▪︎Picaflores▪︎

▪︎ 🌟 ▪︎ Les petits soleils

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《  La couleur du plumage des Colibris varie du brun au vert ou du rouge au noir en mimétisme avec les nuances des fleurs. Leur gorge possède le plus souvent des couleurs vives et certaines plumes iridescentes reflètent des aspects métallisés selon la lumière. Le dimorphisme sexuel, c'est à dire la différence entre le mâle et la femelle, est très important chez cette famille d'oiseaux. Les mâles sont beaucoup plus colorés mais en contre partie, le mimétisme des femelles est plus performant. Ils possèdent beaucoup plus de plumes que la plupart des autres oiseaux et leur structure est également différente, ce qui donne l'impression qu'elles sont plaquées sur leurs corps. 》

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▪︎  Les feuilles couvertes de gouttelettes brillent de milles feu sous le soleil étincelant. L'arôme de chlorophylle et de terre humide tournoie dans la brise légère. Les pétales recroquevillées sur elles-mêmes peinent à pointer leur nez.

En deux mois présent dans la jungle, c'est la première fois qu'il pleuvait autant. Je n'ai pas pu sortir de la journée la veille et la nuit fut tout aussi mouvementée. Me délectant de cette ambiance féerique aux odeurs enivrantes, je patauge dans les flaques abondantes pour rejoindre mon point d'observation de la journée. J'espère qu'ils seront nombreux à sortir en ce jour de renouveau malgré le fort taux d'humidité.

Ayant positionné ma caméra sur un trépied, j'observe au travers de mon objectif les environs. Prenant quelques clichés de petits amphibiens rejoignant le marais à ma droite, je patiente plusieurs heures sans voir une seule plume. J'ai bien conscience que la patience est la base de ce métier, mais là, c'est bien vide quand même.

Une pression sur mon épaule me fait sursauter. Gardant mon sang froid, je me retourne pour trouver mon indigène assis sur le tronc derrière moi, occupé à éplucher une Maracuyà. Il est là depuis combien de temps à me regarder galérer en mangeant son fruit de la passion ? Je dois avoir des yeux de merlans frits car un petit sourire moqueur apparaît sur ses lèvres.

De son doigt fin, il me montre les hauteurs sur ma gauche. Je vais finir par croire qu'il est plus doué que moi dans mon propre métier, parce que, encore une fois, c'est un oiseau qu'il me désigne. Un magnifique Papegeai Maillé qui prend sereinement le soleil entre les branches. Une vingtaine de clichés plus tard, heureux comme un gamin, je tourne mon regard dans sa direction m'attendant à ce qu'il soit déjà parti. Tout faux, il est toujours là et me regarde. Beaucoup trop intensément. Comme à chaque fois que ses yeux transpercent ainsi mon épiderme, je frissonne. C'est plaisant.

Je le remercie dans la langue locale, ne voulant pas tenter une nouvelle fois de m'exprimer avec des termes que j'ai appris tout seul. Peut-être connaît-il au moins ce mot. Il ouvre la bouche pour dire quelque chose. Aux syllabes qu'il vient d'utiliser, je reconnais le merci que j'avais essayé de dire le jour où il m'a ramené Lucecita. Et je comprends donc pourquoi il s'était moqué de moi. Je m'étais bien planté dans la prononciation.

Le rouge aux joues, je le regarde me pointer du doigt en répétant le mot. Perplexe, je dis merci une seconde fois également mais il se frappe le front avec sa main. Je crois que c'était pas ça qu'il attendait. Ses lèvres s'entrouvrent de nouveau.

- Merci

Son doigt revient sur ma personne et je comprends enfin ce qu'il veut. Me concentrant autant que possible, je le répète plusieurs fois dans son dialecte avant qu'il ne valide ma prononciation. Heureux d'avoir appris un mot et surtout d'avoir un premier échange avec lui, un énorme sourire traverse mon visage. Il se lève en me rendant mon sourire et attrapant sa grosse besace pleine de fruits, il m'en dépose quelques-uns avant de repartir dans l'ombre des bois.