𝘂𝗻𝗲 𝗯𝗼𝘂𝘁𝗲𝗶𝗹𝗹𝗲 𝗱𝗲 𝘁𝗿𝗼𝗽 | 𝟲

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« All I know, all I know
Loving you is a losing game »



Le soleil se couchait doucement à l'horizon. Le vent frais de la nuit soufflait doucement. La chaleur du feu de camp picotait leur peau. L'odeur des braises emplissait l'air. Leurs éclats de voix se promenaient jusqu'aux arbres de la forêt. Leurs rires et leurs bonnes humeurs auraient pu faire croire à l'idylle d'une amitié parfaite et soudée, mais il n'en était rien.

Kokichi fixait le sol, assis sur une bûche derrière les jeunes, qui eux étaient assis en cercle autour du feu de camp. Il porta une bouteille de bière à ses lèvres. Miu avait gentiment apporté d'on ne sait où de l'alcool et malgré le regard déconcerté de Shuichi, il avait quand même pris une bouteille. Mais la soirée semblait passer à un rythme affreusement long, alors qu'il prenait une nouvelle gorgée de sa bière. À combien en était-il rendu ? Il n'en savait plus rien. Il voulait juste se noyer dans autre chose que sa propre peine.

Mais pour une raison ou pour une autre, l'alcool qui obscurcissait son cerveau le rendait mélancolique. De quoi ? Il n'en savait rien non plus. Il pleurait une époque révolue mais tout aussi inconnue. Sans doute une époque où il était heureux.

Personne ne semblait remarquer sa présence alors qu'il finissait cul sec sa bouteille. Il tâtonna à côté de lui, traînant sa main sur le gazon à la recherche d'une nouvelle boisson. Il finit par en attraper une, et la débouchant, il prit une nouvelle gorgée du liquide amer. Celui-ci brûla sa gorge, glissant le long de son œsophage. Les ficelles les plus infimes du liquide partaient emprisonner ses terminaisons nerveuses, étouffant son cerveau, l'embrumant jusqu'à ce qu'il ne puisse plus penser clairement.


C'est pas en buvant comme un trou que tu te sentiras mieux, nishishi.


Une nouvelle gorgée brûla sa gorge et il soupira, tentant d'étouffer la voix sous la liasse épaisse de brume qui englobait son cerveau jusqu'à ce qu'il ne puisse plus penser à autre chose que la bouteille dans sa main, de l'alcool qui coulait le long de sa gorge, des larmes qui roulaient sur ses joues.

Des larmes qui roulaient sur ses joues ?


Ehh, encore...? Pourquoi. Tu. Pleures ?


Il se posait la même question alors que son regard embrumé et divaguant croisait celui prune de Kaede. Celle-ci fronça les sourcils et il s'empressa de baisser les yeux.


Ettttt nous voilààà. T'as vu ce que tu as fait ? Pathétique.


Il tenta d'ignorer la voix, d'étouffer les battements de son cœur affreusement rapides en prenant une nouvelle grande gorgée de sa boisson. Elle l'avait vu pleurer. Elle allait se moquer de lui. Les autres allaient se moquer de lui. Il ravala les larmes qui voulaient toujours désespérément couler. Il n'était pas faible, nom de dieu, ils le faisaient agir comme un faible.


Pourquoi tu penses qu'ils font ça ? Ce sont des psychopathes qui veulent te faire du maaaaal. Nishishi.

𝐋𝐄 𝐏𝐎𝐈𝐒𝐒𝐎𝐍 𝐃𝐔 𝐋𝐀𝐂 | 𝘀𝗮𝗶𝗼𝘂𝗺𝗮Où les histoires vivent. Découvrez maintenant