Le verre

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TW : Âme sensible s'abstenir

Chapitre 6
Le verre


- Sinon Aly, tu vas boire à la soirée ? Dit elle gentiment.

Évidemment, cette question était bête.
Elle n'avait aucune idée de ce que je vivais chez moi, je pouvais pas lui en vouloir.
Mais si elle savait elle me poserait même pas la question.

- Non, je ne bois pas dis-je sérieusement.

- Ta raison ! De toute façon t'en a pas besoin pour être bourrer naturellement !

Alors que des mauvais souvenirs surgissait dans mon esprit, cette phrase me fit décrocher un rire. C'est magique comment elle arrivait toujours à me rendre heureuse même au moment où j'étais au plus bas.
Je l'admirais tellement, elle était si rayonnante joyeuse et authentique, tout le contraire de moi.
D'ailleurs j'arrivais toujours pas à comprendre pourquoi elle était amie avec moi, j'avais rien d'extraordinaire.

- Pour demain, on se prépare et on se retrouve plus tôt comme ça on est tranquille. En plus on fini a 16h donc on a de la chance ! Continua t elle heureuse.

Ça me faisait du bien de la voir aussi impatiente et contente de passer du temps avec moi.
Mais malgré sa joie, j'angoissais.
Je n'étais jamais allé une soirée de toute ma vie.
Je haïssais la foule.
Je haïssais la musique trop forte.
Je haïssais les personnes bourré.
Je haïssais dansé en public.
Et je haïssais les gens tout simplement...
Et dire que je faisais tous ces efforts pour passer du temps avec elle.

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18h28,

Les cours avez maintenant terminé depuis au moins vingt bonne minutes.
J'étais en direction de chez moi, écouteurs dans les oreilles. Et je me demandais : ma mère, est-elle encore sobre ?
Cette question se répétait en boucle dans ma tête et me retourna l'estomac. Au fond, je le savais, je savais très bien, qu'en rentrant, elle serait pompette, bouteille d'alcool dans la main. Mais j'avais encore un espoir, elle me l'avait promis, encore une fois certes, mais c'était sincère. Elle croyait m'avoir tué et ça a dû lui faire un énorme choc.
Arrivée devant chez moi, il était 18 h 52.
Oui, j'avais traîné, je redoutais tellement ce moment que je suis parti en forêt pour me détendre et penser à autre chose. J'allais souvent là-bas, pour y réfléchir et pour me détendre ainsi que pour dessiner. Ici, j'allais aussi promener mon chien, Eden. On était très fusionnel tous les deux et malgré que ça soit un animal, c'était certainement mon être vivant préféré. Il me comprenait, enfin, il sentait mes émotions et il me rassurait.
Mais il est mort quand j'avais 9 ans.
Mort depuis que ma mère l'avait tué.
Il était déjà très vieux et fragile. Ce jour-là, ma mère était bourrée, elle était à l'étage, et ses autres bouteilles d'alcools étaient dans la cuisine, en bas. Au moment de descendre les escaliers, le chien était devant elle, devant son chemin, devant son putain de chemin. Et au lieu d'attendre qu'il passe, elle le vira avec son pied, mais pas de chance pour lui, il tomba dans les escaliers et les dévala un à un jusqu'à arrivée en bas. Tout le long, je l'entendais pleurer de douleur.
Mon cœur, c'était arrêter ce jour-là ainsi que mon âme d'enfant.

Rentrée à la maison, aucun signe de ma mère.
Ni dans la cuisine, ni dans sa chambre. Je ne savais pas où elle était, donc je montai dans ma chambre. Arrivé dans ma chambre, ma mère fouillait partout, vidant tous mes meubles.

- Putain Maman, mais qu'est-ce que tu branles !?

- Toi qu'est ce que ta branlé avec ma carte !? J'ai 200 euros en moins ! C'est quoi ce bordel putain de merde ! Cria-t-elle furieuse.

Je ne pensais pas qu'elle verrait ça aussi tôt. Je m'en voulais tellement, et cette fois, je n'avais pas que de la haine envers son égard, j'en avais après moi aussi. Elle essayait d'arrêter l'alcool, et moi, je lui plante un couteau dans le dos. Peut-être qu'en fait ,elle buvait car j'étais là et je gâchais sa vie ? Peut-être qu'elle était sincère quand elle disait que j'étais une erreur et qu'elle avait honte de moi ? Tout est de ma faute.

- Je suis désolée Maman, je suis désolée, je suis tellement désolée dis-je en éclatant en sanglots.

Je n'arrivais pas à arrêter mes pleurs. Mes respirations devenaient de plus en plus incontrôlables.
Tout ça, c'est de ma faute...
Mes pensées s'enchaînaient dans ma tête avec deux émotions, la colère et la culpabilité. Ils se battaient en duel. L'un accusé, ma mère, l'autre m'accuser.

- Ne réponds pas surtout ! Voleuse ! Hurla-t-elle avant de partir de ma chambre en claquant la porte.

J'étais tellement en colère que je ressentais seulement le besoin de déployer ma haine pour me sentir mieux. Et je voulais la déployer sur moi, me faire mal. Mes pleurs se calmaient ainsi que mon esprit. Cherchant seulement quelque chose qui coupe.
Soudain, je vis un verre sur ma table de chevet.
Je le pris et le balança par terre avec tellement de violence que les morceaux volèrent un peu partout dans ma chambre. Je pris un bout dans la paume de ma main et j'analysais chaque recoin afin de voir si il était assez pointu et aiguisé. Puis j'en pris un deuxième, un troisième jusqu'à ce que je tombe sur le bon. Je le posa à côté de moi sur mon lit afin d'enlever mon pantalon et de m'ouvrir la cuisse. Quand mes jambes étaient libres et que le verre était dans mes mains, j'eue un moment d'hésitation.
Coupe-toi, coupe toi, coupe toi coupe la Aly ! Saigne, crève !
Et d'un coup, le verre toucha violemment mon mollet droit. Mes yeux étaient fermés, je ne voulais pas voir la gravité de ma coupure, mais à côté de ça, je ne ressentais aucune douleur.
Quand j'ouvris mes yeux, du sang coulait le long de mon mollet, beaucoup de sang.
Pendant au moins deux longues minutes, je pleurais en regardant ce sang coulé et tomber créant alors une flaque sur le sol.

Je ne ressentais aucune douleur, rien, j'étais juste vide.

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A suivre.....
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Merci d'avoir lu ce chapitre,
il me tient énormément a cœur et j'espère que vous l'avez apprécié.
À samedi prochain ! 👋🏻

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