CHAPITRE 9

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- Elina laisses-toi faire !

Après avoir rejoint les autres à la cité, nous sommes rapidement rentrés au château. Ma blessure à la jambe semble beaucoup plus grave que ce que j'imaginais. Felix, malgré les premiers soins apportés, a eu énormément de mal à stopper le saignement et a atténuer la douleur le temps de rejoindre l'infirmerie. Ma seule peur à l'heure actuelle est celle de perdre ma jambe.

- Maintenez la allongé ! Il ne faut pas qu'elle bouge ! s'écrit un homme en blouse blanche.

J'ai mal. Tellement mal. J'aimerais que cette douleur aigüe qui part de mon pied et remonte jusqu'à ma hanche cesse. Je ne la supporte plus. Mon corps me le fait clairement ressentir.

- Fait chier ! S'écrit soudainement Felix.

- Quoi...que se passe...essayé-je d'articuler.

- Le nafgar ne t'a pas loupé, l'hémorragie a reprit, m'avoue Irys.

Merveilleux, cette fois je suis sûre que ce n'est pas seulement ma jambe que je risque de perdre, mais également la vie. Je suis bien trop jeune pour rejoindre l'autre monde, de plus je n'ai encore rien accompli qui soit assez utile pour pouvoir quitter pleinement cette terre sans regret. Mourir maintenant n'est pas envisageable !

- Ne me laissé pas mourir, hurlé-je à tous ceux présent dans la pièce.

Ces paroles sonnent comme un ordre à leurs oreilles. Au miennes, elles sonnent comme des supplications. Irys et Felix hochent tous deux la têtes et crient des consignes aux nouvelles personnes qui entrent dans la pièce. Ma tête commence à devenir lourde, très lourde. Je n'arrive plus à suivre le fil de la conversation en cours autour de moi. Mes sens semblent cesser de fonctionner un à un. D'abord mon ouïe, puis ma vue, et puis peu à peu les visages qui m'entourent deviennent flous et semblables à des taches bougeant dans toutes les directions. Bien que ce qui m'arrive devrait me terrifier, étonnement je ne ressens aucunes émotions négatives. Je me sens simplement apaisée.

- Elina...

La voix de Felix résonne comme un écho dans mon crâne. Les yeux à présent clos, je ressens l'immense tentation de m'endormir. Je sais que rejoindre les bras de Morphée me coûterait la vie, cependant ce désir est bien trop puissant pour que je l'ignore. Il prend plus en plus possession de mon corps et s'y encre totalement.

- Reculez....Elina....

Puis le noir. Sombre, enivrant, apaisant. Je plonge sans aucune appréhension dans ce chaos qui m'est si familier. Les voix lointaines des autres ne suffisent malheureusement pas à me maintenir consciente. Je m'enfonce rapidement et plus profondément dans les abysses, laissant mon enveloppe corporelle à la merci de leurs soins en tout genres. Je me sens bien. Tellement bien. Plus aucune douleur, plus de cris, plus de sang, plus de larmes. Je suis en paix.





- Agréable n'est-ce pas ?

J'ouvre subitement les yeux lorsque ces paroles me parviennent aux oreilles. C'est une voix féminine qui trouble mon moment d'apaisement, cependant je ne parviens pas à savoir qui en est la propriétaire. Le noir complet règne toujours tout autour de moi.

- Ce silence si apaisant et ce noir jais qui ne laisse aucune chance à la lumière d'entrer, reprend la voix.

- Qui êtes-vous ?

- Qui je suis n'a que peu d'importance. Ce qui compte le plus à ce moment précis est : qui es-tu ?

- Je m'appelle Elina et je...je ne proviens pas de ce monde. Je suis une mortelle, répondis-je.

- Je sais qui tu es Elina Tartomn. Ce que je veux savoir en revanche, c'est qui tu es réellement.

Le chaos autour de moi commence petit à petit à se matérialiser en une pièce semblable à une chambre. Des jouets pour enfants sont éparpillés sur le sol, des dessins sont accrochés sur les murs tandis qu'une boite à musique joue un air de berceuse. Je suis quant à moi assise sur une chaise en boite au centre de la chambre. Aucuns liens ne me retiennent, mais je ne peux cependant pas bouger d'un millimètre. Je tente malgré tout de me lever, mais rien n'y fais.

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