Pdv Miyû
Il était presque 23h. Avec Karma, on était assis sur le canapé. On attendait qu'une chose : que la porte s'ouvre sur nos parents. Ils nous avaient promis qu'ils rentreraient aujourd'hui, le dimanche.
Ça devait bien faire trois heures qu'on attendait comme ça, sans rien faire. On attendait comme des enfants impatients.
Le téléphone de mon frère sonna. Il l'attrapa et lut le message qu'on lui avait envoyé. Son visage s'assombrit.
-Ça sert plus à rien d'attendre, affirma-t-il d'un ton sec. Ils seront là que demain matin.
Je ne répondis pas. Je baissai simplement la tête. Je partis et allai me coucher, puisque ça ne servait plus à rien de rester là.
Le lendemain, mon réveil me réveilla en sursaut. Je l'éteins rapidement et descendis dans la cuisine en même temps que Karma.
-Oh Karma tu nous as tellement manqué ! s'écria ma mère.
Elle se précipita sur lui pour le prendre dans ses bras. J'ignorai mon pincement au cœur et cherchai mon père du regard.
-Où est papa ? demandai-je.
Ma mère lâcha mon frère et mis du temps à répondre. Mais c'était inutile : j'avais déjà compris.
-Il est dehors, dans la voiture, me répondit-elle. On repart dans quelques minutes.
Je ne restai pas dans la cuisine une seconde de plus et allai me préparer pour aller en cours. Quand je descendis pour partir, mes parents étaient déjà partis.
Le bus arriva plutôt vide, ce qui était rare venant de lui. J'arrivai au collège bien trop en avance. Je devais donc attendre Gaku.
D'habitude, personne ne faisait attention à moi quand je traversai la cour. Mais aujourd'hui, une bande d'Alpha en avait décidé autrement.
-Hé, l'Oméga ! m'appela l'un d'entre eux.
Je n'y fis pas attention et passai par la cour des sciences pour qu'ils me fichent la paix. Pourtant, ils décidèrent de me suivre.
-Reviens l'Oméga !
Si j'avais eu ne serait-ce qu'un minimum de force ou de courage, je serais allée me battre avec eux. Mais je n'en avais pas.
Je me dépêchai de m'enfermer dans les toilettes des filles en tenant la porte. Pitoyable. Dire que je devais me cacher comme un Oméga de merde...
Les Alphas frappaient à la porte pour que je leur ouvre. Je continuai de bloquer la porte de toutes mes forces de faible.
Je les entendais crier, hurler même. Les larmes aux yeux, je priai intérieurement pour qu'ils ne décident pas de forcer la porte.
-OUVRE !
Je me plaquai contre la porte, relevant la poignée vers le haut le plus possible. Je collai mes pieds contre la porte pour la maintenir tant bien que mal.
-L'OMEGA !
Non, je n'étais pas une Oméga, et ils le savaient très bien ! Alors, pourquoi ? Je me mordis les joues pour empêcher mes larmes de couler.
Ils finirent par enfin partir. Je lâchai la poignée. Mes mains tremblaient. Je me laissai glisser contre la porte. Mon cœur battait beaucoup trop vite.
Je tentai de me calmer mais c'était vain. J'avais du mal à me l'avouer mais j'avais eu extrêmement peur. Comme une Oméga.
Le temps passait lentement. Je ne savais pas depuis combien de temps j'étais là. J'm'en foutais. J'essayai toujours de me calmer, et de calmer mes larmes.
Je commençai à me bouffer la peau des doigts. Bordel, je pouvais pas arrêter de chialer comme une merde !
Je ne comprenais même pas moi-même pourquoi je continuai d'avoir peur au fond de moi. J'avais cette impression abominable qu'un ver dévorait mon ventre.
Pourquoi j'étais née Alpha ? Plus les minutes passaient, plus j'y pensais. Je n'aurais pas autant souffert si j'étais née Oméga. Parce qu'il n'y a rien de pire qu'être pris pour ce qu'on n'est pas.
J'entendis la sonnerie, mais elle était comme étouffée dans de l'eau. Je me levai lentement et me mis de l'eau froide sur la figure. J'avais le visage un peu rouge, mais je dirais à Gaku que c'était à cause de la chaleur de l'été.
Je sortis des toilettes et me dirigeai vers la cour des arts. J'avais les yeux qui me piquaient atrocement. J'étais presque arrivée mais je fis marche arrière vers les casiers. Si j'allai en cours, j'étais sûre que j'allai fondre en larmes.
Dans les casiers des cinquièmes, un passage menait à la cour des sciences. Je me cachai derrière les casiers et m'assis dans ce passage. Je posai mon sac sur mes genoux et posai la tête dessus. C'était qu'une question de temps avant que je me calme. Je ferais semblant d'être en retard. La prof d'arts plastiques ne dirait rien.
-Tu pensais sérieusement que c'était une bonne cachette ?
Je cachai ma tête dans mon sac. Je ne pouvais pas parler, j'avais trop peur que ma voix se brise.
Gaku s'assit à côté de moi sans rien dire. Il n'y avait rien à dire, de toute façon. Je resserrai mes bras autour de mon sac.
-C'est pire que d'habitude ? me demanda-t-il.
J'acquiesçai d'un signe de tête. J'aurais aimé lui dire que non, au moins pour ne pas lui faire de la peine.
Mon petit-ami me prit dans ses bras. C'était pas comme si un surveillant allait venir, ils s'en foutaient des élèves.
-Je suis désolé..., murmura-t-il.
Je savais que lui aussi, sa voix allait finir par se briser. Je luis fis un câlin, comme pour le rassurer.
On resta comme ça, sans rien dire et en pleurant un peu, jusqu'à la sonnerie. Des élèves commençaient à arriver.
On avait à peine séché nos larmes, mais on s'en foutait. Profitant que le surveillant qui était devant le portail aille engueler deux Alphas qui se battaient, on sortit du collège.
On se dirigea inconsciemment vers le parc avec les cerisiers. On ne parlait pas, mais on n'en avait pas besoin.
C'était lundi, et il était neuf heures. Il n'y avait donc personne, et c'était bien normal. Je m'assis sur un banc et ne retins pas mes larmes. J'avais trop mal, trop mal pour sourire.
Comme d'habitude, mon petit-ami me réconforta comme il pouvait. Ce n'était pas vain, mais ça ne servait pas à grand-chose non plus.
-Merci..., murmurai-je d'une voix étranglée.

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Coincée dans le corps d'une Alpha (Asano x oc)
FanfictionJe m'étais toujours dit que je n'aurais pas dû naitre Alpha. Je n'avais rien d'une Alpha, si ce n'est que l'intelligence. Mais j'avais le physique d'une Oméga et ça suffisait pour qu'on me traite comme telle. J'aurais dû naitre Oméga.