VIII.

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Noel avait aussi ses habitudes.

À chaque fois qu'elle venait les voir à l'entraînement, c'est-à-dire à chaque entraînement, elle ramenait avec elle une canette de Dr Pepper, prise dans un des distributeurs du lycée sur le chemin du gymnase.

Quand on lui demandait pourquoi, elle répondait simplement en souriant que c'était une vieille habitude qui venait de sa mère, et qui lui tenait à cœur.

Ah, et elle était toujours à l'heure aussi. Pas forcément à la minute près, mais jamais très au retard.

Donc c'était étonnant, parce que là, ça faisait bien vingt minutes que l'entraînement avait commencé, et elle n'était toujours pas là. Et vraisemblablement, le capitaine de l'équipe en était préoccupé. Il avait beau ne pas montrer ses émotions souvent, il n'arrivait pas à prendre autant de plaisir que d'habitude à frapper la balle.

Il fut soulagé quand la porte du gymnase s'ouvrit sur une tignasse grise, mais pas pour longtemps.

Les grands yeux bleus de Noel étaient remplis de larmes.

Elle était du genre à beaucoup extérioriser ses émotions, et il en fallait généralement assez peu pour la mettre en colère ou la faire sourire. Mais il ne l'avait jamais vu pleurer.

Alors à la vue de grosses larmes coulant le long de son visage, son cœur s'est serré.

Les membres du club se sont rassemblés autour d'elle, alertés, et il s'est approché aussi. Elle avait les poing serrés, les épaules tremblantes.

Tous semblaient penser qu'elle irait vers Satori, puisque c'était son cousin et celui qu'elle connaissait le mieux, mais elle lui a doucement tourné le dos, se mettant face à l'as, et, ses cheveux lui couvrant les yeux alors qu'elle baissait la tête, elle a plongé son visage dans son torse.

Il lui a semblé qu'elle tremblait, et sous les regards décidemment de plus en plus étonnés de ses coéquipiers, il a lentement refermé les bras autour des épaules frêle qui lui semblaient maintenant être sous sa protection. Il était un peu mal à l'aise -les contacts physiques, ajoutés au fait que ce soit elle, le faisait trembler un peu, lui aussi- surpris, et inquiet -il ne savait toujours pas ce qui l'avait mit dans un état pareil-, il ne put empêcher quand même une partie de lui de se réjouir silencieusement.

Parce qu'en soit, c'était lui qu'elle avait choisit.

Les Fleurs (Ushijima x oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant