Chapitre treize

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" Alone with me, myself, and I, watchin' the night passin' me by. Losin' myself inside a lucid dream, I don't wanna waste any more time. I'm dancin' in the kitchen light. It don't feel wrong but don't feel right... "

Les écouteurs profondément enfoncés dans les oreilles, les paroles de Ava Max résonnant dans mon esprit, mon pied droit tapotant le sol au rythme de la mélodie, je m'adonne à la lecture d'une encyclopédie. Je m'entraîne également à comprendre les paroles de la chanson. C'est un excellent exercice pour améliorer mon niveau d'anglais.

J'ai découvert Ava Max hier grâce à Savana. Je veille à connaître quelques chanteurs, au cas où me vienne une discussion avec un terrien sur mes goûts musicaux. Il faut dire que cette chanteuse est incroyable ! Ces chansons sont rythmées, entraînantes, et d'après le peu que je comprends des paroles, elles sont sublimes. Comme le look de cette chanteuse. Son style est magnifié par ses cheveux coupés courts d'un côté et très longs de l'autre côté et ses tenues vestimentaires pailletées...

Il me tarde de découvrir d'autres choses aussi exquises sur cette planète.

Nous sommes mardi matin, il est huit heures et demie. C'est mon deuxième jour de cours en temps qu'élève sur Terre.

Élève sur Terre. Je ne m'y ferai décidément pas. Tout comme je ne m'y ferai pas à mon nouveau nom.

Mes deux amies ont histoire-géographie. Pour ma part, j'ai une heure de permanence avant d'aller en philosophie.

J'ai cours de philosophie. Comme dans mon monde. Va-t-on parler des mêmes choses ? Va-t-on se promener dans les bois en abordant les notions importantes, comme le langage, la nature ou encore la conscience ?

J'aurai très bien pu rester à la maison, mais j'ai préféré accompagner mes deux amies. Comme ça, je suis déjà sur place. Hors de question d'arriver en retard et d'avoir trente paires d'yeux sur moi comme hier.

C'est effrayant et gênant quand tous les regards sont sur vous. C'est comme me dire que je suis l'espoir que Sorcellia soit libéré...

J'ai décidé d'aller dans une salle plutôt que dehors en raison du froid mordant.

Et parce que je me sens plus en sécurité dans un bâtiment. C'est ridicule. Si Jaffe arrivait, ce ne sont pas trois petits murs d'une salle de lycée qui l'arrêteraient.

 Je frissonne à l'évocation de Jaffe.

Je suis assise dans une pièce peu occupée. En effet, nous ne sommes que cinq.

Peu occupée en personnes, mais dont les murs sont parsemés de signes.

En effet, les quatre murs sont recouverts de dessins et d'écritures en tout genre. C'est assez étrange. Il y a des fleurs, des numéros, des prénoms avec des cœurs, des blagues et j'en passe. 

Y 'en a, c'est vraiment des artistes.

Et y'en a, ils viennent peut-être de Sorcellia... Mais ils sont extrêmement rares et difficiles à repérer...

Je révise de l'histoire tout en balayant mon regard sur les motifs dessinés et les écritures diverses et en essayant de faire le vide dans mon esprit agité.

L'histoire n'est pas un devoir du lycée, mais plus une occupation pour éviter de passer pour une idiote si l'on me pose des questions culturelles.

Et pour oublier un instant mon rêve. Ou devrais-je dire mon cauchemar. Cette deuxième rencontre avec le Diable en personne.

La musique est très utile, elle me permet de m'isoler du monde extérieur, mais elle me fait aussi me sentir moins seule.

SorcelliaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant