Prologue

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Le noir. C'est la seule chose que je vois quand je me réveille enfin. Je crois sentir que mes mains sont ligotées au-dessus de ma tête, et j'arrive à toucher ce qui me semble être des barreaux de lit.Mon corps se met alors en mode alerte, je veux bouger, me libérer, mais il ne me faut que quelques secondes pour comprendre que je ne peux pas non plus bouger mes pieds, qui ont l'air d'être immobilisés par de grosses chaînes. Merde. L'angoisse monte, tout d'un coup l'air me manque, ma respiration s'accélère, je sens ma poitrine se comprimer. Il faut que je me détache, que je sorte de là. Mais pour aller où ? Je suis plongée dans l'obscurité la plus totale, sans un seul rayon de lumière. Je suis à l'affut du moindre bruit, mais tout ce que je parviens à entendre, c'est un bruit de goutte à goutte lent et régulier : flop, flop, flop... Peut être une gouttière trouée ? Punaise dans quel genre d'endroit lugubre suis-je enfermée ?

« À l'aiideeee !! Y a quelqu'un ?? » Je me mets à hurler aussi fort que mes poumons le permettent.

Mais rien, aucune réponse ne me parvient.

Je me rends alors compte que des larmes coulent sur mes joues, et le désespoir me gagne. Je suis attachée, je ne sais pas où je suis, ni qui m'a ligoté ici, je suis seule, je n'ai aucun moyen de m'échapper. Est-ce que quelqu'un sait que je suis là au moins ? Bordel, mon cerveau est en ébullition, et j'imagine déjà les pires scénarios. Je ne peux pas mourir ici, pas maintenant, il me reste bien trop de choses à voir, à apprendre, il me reste bien trop de choses à vivre.

De longues minutes passent pendant lesquelles j'essaie de forcer sur les chaînes, dans l'espoir qu'elles cèdent, en vain. C'est alors que je crois entendre au loin des bruits de pas. Je les entend de plus en plus fort, comme si ça se rapprochait de moi. Est-ce quelqu'un qui m'a entendu, qui vient m'aider ? Ou est-ce la personne qui m'a enfermée ici ?

C'est alors qu'une porte s'ouvre, et j'entrevois enfin un petit peu de lumière. Mon attention est rivée sur la personne qui entre dans la pièce. Je me mets à l'observer et... Merde, cette silhouette me dit quelque chose, je l'ai déjà vue plusieurs fois, c'est sûr, c'est celle d'un homme, mais impossible de le reconnaître : il est de dos, je ne vois pas son visage. Il se retourne enfin vers moi, de sorte que je puisse voir qui il est. À ce moment précis, mon cœur rate un battement, mon souffle se coupe. Non, ça ne peut pas être lui. Des milliers de questions se bousculent dans ma tête, quand il prend la parole, et dit :

« Tu n'aurais jamais dû retrouver la mémoire, tu n'aurais jamais dû te souvenir d'elle, tu as tout gâché. Maintenant je n'ai plus le choix, tu dois mourir. »

RENAISSANCEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant