RELIQUES [Dabi X OC]

Chapitre 3

Cinq ans étaient passé depuis le drame. Cinq longues années où elle n'arrivait pas à contenir ses larmes au moindre souvenir.

Elle n'avait jamais vraiment réalisé qu'il ne lui reviendrait jamais, sauf dans quelques épisodes de lucidité.

La plupart du temps elle fixait son portable pour espérer des nouvelles de lui.

Elle avait imaginé toute sorte de scénarios possible, essayant même de se convaincre que peut-être avait-il simulé sa mort dans un incendie parce qu'il n'était pas heureux dans son mariage.

Toutes conclusions qui pouvaient laisser penser qu'il était encore en vie lui convenait, alors elle s'enfermait dans cette prison d'illusion, espérant quelques fois qu'il revienne.

Depuis ce jour elle n'avait plus jamais posé les pieds dans la librairie où elle travaillait, elle s'était murée dans son appartement en fixant sa porte d'entrée des heures durant, espérant le voir rentrer.

Sa patronne, ses voisins, quelques clients de la librairie étaient bien venus chez elle pour prendre de ses nouvelles, mais elle n'avait ouvert à personne.

C'est deux ans après le drame qu'elle avait dû retrouver du travail pour payer les factures, et trois ans après, la voilà devenue une super-héroïne par dépit.

Lors de l'attaque d'All For One il y a quelques semaines, la ville avait été plongée dans le chaos et les très rares habitants à être doté d'un alter utile qui n'avaient pas désertés, avaient été réquisitionnés pour remettre de l'ordre.

Athéna avait été emmené presque de force au commissariat où sa nouvelle mission lui avait été confiée.

C'est comme ça que ce matin, sous un beau soleil d'hiver, elle s'était retrouvée à faire face à un groupe d'anti-héros qui lui crachaient des insultes entre deux lancer de cannettes.

— Bon les guignols j'ai pas tout mon temps.

— Casse-toi ! On n'en veut pas des super-héros ici !

— Ouais barre-toi !

Elle roulait des yeux en gonflant ses joues avant d'expirer l'air accumulé.

— Trop ringard les torches de flammes en 2023.

De nouvelles protestations parvinrent à ses tympans, encore et toujours.

Bla-bla-bla

— Bon écoutez.

Elle s'assit en tailleur sur le béton de la route face à la petite foule qui brandissait des panneaux injurieux et des bâtons de flamme.

— Moi non plus j'ai pas envie d'être ici. Pour être honnête, j'en ai rien à foutre que vous ne vouliez pas vous rendre au camp de réfugié. Mais je suis obligé de vous y ramener sinon je suis pas payée et je vais me faire engueuler. Et j'ai pas, envie de ne pas être payée et de me faire engueuler.