My virtual love

Chapitre 2

Roulé en boule dans son lit, Wilhelm essaye d'ignorer les cris de ses parents qui résonnent à l'étage du dessous. Son frère, Erik, est entré rapidement dans sa chambre et à fermer la porte à clé avant de prendre son frère dans ses bras. Même à dix-neuf ans, Wilhelm a toujours l'impression d'être un enfant dans cette situation, mais les bras de son frère calme ses crises d'angoisses naissantes.

- Comment va Billy ? Demande Erik, pour détourner l'attention de son petit frère des cris de leurs parents.

- Bien, il répond après quelque minute. J'aimerais bien lui trouver une copine.

Le visage de son frère se ferme un peu, il réfléchit.

- Il y aurait des têtards partout, le plus grand finit par dire. Mais on peut toujours demander à papa de créer un bassin dans le jardin pour Billy, Sally et leurs enfants.

- Qui est Sally ?

- La copine de Billy !

Wilhelm se met à rire.

- Et comment on appellerait leurs enfants ?

Erik réfléchit quelque seconde avant de répondre:

- Si c'est un garçon, Slappy. Si c'est une fille, Fretta.

Le plus jeune rit encore plus.

- Tu t'es renseigné sur les prénoms de grenouilles ? Il demande, entre deux rires.

- Peut être bien que oui, avoue son frère.

Une fois son rire calmé, Wilhelm se lève pour s'approcher du terrarium de Billy.

- Tu penses que ça va se calmer ?

- Quoi donc ? Demande Erik, même si il croit connaitre la réponse.

- Papa et maman.

- Non, je pense pas. Ils s'aiment et...

- C'est ma faute.

Il ouvre le terrarium et prend Billy dans sa main.

- Rien n'est ta faute Willy, tu n'y es pour rien.

- Maman me déteste et papa m'apprécie tout juste. Mais ils arrivent quand même à se crier dessus à cause de moi.

- Willy...

Il se laisse glisser contre le mur, Billy sur son épaule.

- Maman aurait voulu que je fasses des études d'économie, de politique, comme toi ! Mais...

Erik s'assoit à côté de lui.

- Tu fais les études que tu veux, maman n'a pas à choisir pour toi. 

Les cris, en bas, finissent par se calmer quand quelqu'un monte à l'étage. Personne ne vient voir les garçons, les laissant seul dans la grande chambre du plus jeune. Ils restent encore quelque minute assit par terre, sans rien dire. En bas, leur mère appelle Erik. Il se lève alors, lance un petit regard à son frère avant de sortir. Wilhelm reprend Billy dans ses mains et le met en face de lui.

- Tu voudrais une copine, toi ? Ou un copain. Un ami, à qui te pourrait parler.

Le petit animal coasse.

- Je vais prendre ça pour un oui.

Il le repose dans son terrarium et retourne sur son lit. Il prend son téléphone, il a plusieurs message: deux de Felice, sa meilleure amie, un de Henry et un de Walter, avec qui il avait promis de sortir aujourd'hui, et un de Simon, l'homme du site de rencontre. Il répond un simple désolé à ses deux amis et ouvre la conversation avec Felice. Elle lui demande comment il va et si il veut venir à la fête de fin d'année qu'elle prépare pour ses amis. Il répond que, bien sûr, il sera présent et qu'il a hâte d'y être avant de retourner voir ce fameux Simon.

Je me demandais, t'es en études de quoi ?

La réponse arrive plutôt rapidement.

De musique, et toi ?

Il aurait dû s'en douter. Simon aime la musique, ça paraît logique qu'il soit en étude de musique.

Art.

Oh ! ça à l'air cool ! J'aurais pas pu faire école d'art, moi. Car, à part dessiner des maisons et des bonhommes en bâton, je sais pas faire grand chose d'autre.

Un sourire réapparait sur son visage, rassurant Erik qui passait par là pour retourner à sa chambre.

Et moi, j'aurais pas pu faire école de musique, je chante comme une casserole.

Je suis sûr qu'on peut arranger ça, avec un peu d'entrainement.

Et je suis sûr qu'on peut aussi améliorer ton talent en dessin.

Quelque minute plus tard, Wilhelm reçoit une photo. Il l'ouvre pour découvrir un dessin d'une petite maison, avec des fleurs de la taille du bonhomme en bâton à côté d'elles et un arbre de la taille de la maison.

Les proportions font un peu mal aux yeux.

Il se lève de son lit et ouvre sa pochette à dessin pour prendre le premier qui vient, un dessin d'un homme qui était venu poser pour eux. Il le prend en photo et l'envoie à Simon.

Je m'incline, tu as du talent.

Relève toi, je suis sûr que tu as beaucoup de talent en musique.

Malheureusement, j'ai aucun enregistrement sur moi à t'envoyer. Mais je peux m'enregistrer demain et te l'envoyer, si tu veux.

Je serais ravie !

Et bah on fait ça, alors !

Un grand sourire sur le visage, Wilhelm repose son téléphone à côté de lui et se couche sur son lit en étoile, regardant le plafond. 

Il en sait peu sur ce Simon, mais il sait qu'il l'apprécie déjà. En tant qu'ami, bien sûr.