Juste un éclat de verre

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Pdv Miyû

Je suis débile. Je m'étais faite avoir par tous ces Alphas de merde. Comment j'avais pu croire qu'ils voudraient bien être amis avec moi ?

Je posai sur mes genoux. Pourquoi c'était au plein milieu de la nuit que je pensais à ce genre de choses ? J'allai encore faire une nuit blanche...

Je me levai pour aller me chercher un verre. Je partis dans la cuisine et sortis un verre d'un placard. Ma main tremblait sans que je sache pourquoi. J'ouvris l'eau du robinet mais ma main lâcha. Le verre s'explosa par terre dans un bruit fracassant.

Mon cerveau n'arrivait pas à fonctionner correctement. Je regardai les morceaux de verre par terre, immobile.

Mon frère entra dans la pièce, paniqué, encore à moitié endormi. La lampe de son téléphone était allumée. Il la dirigea par terre et remarqua les restes de verre.

-Miyû ? Ça va ? s'inquiéta-t-il.

Je ne répondis pas. Je me sentais vraiment très mal. Mes jambes lâchèrent à leur tour et je tombai à genoux dans les bouts de verre. Je ne sentais même pas la douleur.

Karma laissa échapper un cri et se précipita vers moi, allumant la lumière de la cuisine au passage. Il passa ses mains sous mes aisselles pour me sortir du verre et me posa assez loin. Il partit chercher quelque chose pour me soigner.

Je regardai mes jambes. Elles étaient couvertes de verre et de sang. Je sentais l'odeur du sang. Je ne sentais que ça. Du sang. Du sang. Du sang.

-Calme-toi Miyû, me rassura le garçon aux cheveux rouges, tout va bien. Pense pas au sang, d'accord ?

Je fermai les yeux et laissai mes pensées divaguer pendant que mon petit frère me soignait. Je n'aurais pas dû.

Je ne pensais qu'à lui. Il me manquait affreusement. J'avais encore l'image de son sourire gravé dans mon esprit, j'entendais encore son rire. Je me détestais. J'avais préféré de faux amis à lui. Alors qu'il était tout pour moi. Je ne pouvais pas vivre sans lui. Pourtant...

J'avais envie d'aller le voir, de m'excuser. De le serrer dans mes bras comme s'il allait disparaitre. Mais il ne me pardonnerait pas de l'avoir abandonné comme ça. Et je ne me pardonnerais pas moi-même.

J'avais besoin de lui. J'avais besoin de lui pour continuer à sourire. Alors pourquoi je l'avais abandonné ?

Karma me donna une petite tape sur le bras. J'ouvris les yeux et vis qu'il avait enroulé des bandages autour de mes jambes après avoir retiré le verre. Je le remerciai d'un petit regard.

Je m'appuyai contre un meuble et me levai difficilement. J'avais affreusement mal aux jambes. Heureusement que j'allai aller m'allonger.

-Miyû..., chuchota mon frère. Ça va ?

Je ne répondis pas. Je devais avoir perdu la faculté de parler à cause de mon silence depuis...Je ne savais plus. Depuis trop longtemps.

-Tu sais, je m'inquiète vraiment pour toi. Tu parles plus...Tu souris plus...C'est parce qu'il ne vient plus au collège ?

Aucun mot sortit de ma bouche. J'éteins la lumière de la cuisine. Puis je m'aidai du mur pour retourner dans ma chambre, laissant le garçon aux cheveux rouges seul dans le noir.

Je m'assis sur mon lit et sortis mon téléphone. Je le mis en mode nuit pour ne pas m'aveugler et allai lire des histoires.

J'essayai de me concentrer mais l'image de Gaku, non Asano, souriant me hantait. J'avais comme du mal à respirer. J'avais l'impression que chacune de mes inspirations et chacune de mes expirations me coûtaient autant de force que de courir un marathon. J'étais fatiguée, mentalement et physiquement. J'avais le moral au plus bas et je voulais juste oublier que j'avais fait la plus grosse erreur de ma vie.

On dit que lorsqu'on pense à une personne la nuit, cette personne se met à rêver de toi. Je ricanai. Peut-être qu'il rêvait de moi, alors...Cette pensée m'offrit un faible sourire et une larme.

Est-ce qu'un jour, il me pardonnerait ? Dans un an ? Dans deux, trois, cinq ou dix ans, m'aurait-il pardonné ? C'était presque utopique de se dire ça. Qui pardonnerait quelqu'un qui te lâche pour le premier groupe de connards ?

Je posai mon téléphone sur mes jambes. Je tendis ma tête en arrière pour m'appuyer contre mon mur. Je fixai mon plafond vide, l'esprit tout aussi vide pendant une seconde.

A quelques mètres au-dessus de moi, il y avait des étoiles. Mes étoiles. Une des choses que j'aimais le plus au monde.

-Et c'est parti pour un discours sur les étoiles. Super...

Même quand il n'était pas là, je l'entendais se plaindre. Avant, j'adorais lui faire des discours sur les étoiles. Discours pendant lequel il baillait et se plaignait, mais je savais qu'au fond, il aimait bien m'écouter parler. Ça se voyait à son petit sourire et à l'éclat dans ses yeux.

Une larme dévala ma joue. A quoi ça servait de se ressasser des souvenirs qui se reproduiront plus jamais ?

''Sometimes, the best memories are sad because you know they will never happen again''. Parfois, les meilleurs souvenirs sont tristes parce que vous savez qu'ils ne se reproduiront plus jamais.

Je ne savais pas de qui venait cette phrase, mais je la comprenais à présent. Je comprenais ce que ça faisait de pleurer en souriant à la pensée d'un beau souvenir à présent disparu.

Une voix dans ma tête me rappela qu'il m'avait un jour dit qu'il ne m'abandonnerait jamais, même dans la mort. Mais au final, c'était moi qui l'avait abandonné. J'avais abandonné la seule personne qui me faisait sourire, rire. La seule personne qui avait posé son regard sur cette petite fille harcelée. La seule personne qui me faisait vivre.

Une autre larme rejoint la première. Mon cœur se serrait. J'avais l'impression d'étouffer silencieusement. Je n'avais jamais ressenti une douleur aussi forte...et aussi douce à la fois...C'était de la torture à l'état pur.

J'avais perdu ma seule raison d'être, alors pourquoi je respirais encore ? Pourquoi mon cœur ne s'était-il pas arrêté de battre de lui-même ?

Parce que je veux le voir sourire sans moi, me répondis-je. Je veux le voir heureux pour me dire que j'ai bien fait, et que j'ai vraiment tout perdu. Quelle idiote je faisais.

-Tu es une idiote, mais une idiote que j'aime.

Pourquoi je pensais encore à tout ce qu'il m'avait dit ? Pourquoi je pensais à tous les moments que j'avais passé avec lui ?

-Tu tiens beaucoup trop à moi.

Il ne pouvait pas savoir à quel point cette phrase allait se révéler vraie. Il avait toujours eut ce talent. De dire des phrases qui se confirmaient dans le futur.

-Je t'aime.

Ce ne fut pas une larme qui roula sur ma joue, mais au moins une dizaine. J'avais une boule dans la gorge, et j'essayai de m'empêcher de pleurer encore plus. Je souffrais, mais je souffrais en silence.

Mon téléphone s'alluma, illuminant mon visage. Qui m'envoyait un message à cette heure ?

Coincée dans le corps d'une Alpha (Asano x oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant