Chapitre 5

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Tout ce qu'elle avait ressenti le jour où le pompier ne lui avait ramené qu'un bout de tissu calciné se déployait à nouveau à l'intérieur de son corps, torturant ses organes de cette compression intense.

Il aurait pu la tuer dans la seconde, elle était à sa merci, ne se débattait pas et semblait déboussolée.

Mais il s'était lui aussi perdu dans ces iris ambrées qui le détaillait.

Il l'avait déjà vu.

Il en était persuadé, il connaissait ce regard.

Un sentiment de vide s'était ancré dans sa poitrine abîmée par ses brûlures et malgré la flamme bleue qui se consumait petit à petit dans sa paume, il ne fit rien. 

— Toya ... ?

Il cligna plusieurs fois ses paupières avant de reculer de quelques pas à l'entente de la voix faible et brisée de sa rivale.

— Je, je sais pas qui t'es. Va-t'en.

Sa voix rauque avait perdu son agressivité pour laisser place à un léger bégaiement.

Il semblait tout aussi perdu qu'elle.

Les vertèbres collées au mur, elle se détachait doucement pour se rapprocher de celui qui avait reculé assez pour se retrouver presque au milieu de la pièce.

Oubliant qu'en face d'elle se trouvait un rival dangereux, qu'un combat épique se jouait en ce moment-même à l'étage et que beaucoup de personnes devaient perdre la vie sous les dégâts des attaques.

Il ne savait pas qui elle était, mais elle lui rappelait quelqu'un, quelque chose qui s'était passé avant.

Avant que son corps ne soit presque totalement détruit par les flammes.

Il secouait la tête pour arrêter de fixer un point imaginaire dans le sol avant de faire quelques pas en arrière à nouveau en faisant face à sa rivale.

— Dégage j't'ai dit.

Il avait tourné les talons et avait quitté la pièce, la laissant seule avec ses pensées.

Elle réfléchissait à mille à l'heure, sentant presque sa tête fulminer.

Ça ne pouvait pas être lui, son mari était mort il y a cinq ans.

Une hallucination aux portes de la mort, c'est tout ce que ça devait être.

Elle essayait de se raisonner, prenant sa tête dans ses mains pour les accrocher à ses cheveux qu'elle tentait de ne pas arracher.

Cette fine ligne blanche dans son œil gauche, il n'y avait que lui qui l'arborait.

Et pourquoi l'aurait-il laissé en vie si elle seule avait eu cette impression de le connaître ?

Il esquivait les cadavres au sol en les enjambant sans leur accorder un regard.

Qui était-elle ? Pourquoi avait-il ressenti ce sentiment d'avoir retrouvé quelque chose autrefois perdu ? Pourquoi son cœur calciné avaient repris ses mouvements de battement alors qu'il avait cessé de battre il y a cinq ans ?


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