Rechute

Jour J

Chapitre 7
Jour J

Je ne ressentais aucune douleur, rien, j'étais juste vide.
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11 h 27,
C'était le jour j.
L

e jour où j'allais sûrement passer la meilleure soirée de ma vie avec Leelou.

Malgré le stress et l'angoisse qui m'habitait, j'avais hâte. Hâte de chanter, de danser et de m'amuser.
Mais quelque chose gâchait toute cette joie et me rendait triste.
Cette chose, était ma coupure. Elle me fessait mal et marcher devenait trop compliqué pour moi. Pourtant, je devais faire semblant. Semblant qu'il n'avait rien et que tout allait bien pour moi.
Alors que je me dirigeais vers la sortie pour prendre l'air, car j'avais terminé les cours de la matinée,
L

eelou s'arrêta net au bout du couloir puis me sauta dans les bras.

- Tu m'as fait peur, espèce de Minimoys lui dis-je en rigolant

Elle se détacha de mes bras puis me fixa avec un regard qui voulait dire "Tu te fou de moi là".

- On fait pratiquement la même taille Aly ! Et encore, je fais 1 centimètre de plus que toi ! Dit elle fière.

Aïe, mon ego prend un coup...
Elle ricana au vu de ma réaction.
J'ai toujours été quelqu'un de super démonstrative, et même en essayant de cacher certaines émotions, mes sourcils me trahissaient toujours.

- Tu croyais que j'allais pas venir hein ! S'exclama Leelou en me fessant un clin d'œil, pourtant, je suis là !

J'acquiesçai.
En effet, je ne m'attendais pas à la voir. D'habitude, elle, qui est si collante et lumineuse, ne m'a pas parlé de la matinée ni écrit un seul message.

Au début, je pensais qu'elle me faisait la tête. Mais ensuite, j'ai vu qu'elle n'était pas en cours. Et j'ai crû qu'il lui était arrivé quelque chose de grave et je me suis beaucoup inquiétée.

- Pourquoi tu n'étais pas là ce matin ? Demandais-je intriguée

- Je suis atteinte d'une maladie.

- HEIN !? T'AS QUOI TU NE M'AS JAMAIS RIEN DIT ! C'EST GRAVE ? Criai-je étonnée par sa réponse.

Elle rigola me laissant alors dans l'incompréhension totale.

- Je suis atteinte de flemmatoplatiste dit Leelou ironiquement.

- Tu vas mourir !?

- Il y a des possibilités que ça arrive. Avec cette maladie, tu peux te laisser crever de faim juste, car t'as la flemme de faire le déplacement lit-frigo.

"Flemme" et "flemmatoplatiste". Elle se foutait vraiment de ma gueule celle-là. Et le pire, c'est que je gobe tout ce qu'elle me dit, qu'est ce que je pouvais être naïve des fois.
Après cette discussion, nous sommes partis à la cafétéria, nous avons discuté au moins 2 h de la soirée . On discutait de notre maquillage, de nos tenues et du déroulement de la soirée.

- Mon frère nous déposera chez nous vers 00 h 30. Dit Leelou toute souriante.

Son frère ? Oh non pas lui...
Depuis le jour où je l'avais rencontré, aucun mec n'a eu de conversation avec moi. Normal, je les évitais par peur de faire les mêmes conneries qu'avec Lloyd.
Lui touchait le cul... La honte putain

- Non, t'inquiètes pas Leelou, je rentrerai seule.

- Rentrée seule d'une soirée où il y a plein de mecs bourrés ? Non je refuse qu'il t'arrive un truc, tu viendras avec nous grogna-t-elle d'un ton sévère.

- Bon, tu m'as convaincue...

Elle me regarda avec un sourire triomphant au visage.

- J'ai gagné !

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- Là, il est environ 16 h, on se retrouve à 18 h devant la boîte alors dépêche toi de rentrer et de te préparer vite dit Leelou.

- Ça marche, poulette

Elle rigola puis prit son car pour aller chez elle.
Je me retrouvais donc seule, figée, a son arrêt de bus en me faisant un planning dans ma tête.. Je pense qu'en deux heures, j'aurais largement le temps de me préparer. Seulement, la route était longue et avec ma jambe blessée ça n'allait pas être évident.

Je suis rentrée vers 16 h 30.
Arrivée dans la maison, ma mère était étonnée de me voir rentrer aussi tôt. D'habitude, je reste 20-30 minutes en permanence pour faire mes devoirs dans le calme. Et je ne l'avais pas vue directement, mais ma mère avait rechuté.
Quand je l'ai remarqué, mon corps tout entier brûler de colère. Je me sentais trahie, encore une fois.
Je veux la voir partir loin, qu'elle meurt s'il faut je m'en fou, tant qu'elle me laisse enfin tranquille ! J'avais soif de vengeance, je voulais lui faire regretter. J'avais tellement de haine contre elle. C'est à cause d'elle si je suis triste et uniquement à cause d'elle. C'était la source de tous mes problèmes, mon mal-être.

- Ça va Maman ? Demandai-je d'une voix faussement inquiétée

- Super ma chérie pourquoi ?

- J'ai juste la minime impression que tes bourré repondis-je d'un ton rempli d'insolence.

- Mais non Aly, ce sont juste mes médicaments, je ne bois plus...

- Fou. Toi. De. Ma. Gueule. Salope. Dis-je avant de me diriger vers les escaliers afin de rejoindre ma chambre.

Elle se foutait ouvertement de moi et ça me souler.
Et toute cette haine me donnait l'envie d'une chose, me refaire du mal. Je me sentais si coupable d'avoir recommencé l'automutilation alors que j'avais arrêté depuis 2 mois et que tous mes efforts ont servi à rien. En fait, avec un peu de réflexion, j'étais un peu comme ma mère, addicte. Addict à deux choses totalement différentes, mais avec des similitudes. On se fait toutes les deux du mal pour se sentir mieux par exemple. Mais moi, au moins, je ne faisais pas du mal aux gens que j'aimais autour. Je pensais un minimum à mes proches et pas qu'à ma gueule. Et c'était ça la plus grosse différence entre nous.
Soudain, mon téléphone sonna laissant apparaître un appel. J'essuya mes larmes avant de décroché.

- Oui, quoi ?

- Oui alors Aly, tes prête !? dis Leelou au téléphone

Je réfléchissais, je savais pas si je devais lui mentir ou lui dire la vérité. On devait se rejoindre dans a peine une heure. Et la connaissant, si je disais que j'avais toujours pas commencé elle serait capable de venir pour m'aider.

- Justement je suis en train de me préparer. Je pense que tu devrais raccrocher parce que sinon je vais être en retard !!! M'exclamai-je

- D'accord je t'laisse !