarde d'un œil noir.

— Tu peux dégager ?

Elle me sourit et commence à manger son plat.

[...]

La journée de cours est terminée, je n'en pouvais plus. Cette fille qui me tape carrément sur le système.

Je marche écouteurs dans les oreilles, je sent quelque chose me tirer en arrière.

— Wesh tu t'es assis sur tes oreilles ou quoi ? Ma demande la blonde.

— Tu peux me foutre la paix ?

— Bientôt, je t'invite à mon anniv' c'est samedi pro'. Je suis nouvelle donc j'invite un peu tout le monde.

— Euhh non.

— Pourquoi tu fuis les gens comme ça Mylan ?

Oh elle connait mon prénom, ça va vraiment bouleverser mon existence.

— Juste ça m'écoeure, j'aime pas les gens c'est comme ça mon cœur. Lui dis-je en faisant un faux sourire.

— C'est pas possible de ne pas aimer les gens !

Dit-elle alors que je m'éloigne de plus en plus d'elle.

Elle court et me rattrape.

— Tu peux me ficher la paix ?

— On peut pas ne pas aimer les gens.

— Alors euh...

— Alba.

— Ouais Alba, ton avis je m'en fiche ouvertement. Il est 18 heures passées donc j'aimerai rentrer chez moi pour être loin de toi et de vous tous, tu devrais en faire autant. Dégage.

— Tu n'es pas insociable, tu es juste un monstre.

— Un monstre ?

Je me mets à rire.

— Oui, un monstre.

— On me l'avais encore jamais faite celle là, bon je me tire. Suis moi si tu veux j'm'en fiche.

Je marche lentement, elle est toujours plantée là je le sens.

[...]

— Et ta journée ? Demande ma mère.

— Cool et toi ?

— Bien.

Je monte à l'étage pour rejoindre ma chambre, seul endroit où je me sens totalement bien.

J'écris sur mon ordinateur depuis une heure environ, j'entends des bruits de pas en direction de ma chambre.

— Mylan, ton père veut te parler.

— Moi je ne veux pas.

— Mylan c'est ton père...

— Non, je me demande comment tu fais pour encore t'associer à cette ordure.

— Il est au téléphone...

— Je m'en branle.

— Surveille ton langage. Dit-elle.

Je me mets à rire jusqu'à en pleurer.

— Sors.

— Pourquoi t'es aussi insensible et froid ? Demande t'elle sur le point de pleurer.

— Sors Charlotte.

Charlotte... Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas appelé comme ça.
Mais elle a perdu l'appellation de « maman » quand elle a téléphonée à Adrien.

Elle sors de ma chambre la tête baissée.
Vous penserez que je suis une grosse pourriture ? Mais non, je suis tout simplement réaliste, tu veux parler à Adrien ? OKLM.

Je me re-concentre sur histoire, je verse toute la haine que j'éprouve pour le genre humain dans mes doigts.

Épuisé je m'allonge et je pleure, je n'ai pas pleuré depuis mes dix ans, je devais faire trop de trucs pour me soucier de ma douleur.

J'ai réussi à re-construire ma famille et il veux tout gâcher à nouveau ? Non, c'est trop facile.

Enola et Charlotte qui court derrière lui comme si il était le maître du monde, c'est franchement dégoûtant.

Mylanthrope Où les histoires vivent. Découvrez maintenant