Mylanthrope

3

— Mylan Saglari ! Dit le professeur.

Je me lève et je vais chercher ma copie.
Je vois marqué en gros « 20/20 » j'ai eu une note excellente au devoir de français.

Le professeur n'arrête pas de faire mes éloges, ça ne me déplaît pas.
Les élèves disent de nombreuses choses comme « beau et intelligent le mec », « trop gros cerveau celui là » ou encore « incroyable ! ». Je n'aime pas leurs voix mais j'aime ce qu'ils disent.

[...]

Je suis à la cantine en compagnie d'Alba, je préférerais mille fois être affamé qu'être avec elle.

— Donc tu vois, en étudiant ensemble on peut s'aider mutuellement.

— Attend qui te dit que je suis un intellos ?

— T'es un intellos sexy, j'ai entendu plein de trucs sur toi...

— Bref c'est non.

— Tu dis tout le temps ça « non ». Ce « non » là je le déteste.

— C'est pas mon dos.

Je me lève en direction de la sortie.

[...]

Le reste de la journée s'est merveilleusement bien passé, Alba ne m'a pas adressée la parole, ni elle, ni personne d'autre.

Je sors du lycée et je suis en chemin pour chez moi, je ne vois pas cette fille collante, je suis heureux.

— On ne peut pas ne pas aimer les gens Mylan !

Je me retourne et je croise les yeux bleus océans de la blonde. Elle a les mêmes yeux que moi c'est fous.

— Lâche moi.

Je marche et elle court derrière moi pour me rattraper.

— Quel est ton problème merde !?

— Oh tu connais des gros mots ? Dis-je en riant.

— Mylan répond moi, pourquoi tu fuis tout le monde !?

— Bein je suis pas obligé de  supporter tout le monde non plus.

— C'est pas une raison suffisante.

— Tu voulais que je te dise quoi la première fois que tu as gâché ma tranquillité ? Salut moi c'est Mylan, j'aimerai que tu sois mon ami aussi. On mangera du popcorn sur mon canap' et on baisera. La vie c'est pas de l'eau hein Alba.

— Pourquoi t'es si froid, t'es qu'un mur putain.

— Sur ce point ta raison, je suis un putain de mur ! Te parler me donne la nausée donc je te laisse maintenant si tu veux me retenir j'espère que t'as des affaires de rechange.

Elle me regarde droit dans les yeux, on peut voir du dégoût dans le bleu de ses yeux.

— Tu me dégoûte.

— J'ai jamais dit que je cherchais à ce que tu sois attiré par moi.

— T'es peut-être beau mais t'es qu'un chien.

Je me rapproche d'elle.

— T'as dit quoi là ?

— T'es qu'un chien Mylan !

Je ris, je me baisse pour atteindre son niveau.

— Tu ne me connais pas et moi non plus, je n'ai absolument aucune envie de te connaître. Maintenant tu dégage de mon périmètre, n'approche plus jamais.

— Tu n'ai pas intouchable Mylan, tu as des failles. Comme tout être humain.

— Ne me compare pas aux êtres humains, tout ce qui est humain est faux !

— Toi t'es quoi alors Mylan ?

Je reste muet.

— Putain toi t'es quoi !?

— Demain même heure.

Je marche dans la direction opposée, je me sens mal. J'ai tellement envie de lui parler mais les souvenirs remontent à une vitesse folle. « putain toi t'es quoi !? » cette phrase m'a plus marquée que tout autre chose dans ma vie, je dois lui dire... C'est un besoin.

[...]

J'entre dans le salon et je croise le regard d'Adrien.
Mon cœur s'emballe, je fais comme si je ne l'avais pas vu.

— Tu viens pas faire un câlin à ton père mon chéri ? Dit-il.

C'est la goutte de trop là.

— Mon quoi ?

— Ton père.

— Adrien, je ne sais pas ce que tu fais ici mais je n'ai aucune envie de me mettre dans un état second par ta faute. Donc je vais gentiment partir.

— Mais papa veut un câlin, pourquoi t'es comme ça Mylan !?

— Écoute ta sœur. Dit Charlotte.

— Attend c'est l'hôpital qui se fous de la charité là ? Charlotte t'as oubliée ? T'as oubliée ? Je peux en parler t'inquiète. Donc tu la ferme. Et toi Enola, ferme là aussi.

— Toi ferme là ! Dit Adrien.

Il s'approche de moi sous le regard impuissant de ma mère.

— Tu vas t'asseoir et on va discuter comme une famille normale.

Je lui donne un gros coup de poing dans la mâchoire, ce n'est pas très compliqué il est plus petit que moi et maigrichon. Quand je pense qu'il me faisait peur.

— Mais putain quesque tu fais !!? Cris Enola.

Je vais dans la cuisine et je prends tout ce dont j'ai besoin avant d'aller dans ma chambre.

— Mylan... Dit Charlotte.

— Baiser bien, et enfaite Enola j'espère qu'il va pas y aller trop fort. Dis-je en souriant.

Cet homme est un démon ! Il m'écoeure plus que la société, je le hais tellement.