𝐋𝐄 𝐏𝐎𝐈𝐒𝐒𝐎𝐍 𝐃𝐔 𝐋𝐀𝐂 | 𝘀𝗮𝗶𝗼𝘂𝗺𝗮

𝗱𝗮𝗻𝘀𝗲 𝗺𝗮𝗰𝗮𝗯𝗿𝗲 | 𝟱

« Do you love me, love me not ?
Giving pieces from my heart
Tomorrow's coming and has gone
Still I carried, I carried, I carried on »

♪

Les coups à la porte semblaient affreusement assourdissants. Sa tête lui faisait souffrir alors qu'il se redressait sur son lit. Il resta immobile un instant, tentant de remettre ses idées en place. Son interaction, sa dispute, avec Shuichi, ce que ce dernier lui avait violemment dit, tout ça lui revenait brutalement et douloureusement en mémoire. Des larmes brûlèrent ses yeux en  repensant à tout ça. Il n'avait rien fait de mal au bleu, pas vrai ? Il cherchait juste à s'assurer qu'il allait bien... il ne l'avait pas inconforté d'une manière ou d'une autre, non ?

— Kokichi ?

Ses pensées furent interrompues par le retour des coups contre la porte. Il sursauta, regardant la porte sans bouger. Qui pourrait bien venir lui rendre visite à une heure pareille ? Il jeta un coup d'œil à son cadran-réveil posé sur la table de nuit, cette dernière d'une simplicité ennuyante à sa droite. 8 heures 37. Il avait dormi tout ce temps ?

— S'il te plaît, tu peux m'ouvrir ? Je veux te parler, c'est important.

La voix sonnait si loin, tellement loin qu'il ne put discerner à qui elle appartenait. Était-ce juste une fille ou un gars qui parlait ? Il n'en savait rien. Rantaro sûrement ? Il devait s'inquiéter de son départ soudain, hier soir pendant le souper.

Nishishi, que quelqu'un s'inquiète pour toi ? Pathétiqueuuuh.

— Tais-toi...

Les coups continuèrent, se faisant plus insistants. Kokichi gémit, passant ses mains sur sa tête qui semblait affreusement douloureuse et lourde. Avait-il réellement mal ou était-ce juste la fatigue qui pesait trop fort sur lui ? Il ne prit pas la peine de réfléchir plus longuement à cette question. Il voulait juste que la terre sous lui l'avale et qu'il disparaisse là où personne ne pourrait jamais le retrouver.

— Kokichi ! S'il te plaît, c'est Shuichi. Je dois vraiment te parler, s'il te plaît.

Il cessa de respirer une seconde. Son corps resta figé. Les coups contre la porte semblaient s'être interrompus. Shuichi ? Qu'est ce qu'il voulait lui dire ? Pourquoi voulait-il le voir ? Il voulait encore lui hurler des choses horribles à son sujet ? Pourquoi ? Il lui avait dit à maintes reprises qu'il était désolé, alors pourquoi continuait-il à le haïr de la sorte ?

Il l'aimait, bon sang. Il l'aimait juste tellement. Pourquoi le faisait-il souffrir alors qu'il savait ce qu'il ressentait pour lui ? Il l'aimait, il ne mentait pas. Pourquoi insistait-il sur le fait qu'il mentait ? Il ne mentait pas. Il n'était plus le menteur qu'il avait été dans le jeu. Il n'avait jamais été réellement ce menteur-là.

— Écoute, je suis désolé pour hier soir. Vraiment, j'ai été plus que horrible et tu méritais pas que je te dise tout ça alors que tu t'inquiétais juste pour moi.

Aucune réponse ne fut entendue. Aucun mot ne fut tiré de la part de Kokichi. Il resta allongé en position fœtale sur son lit, sans bouger, n'ayant que ses oreilles pour écouter et que ses yeux pour pleurer aux mots de Shuichi. Était-ce si surprenant que le bleu s'excuse au point qu'il ne sache pas comment réagir ? Shuichi n'était pourtant pas une personne arrogante ou orgueilleuse.

— Je sais que tu es là, mais je comprends parfaitement que tu ne veuilles pas me voir, c'est légitime. Je veux juste que tu saches que je suis désolé.