Lloyd

45 10 4
                                    

Chapitre 4
Lloyd

Attends quoi ?! Ils sont frère et sœur ?!
L'instant d'après, Leelou était dans les bras du jeune homme toute souriante.

- Bon, tu vas me lâcher minus ? T'es collante ! Dit-il d'un air blasé.

- Oh, c'est bon Lloyd, je t'en fais jamais. J'ai besoin d'attention moi !

- Je préfère donner de l'attention à quelqu'un d'autre qu'à toi.

Ouch... Coup dur...
Des vrais gamins.

- Ce n'est pas tout ça Leelou, mais j'ai une cliente dit Lloyd, d'ailleurs excusez-moi pour ce dérangement continua-t-il en me regardant.

- Euh, il n'y a pas de probl..

- Non mais tu te fous de ma gueule tronche de cake, c'est ALY ! M'interrompa Leelou.

- Aly ? Je ne connais pas. Je viens tout juste de rencontrer cette demoiselle, qui, dès notre rencontre me touche l'arrière-train.

Leelou me regarda, les yeux écarquillés puis pouffa.

- Je pars deux secondes aux toilettes et toi, la première chose que tu fais quand tu vois quelqu'un, c'est de lui toucher le cul !?

- Mais je n'ai pas fait exprès ! Tu me connais quand même, ce n'est pas mon genre...

On rigola tous les trois ensemble pendant quelques minutes. Je me sentais à l'aise avec eux, ils fessaient les guignols et ça me fessait rire.
On passait d'anecdotes a blagues lorsque que Lloyd retourna au boulot. Il nous informa qu'il finissait dans à peine une heure et qu'il nous ramènerait. Donc, avec ma meilleure amie, pour tuer le temps, on parta en direction du "Bubble Bar", c'était un sorte de bar à thé. Là-bas ils servaient des "bubble tea" c'était très clairement la boisson des dieux. Je n'avais jamais goûté quelque chose d'aussi bon. J'avais d'ailleurs pris un bubble tea avec du sirop de pêche et des billes de tapioca aux fruits de la passion et a la fraise, un pur bonheur. Leelou, elle avait pris un "Milk tea crème brûlée".

Pendant que je buvais, je rêvassai, perdu dans mes pensées. C'était le plus beau jour de ma vie. Je me sentais libre et joyeuse. J'avais enfin pu faire des choses dont j'étais fière.
Mais le cauchemar n'était pas terminé.
Plus l'heure de rentrer était proche, plus je voulais redémarrer cette journée de zéro afin de la recommencer. Je voulais plus quitter ses sentiments réconfortants, j'étais bien et enfin moi-même. Mais toutes les bonnes choses ont une fin malheureusement.

- J'ai un appel manqué du petit con, je pense qu'il vient de terminer sa journée de boulot, on devrait partir maintenant dit Leelou, sérieuse en me sortant de mes pensées.

Sur ses dernières paroles, on parta en vitesse du bar à thé.
Arrivé dans le magasin ou travaillé Lloyd, beaucoup de gens y étaient présent, j'étouffais presque.
Leelou me vixa, embêtée.

- Bon, je sors, je vais l'appeler avec mon portable. Toi, essaies de voir où il est et n'hésite pas a demander à ses collègues si ils savent où il s'est tiré dit-elle.

Je m'exécutai.
Je ne connaisais pas du tout la boutique et je ne savais pas par ou commencer, il pouvait être n'importe ou et j'avais horreur de la foule donc j'ai décidais d'adopter la méthode la plus simple, allé voir ses collègues.
Devant la caisse, je demandais à une jeune employée si elle savait où il était. Elle m'affirma qu'il était entrain de prendre ses affaires dans le vestiaire et que ce matin elle l'avait vu chargé. Après cela, elle me laissa l'autorisation de le rejoindre et de l'aider.
J'ouvris alors la porte ou l'on pouvait lire en gros "Personnel autorisé seulement". Derrière celle-ci, un couloir menant aux toilettes, a la réserve et aux vestiaires.
J'entrai dans la pièce vestiaire homme sans toquer tandis que je tombais nez à nez sur le fameux Lloyd complètement torse nu.
Il me regarda les yeux écarquillés en restant totalement figé.

- Ah, mais tu forces toi, déjà, tu me touches les fesses dès notre rencontre et là, tu fais tout pour me voir à poil ! S'exclama-il d'un ton moqueur.

Je me tenais droit devant lui, je ne pouvais pas parler, j'étais beaucoup trop choquée.
Son torse était musclé sans trop l'être non plus, il était bronzé et il avait un tatouage sur le dos, un motif japonais.
Il rigola en enfilant un t-shirt puis ses lunettes.

- Désolée... Je n'ai pas fait exprès. Dis-je timidement.

- Tu m'as sorti la même excuse tout à l'heure, je te rappelle dit Lloyd.

- Oui, désolée, ça m'arrive souvent d'être maladroite.

- Ne t'inquiète pas, je le suis aussi dit il en souriant. D'ailleurs, tu habites loin de chez nous ? C'est quoi ta rue ?

L'idée de donner mon adresse m'angoissa. Si ma mère apprenait que j'avais donné le nom de ma rue à quelqu'un d'autre qu'a son dealer elle me tuerais.

- J'habite à la rue Victor Hugo.

Il me regarda et hocha la tête.
Dans la seconde qui suivit il prena deux gros sacs puis me demanda de le suivre.
Arrivé dehors, sur le parking du centre commercial, Leelou était là, accoudé à une voiture

- Hé, bah putain, ce n'est pas trop tôt, je commence à être fatiguée moi, je veux rentrer !

- T'avais qu'a rentrer seule a pied si tu étais aussi impatiente microbe réponda son frère.

Dans la voiture, j'étais à l'avant avec Lloyd, car Leelou voulait avoir de l'espace derrière pour pioncer.
Il y a vraiment rien de plus gênant que de se retrouver seule avec quelqu'un dont votre seul lien est une personne qui dort a l'arrière et que de plus que ça, ce quelqu'un, vous l'avez vu à moitié à poil et vous lui avez mis la main au cul.
Qu'elle embarra...
Tout le long du trajet, on ne s'adressa aucun mot, comme si un mur nous séparait.

_______________________________

21h24,

La lumière était allumée, ma mère était donc réveillée.
À l'instant où j'allais ouvrir cette foutue porte, je me tourna pour regarder Lloyd qui attendait dans la voiture pour s'assurer que je rentrais bien chez moi. Je n'avais qu'une envie, c'était de lui demander de m'aider et de m'emmener au plus loin de cette putain maison. Mais je savais bien que ce n'était pas possible et que je devais vivre dans le silence.
Je repris mon souffle et posa ma main sur la clenche, puis j'ouvris la porte.
À l'intérieur, tout était cassé. Les meubles étaient par terre, la décoration était détériorée et le sol était dans un piteux état.
Ma mère était sur le canapé du salon, la télévisons allumé. Les bouteilles et les canettes d'alcool étaient départies devant elle. Elle était complètement torchée. Quand elle remarqua ma présence, elle me regarda, les yeux remplis de haine avec un sourire méchant en coin. Je restais figée devant le sofa, je fessais comme si tout était normal et qu'elle était sobre. Je voulais me mentir à moi-même, je voulais me convaincre que tout ça n'était qu'une hallucination et que la réalité reviendrai à nouveau quand je me réveillerais. Ma mère continuait de me fixer, quand soudain, elle prit une bouteille d'alcool et la lança. La bouteille explosa sur le mur non loin de ma tête.

- Crève sale gamine, t'es qu'une erreur ! Hurla t'elle dans toute la maison

- Je pense qu'entre nous deux, c'est plutôt toi qui mériterait de crever dis-je froidement en la regardant avec insistance.

Des larmes coulaient le long de mes joues, j'étais tellement énervée et détruite que je serai capable de pété un câble à tout moment. Pourtant, je gardais mon calme, je voulais lui tenir tête.
Sur mes mots, elle se leva, et se dirigea vers moi.

- Tu sais que tu me fais penser à ton père, ce petit marginal drogué ! Mais cet homme est horrible, tout est de sa faute ! Cria-t-elle

- Au moins, lui n'est pas alcoolique et ne frappe pas sa fille.

Elle s'approcha de moi et me poussa violemment par terre.

________________________________

A suivre ! 

RechuteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant