Une fausse promesse

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Pdv Miyû

Nozomi ouvrit la porte. Son regard me montrait qu'elle ne croyait même plus que je pourrais faire quelque chose. Elle n'avait plus l'espoir que je puisse faire quoique ce soit pour son grand frère.

-Qu'est-ce que tu fais ici ? me demanda-t-elle.

-Je crois que j'ai des excuses à faire à quelqu'un.

Je lui souris doucement et des larmes perlèrent dans les yeux violets de la rousse. Elle les chassa d'un clignement de cils rapide.

-Tu as intérêt..., commença-t-elle avant que sa voix se brise. Tu as intérêt à faire vraiment quelque chose ! Tout ça, c'est de ta faute, entièrement de ta faute !

Mon sourire ne disparut pas de l'extérieur, mais à l'intérieur tout était différent. Mais personne ne fait attention à ce qui se passe dans le cœur de quelqu'un.

La petite sœur de Gakushû baissa la tête avant de la relever pour me regarder. Ses yeux brillaient de larmes, elle semblait plus fatiguée que jamais mais un sourire naquit sur ses lèvres.

-Fais-le sourire...Juste une dernière fois...

Elle me laissa entrer en silence. L'escalier me faisait affreusement peur mais je devais le monter. Car si je m'écoutais encore, j'agirais encore comme une pute. Désolée de mes mots, mais c'est en se parlant durement qu'on se fait réagir. Je montai l'escalier quatre à quatre dans le silence.

Je repérai facilement la chambre du roux. La seule dont la porte était fermée, la seule dont aucune lumière ne filtrait sous la porte. Je m'approchai doucement et, ne sachant pas quoi faire d'autre, je toquai à la porte.

-Laisse-moi, Nozomi.

Entendre sa voix me fit sourire, même si elle était brisée. Il m'avait manqué, beaucoup plus que je ne le pensais...

-Je ne suis pas Nozomi, répliquai-je.

Il n'eut aucune réponse ; il ne m'ouvrit pas la porte. Alors j'ouvris moi-même la porte et entrai. La pièce était plongée dans le noir, mais je pouvais distinguer la silhouette de Gakushû assise dans un coin de la pièce. Je m'assis simplement à côté de lui.

-Je pense que c'est stupide de dire que je suis désolée, commençai-je.

Je n'eus aucune réponse. Mais je sentais son regard sur moi, même s'il se croyait discret. Je savais qu'il n'allait pas me parler alors je continuai :

-Je sais que tu sais pourquoi j'ai fait ça, mais je vais le dire quand même. Pour la première de ma vie, je pouvais avoir des amis. Etre populaire, ne plus être la petite Alpha qu'on harcèle.

Je ricanai, mais le roux n'eut toujours pas de réaction. Ma tête se posa contre le mur tandis que je souriais.

-Je suis une idiote doublée d'une salope.

Mon sourire s'étendit quand il ne répondit pas. Il savait qu'il n'y avait rien à redire, que c'était la pure vérité.

-Non seulement j'ai été assez conne pour t'abandonner, mais en plus j'ose retourner te voir quand la situation devient trop dur pour moi.

Je ris, sans vraiment savoir pourquoi. Il me regardait toujours, ce qui me fit rire encore plus. Je devais me tenir le ventre à présent, mais je réussis à me calmer.

-Quand Karma va apprendre que je suis là, rigolai-je. Il va me détester autant qu'avant, c'est sûr. Il va me faire vivre un enfer, et les autres au collège aussi.

Il tourna enfin la tête vers moi pour m'écouter. J'arrêtai de rire et me tournai vers lui pour fixer ses yeux violets.

-Ce sera plus avantageux pour moi de t'abandonner.

Mon sourire s'évanouit, mais je me forçai à le remettre en place. Comme d'habitude, je devais mettre un masque.

-Je préfère être avec toi et être malheureuse qu'être loin de toi et être heureuse.

-C'est malsain, dit-il enfin.

-Je sais.

Il posa sa tête sur mon épaule et je lui caressai doucement les cheveux. Je souris, heureuse qu'il m'ait un peu pardonné. Parce qu'on ne peut pas pardonner en entier quelqu'un en un instant.

-Je sais pas comment j'ai pu oublier à quel point t'es important pour moi, murmurai-je.

Je sentais que j'avais une boule dans la gorge et les larmes aux yeux. J'avais tellement mal en le voyant comme ça par ma faute.

-Tais-toi..., marmonna-t-il.

Je le pris doucement dans mes bras et il laissa ses larmes s'échapper en silence. Je me mordis les joues pour ne pas pleurer moi aussi. Je devais être là pour lui, pas chialer comme si c'était moi qui avait souffert.

-Je t'aime, chuchotai-je.

-Je t'aime...

Je sentais qu'à la prochaine phrase que je prononcerais, je fondrais en larmes. Alors je serrai Gaku contre moi sans rien dire.

On resta comme ça, dans le silence le plus total. J'essayais de le rassurer silencieusement, et lui essayait de calmer ses larmes. Je me sentais plus coupable que jamais, mais ça voulait juste dire que je devais me racheter maintenant.

-T'es sûre que..., commença-t-il tout bas.

-Plus que sûre, le coupai-je.

Comment pouvait-il douter de ma parole ? Puis je me rappelai ce jour où on s'était promis qu'on ne s'abandonnerait jamais. J'avais brisé notre promesse, car, comme d'habitude, j'étais incapable de les tenir. Mais aujourd'hui, c'était différent.

-Je ne t'abandonnerais plus jamais, lui promis-je.

-Tu ne respectes jamais tes promesses.

Il avait l'air d'un enfant apeuré. Ses paroles me faisaient mal, mais il avait raison. Mais aujourd'hui, tout allé changer.

-Tu préfères que je te promette que je t'abandonnerais ? Comme ça je ne respecterais pas non plus cette promesse.

Il ricana mais je sentais qu'il allait légèrement mieux comme ça. Je rigolai moi aussi. Avec lui, tout semblait plus facile. Pas besoin de réfléchir, tout se faisait sur un coup de tête et on s'en foutait.

-Tu le promets ? me demanda-t-il.

-Je te le promets, jurai-je.

Il hocha la tête positivement, et je crus voir un petit sourire sur ses lèvres. Je souris comme une idiote. Son sourire, c'était la plus belle chose au monde.

Et il s'endormit comme ça, son sourire s'élargissant pendant son somme.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 06, 2023 ⏰

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Coincée dans le corps d'une Alpha (Asano x oc)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant