Pdv Miyû
Assise sur le sol froid, mon regard était fixé sur une grande horloge. Le son répétitif de cet objet résonnait dans mes oreilles, me faisant presque mal à la tête.
J'avais une douce sensation dans mon cœur, un peu comme de la peur. De peur, parce que je le savais.
Quand le son de l'horloge s'arrêterait, en même temps que les aiguilles s'arrêteraient de tourner, je fermerais les yeux à tout jamais.
Le son commençait à devenir de plus en plus lent. Le temps ralentissait autour de moi. Je tendis ma main vers l'horloge, essayant de la toucher une dernière fois.
J'ouvris les yeux. J'aurais dû être paniquée, mais je ne ressentais rien. Je m'assis, appuyant ma tête contre le mur. Il faisait encore nuit.
J'avais soif. Je me levai lentement et me dirigeai vers la salle de bain, ayant la flemme de marcher jusqu'à la cuisine.
J'attrapai un verre qui trainait au bord de l'évier et le rempliai. Je la bus d'une traite et reposai le verre.
La lumière du miroir m'illuminait. Je levai la tête vers celui-ci. Mon reflet était affreux. Je regardai mes longs cheveux. J'avais une abominable envie d'attraper un ciseau et de me les couper. Mais je n'avais pas envie de réappeler Karma pour qu'il me les recoupe correctement.
Je me laissai glissai contre l'évier et m'assis par terre. Je regardai mes mains, plus particulièrement mes ongles. Ils étaient coupés aussi courts que possible. Il n'y avait plus de partie blanche. Elle avait disparu à force que je les coupe. C'était pas comme si j'avais eu le choix, si je ne le faisais pas je finissais par les arracher. Je continuai d'observer mes ongles, et me rendis compte qu'un petit bout d'un de mes ongles était blanc. Je commençai immédiatement à stresser, et mon souffle devint précipité. Je cherchai dans une des armoires un coupe-ongle. Je soupirai de soulagement en en trouvant un. Je coupai le petit bout d'ongle et rangeai le coupe-ongle.
Tic, tac.
Cette fois-ci, ce son était réel, il ne venait pas de mon rêve. Il venait de la petite horloge de la cuisine.
Tic, tac.
J'aimais ce son. Ce son qui se répétait. Je savais que la prochaine fois que je l'entendais, il serait identique.
Tic, tac.
Je me levai et restai plantée devant la porte. D'ici, j'entendais mieux le son de l'horloge. Il me rassurait, il me réconfortait, d'une certaine manière.
Tic, tac.
Ça faisait peur à certaines personnes, ce bruit dans le calme de la nuit. Mais pour moi, il assure que la vie existe dans les ténèbres.
Tic, tac.
C'était fou comme un son pouvait t'assurer que tu étais bien chez toi, bien en vie. Comme s'il t'assurait que tout allait bien.
Tic, tac.
Je décidai de retourner me coucher. Je me glissai dans les draps de mon lit et fermai les yeux, prête à dormir.
Tic, tac.
Je me tournai vers ma gauche. Même si j'aimais ce son, il m'empêchait de dormir. Et c'était un affront.
Tic, tac.
Stop ! Je me collai contre mon oreiller et mis ma couette sur ma tête pour étouffer le son au maximum.
Tic, tac.
J'avais très envie d'aller arracher l'horloge, mais je n'entendrais plus le son. Enfin, c'était pas ce que je voulais ?
Tic, tac. Tic, tac. Tic, tac...
Ça commençait vraiment à me bercer. Ma respiration se fit régulière et profonde, et je m'endormis en quelques minutes.
Je me réveillai au son chiant de mon réveil. Je l'éteins en grognant. J'avais les larmes aux yeux. Je détestais le jeudi, je passais trop de temps d'affilé au collège. Surtout que les jeudis, je ne rentrai pas chez moi manger.
Je me forçai à respirer calmement. J'avais déjà craqué lundi, je ne voulais surtout pas craquer aujourd'hui. Même si je sentais que j'allai fondre en larmes...
Je n'allai même pas dans la cuisine et m'habillai directement. Je finis de me préparer, attraper mon sac et partis.
Arrivée au collège, je repérai immédiatement la tête rousse de mon petit-ami. Je me dirigeai vers lui.
-Bouh ! criai-je en posai mes mains sur ses épaules.
Gaku sursauta et se plaint. Je rigolai, c'était drôle de lui faire peur comme ça. Surtout que d'habitude, c'était l'inverse.
On commença à parler de tout et de rien, sans vraiment avoir quelque chose à se dire. On marchait vers notre salle de japonais tout en parlant.
-Tss, murmura une Alpha en passant devant nous.
Je la reconnus grâce à ses cheveux blonds tirant sur le doré. Elle était dans notre classe, et n'était pas du tout la personne la plus sympathique du monde.
Une autre Alpha passa devant nous, suivant la blonde. Elle me lança un regard qui signifiait très clairement : ''Mais qu'est-ce que tu fous avec lui ?''.
Je commençai à me sentir mal. Je sentais que les regards étaient dirigés sur mon mec et moi. Je baissai la tête inconsciemment, comme si j'étais honteuse.
Gaku me prit la main pour me rassurer. J'eus un sourire, caché par mes cheveux qui pendaient devant mon visage. Je relevai la tête pour que le roux puisse voir mon sourire.
-Merci Gaku, chuchotai-je.
Je ne savais pas si c'était moi, mais j'avais l'impression que les regards sur moi disparaissaient. Ça m'enlevait beaucoup de poids sur mes petites épaules fragiles.
On arriva enfin devant la salle de cours. Je m'appuyai contre le mur de celle-ci, et mon petit-ami m'imita.
Un silence suivit. Un silence très reposant. On avait rien à se dire, mais au fond, est-ce que c'était grave ?
Ma tête tomba sur l'épaule de mon mec. Je regardai les gens passaient dans la cour. Les petits sixièmes jouaient au foot sur le terrain. Eux, ils connaissaient pas encore tous les problèmes de notre monde...
Je regardai vers Gaku. Plus le temps passait, plus je me disais qu'il était la lumière de ma vie.
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Coincée dans le corps d'une Alpha (Asano x oc)
FanfictionJe m'étais toujours dit que je n'aurais pas dû naitre Alpha. Je n'avais rien d'une Alpha, si ce n'est que l'intelligence. Mais j'avais le physique d'une Oméga et ça suffisait pour qu'on me traite comme telle. J'aurais dû naitre Oméga.