Les Fleurs (Ushijima x oc)

IX.

○○○

Au final, il s'est avéré que le distributeur habituel n'avait plus de Dr Pepper.

Oui.

Personne n'avait vraiment compris, mais finalement, le câlin d'Ushijima, suivit d'un appel à sa soeur, la fameuse Ryo, qui au passage paraissait passablement énervée, avaient suffit à la calmer. 

En rentrant après l'entrainement, elle avait disparu quelques secondes, jusqu'à ce qu'elle réapparaisse de nulle part avec sa petite canette rouge entre les doigts, sirotant tranquillement la boisson pétillante qu'elle n'avait pas pu boire plus tôt.

Il s'inquiétait un peu, car à vrai dire, elle était plus silencieuse que d'habitude, et elle qui passait son temps à manger ou à parler d'art à tout-va ne faisait finalement aucun des deux. Elle avait toujours ce petit éclat qui faisait d'elle ce qu'elle était, et qu'il ne voyait finalement nulle part ailleurs, mais elle semblait un peu absente.

Un peu maladroitement, il l'a invitée à passer chez lui. Sa soeur ne serait pas là, et il savait qu'il restait des cookies qu'elle avait fait la veille. Il voulait sans doute être sur qu'elle mange quelque chose, parce que son attitude était vraiment étrange, et il avait bizzarement mal à l'idée qu'elle n'aille pas bien.

Elle a accepté en souriant, et le visage qu'elle a fait en voyant l'assiette de gâteaux une fois qu'il l'eut posé sur la table de sa cuisine valait, selon lui, tout l'or du monde. 

Si un sourire pouvait se boire, il serait ivre du sien.

En fait, elle avait eu un bizzarre coup au moral, parce que son habitude de toujours boire du Dr Pepper venait de sa mère, qu'elle disait avoir perdue très jeune, et forcément, le moment où cette habitude a été brisée est arrivé juste après cette satanée conversation avec des camarades de sa classe qui parlaient de leurs parents, et ça pouvait paraitre idiot, mais elle a fixé le distributeur pendant bien quinze minutes avant de se rendre compte que la canette n'était pas là, et que sa mère non plus, et que regarder ce truc ne ferait pas de différence, parce que ça lui manquerait toujours, et son oncle et sa tante étaient gentils, mais ils ne pourraient pas remplacer de vrais parents, et son enfoiré de père, qui faisait toujours tout de travers au point où sa soeur avait quitté la maison -que disait-elle, l'appartement- et tout était si compli-

Elle s'est tu quand elle a remarqué qu'il la regardait de beaucoup plus proche qu'elle ne le pensait, et qu'il avait approché la main de son visage. 

Il a calmement essuyé une miette qu'il lui restait autour de la bouche, et elle s'est rendue compte d'à quel point son regard était... beau. 

Elle l'avait déjà remarqué, bien sur. Dès la première fois, en fait, et depuis, elle n'avait de cesse de remarquer qu'il était tellement plus que ça.

C'est sans doute pour ça qu'elle s'est tue. Et qu'elle a ensuite murmuré ce qu'elle savait être de plus en plus vrai.

"Je crois... que je tombe amoureuse de toi."