Déprime

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Pdv Gakushû

-GAKUSHU, OUVRE !

J'enfonçai un peu plus mon visage dans mon oreiller. J'espérai ne plus l'entendre crier en faisant ça.

J'entendis un grand bruit, comme si quelqu'un s'était jeté sur la porte. Ce qui venait apparemment de se passer.

-Dégage Rio...

Je ne reconnus même pas ma propre voix, tant elle était brisée. Je me tus immédiatement, ne voulant pas passer pour un faible.

Rio s'assit sur mon lit, à côté de moi, tout en soupirant. Elle hésita quelques secondes avant de parler.

-Tu vas rester comme ça pendant combien de temps ? me demanda-t-elle.

-Toute ma vie...

La blonde me donna un petit coup sur la tête. Je ne réagis même pas, après tout à quoi ça servait ?

-Ça fait déjà deux jours que t'es enfermé dans ta chambre, me rappela-t-elle. Tu veux te laisser mourir ou quoi ?

-Ouais...

Nouveau coup sur la tête. Rio m'arracha mon oreiller et le balança par terre. Elle m'attrapa par les épaules et me força à la regarder.

-Tu vas te lever de ce putin de lit, aller voir Miyû et lui foutre une bonne gifle.

-Non...

Elle me secoua violemment en criant cette phrase beaucoup trop de fois. Je la laissai me secouer comme si je n'étais qu'une poupée de chiffon.

-Soit c'est toi qui va lui foutre une bonne gifle pour lui remettre les idées en place, soit c'est moi qui le fait. Et je pense que je lui foutrais pas qu'une gifle.

Je n'eus même pas la force de lui demander de la fermer. Elle me lâcha et je me laissai tomber sur mon lit.

-Miyû c'est vraiment qu'une petite..., commença haineusement la blonde.

-Ferme ta gueule.

J'étais surpris que cette fois, je reconnus ma voix. Mon ancienne demi-sœur était tout aussi surprise.

-Me dit pas que tu l'aimes encore ?

-Si.

-Elle t'a abandonné ! protesta-t-elle.

-Je l'aime.

-Elle en a plus rien à foutre de toi !

-Je l'aime, répétai-je.

-Elle t'a abandonné pour les putin d'Alpha qui la harcelaient !

-Je l'aime.

Le regard de Rio se teinta de peine. Je détestai faire pitié aux gens. Je ne voulais pas paraitre faible.

-Tu ne peux pas l'aimer, affirma-t-elle.

-Rien à foutre.

-Bordel faut te dire quoi pour que tu comprennes qu'elle s'est comportée comme une salope avec toi ? s'énerva-t-elle.

Son visage était presque déformée de colère. J'esquissai un petit sourire moqueur, sous le regard d'incompréhension de la blonde.

-Rien, répondis-je. Je le sais, mais je l'aime.

-C'est malsain, remarqua Rio.

-Je sais.

Elle chercha quelque chose à redire, mais on ne peut pas convaincre quelqu'un déjà convaincu, n'est-ce pas ?

-Je t'en supplie Gakushû, va lui parler.

Elle avait les larmes aux yeux. Je détournai la tête, ne pouvant pas la regarder comme ça plus longtemps.

-Pour quoi faire ? Pour la déranger ?

-La déranger ? répéta Rio sans comprendre.

-Elle est bien mieux avec ses nouveaux potes qu'avec moi.

Pour changer, la blonde me donna un coup sur la tête. Elle était redevenue furieuse, et avait de nouveau ce visage de folle.

-Elle te doit la vie ! s'exclama-t-elle.

-Je lui dois aussi la vie...

-Mais elle plus que toi ! s'écria-t-elle. Elle ne serait pas là sans toi !

Je récupérai mon oreiller et enfouis à demi mon visage dedans. Je n'avais rien à répondre, alors je pensais qu'elle allait partir.

Mais elle ne le fit pas. Elle ramena ses jambes contre son torse et posa la tête dessus, le regard vide.

-Je ne veux pas que tu continues à déprimer..., murmura-t-elle.

J'entendais à sa voix qu'elle allait continuer, mais elle mit du temps à reparler. Sa voix commençait à se briser peu à peu.

-Hogo, Nozomi et moi..., continua-t-elle d'une voix triste, on a besoin de toi...

Elle se stoppa pour ne pas fondre en larmes. Elle inspira et expira rapidement pour se calmer un minimum.

-On a peur...C'est horrible de te dire ça, mais tu ne peux pas déprimer à cause de Miyû en ce moment...

-C'est pas horrible, c'est juste la vérité.

-Je sais, chuchota-t-elle.

Rio m'offrit un petit sourire triste, se leva et sortit de ma chambre. J'entendis à ses pas qu'elle allait voir Nozomi, qui devait être avec Hogo.

Miyû, Miyû, Miyû..., soupirai-je intérieurement. Dès que quelque chose avait un rapport avec elle, je faisais n'importe quoi.

-Pourquoi..., marmonnai-je.

Super, quand ma sœur et les deux autres avaient besoin de moi, j'étais en déprime bien sûr ! Le monde était vraiment contre moi, j'en étais persuadé.

J'enfonçais le plus possible ma tête dans mon oreiller. Je voulais m'endormir tout de suite, mais je n'allais jamais y arriver.

Miyû, pourquoi tu m'abandonnes au moment où j'ai le plus besoin de toi ?

Coincée dans le corps d'une Alpha (Asano x oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant