RELIQUES [Dabi X OC]

Chapitre 7

Le regard perdu, il continuait sa marche dans le couloir esquinté par les assauts.

Ses pensées allaient et venaient dans sa tête, se torturant de savoir où il avait pu croiser cette femme.

Son cœur n'avait pas tressailli pour rien, il la connaissait d'avant.

All For One lui avait dit qu'avant d'être partiellement un grand brûlé et d'être recueilli, il était un vilain de bas étage.

Il lui avait dit qu'il semait la terreur dans les rues et que lors d'un combat avec plus fort que lui, il s'était retrouvé face à un alter de feu qui avait détruit sa peau et lui avait au passage fait perdre la mémoire.

Suite à quoi le patron l'avait diligemment recueilli pour monter l'Alliance.

Bien-sûr, celui aux flammes bleues avaient tenté de vérifier ses dires dans la presse et dans différents articles. Mais il n'avait jamais rien trouvé.

Profitant de son amnésie, All For One lui avait inventé un nouveau passé, une nouvelle identité et une nouvelle conscience, lui affirmant qu'il avait toujours été un antihéros.

— Alors toi je vais pas te louper ma belle.

Les pieds du noiraud s'arrêtèrent au son de cette voix avant qu'il n'enjambe un nouveau cadavre.

Les mains dans les poches, il se tournait pour voir au bout du couloir un homme entrer dans la pièce où il avait quelques instants plus tôt laisser cette femme.

Sa tête lui disait de continuer sa route mais son cœur lui disait d'aller vérifier si elle avait bien pris la fuite.

Tournant les talons, ses grandes jambes lui permirent de rapidement retourner là où il l'avait laissée.

L'homme aux cheveux roux qu'il reconnut être un partisan de Libération tenait à bout de bras une arme qu'il tendait en direction de celle qui n'avait pas bougé.

Adossée contre le mur, elle n'avait pas relevé les yeux de ce qu'elle tenait entre ses doigts noirs de poussière et de crasse.

L'arme pointée sur elle, le noiraud dégagea de son chemin celui qui comptait la tuer.

— Dabi qu'est-ce que tu fais ?!

Une fois qu'il l'eut dépassé, celui au regard azur tendit sa main pour projeter l'assaillant à l'aide de son alter.

Le corps déjà carbonisé par les flammes, il le projeta par la rambarde, le faisant s'écraser trois étages plus bas.

Ses yeux turquoise plantés sur la femme qui le troublait, il s'approcha d'elle d'un pas rapide.

— Dit moi qui tu es.

Elle le fixait avec ses grands yeux perdus et apeurés, serrant les doigts autour de ce qu'elle tenait.

— DIT MOI QUI T'ES BORDEL !

Les dents serrées, il baissa son regard froid pour prendre ce qu'elle lui tendait et posant les yeux sur ce qui semblait être un polaroïd.

La photo vieillit par les années qu'il tenait dans les mains représentait un homme et une femme, montrant fièrement à l'objectif leurs alliances à leurs mains.

Il reconnut rapidement la brune, avant de tomber les yeux sur l'homme aux cheveux noirs à ses côtés.

Malgré la qualité détériorée de la photo, il reconnut ses propres grands yeux turquoise.

Et détournant le regard pour le porter à sa main gauche, il observait la brûlure en forme de cercle sur son annulaire. Celle qui n'avait jamais pu vraiment identifier.

Le sol semblait s'affaisser sous ses grandes bottes noires et le temps paraissait s'être arrêté.

À tel point que ses réflexes de défense ne s'activèrent pas quand la femme sur la photo posa délicatement la paume de sa main sur sa joue brûlée.

— Est ce que c'est toi mon cœur ?

Le contact de son toucher sur sa peau violacée le fit se prendre la tête entre ses mains, comme si elle lui avait asséné une pulsion électrique de milliers de volt.

Sa tête tambourinait, ses yeux se couvrait d'un voile.

Son souffle lui manquait.

Dès qu'elle l'avait touché, ses souvenirs avec elle avaient refait surface.

Tout ce qu'il avait oublié jusque-là défilaient par bribes devant ses yeux.